Voilà, depuis hier soir, tous mes amis facebook m’invitent à venir ranger chez eux ou encore m’encouragent à continuer activement chez moi…
La raison ? Il y a deux semaines, j’ai trouvé dans mon bureau une enveloppe contenant pas moins de 200 euros ! Et hier soir, mais quelle surprise : une boîte avec 150 dollars dans mon armoire !
Savais-je encore qu’ils étaient là ?
Euh… non. Mais je me souviens d’eux, billets mis gentiment sur le côté. Et mes amis qui me disent : « Rebecca, continue ton rangement ! ». Oui, d’accord, mais j’ai encore d’autres choses à faire moi. À la base, je cherche un ticket de caisse pour ma déclaration d’impôts. En plus, je suis assez certaine que je l’ai bien gardé.
Ai-je besoin de vous faire un dessin ? Mon intérieur n’est ni minimaliste, ni digne d’un magasine d’architecture d’intérieur. La structure et l’organisation c’est… bref, euh, oui mais non quoi ! On va dire que ce ne sont pas mes dons naturels.
Non seulement le rangement tip top, « zen ta vie », « rends-toi cool », « côté bohémien bourgeois aux meubles vintages vieux ou neufs mais qui font usés et chics », ce n’est pas mon truc, pas mon rythme, pas ma chanson mais en plus, je le vis bien (la plupart du temps).
Chez nous, c’est genre : quand quelqu’un vient en visite (et que je stresse 3 mois et demi avant et que je déclare à la fin « on n’a rien à cacher sauf dans les armoires ! ») et bien il attrape la guitare qui traîne dans un coin, me demande à faire une sieste dans le fauteuil, et les amies des filles «trouvent qu’on dirait une bibliothèque ou que c’est trop sympa que chez vous il y a des trucs qui traînent partout » (oh no, please, personne ne veut savoir autant de vérités d’une gamine pré-pubertaire !). Ou encore, les gens s’assoient sur le sol pour jouer aux Légos en nous parlant.
C’est n’est pas la méga catastrophe, mais c’est vraiment pas Marie Kondo, c’est plutôt « Maria qu’on dit ! ».
Alors pourquoi je t’écris en fait ?
Parce que moi aussi, parfois je trébuche sur des articles concernant les méthodes de rangement les plus efficaces. J’en ai lu quelques un mais pour être honnête, je n’ai jamais essayé. Oui, je sais, blabla, décharger, vivre avec moins, alléger sa vie…
Alors je t’explique, j’aurais une liste immense d’excuses plus ou moins potables (3 enfants dont une porteuse de handicap, indépendante avec mon bureau à la maison, pas le temps…). Mais en fait je vais te dire pourquoi je n’ai jamais essayé : parce que je n’ai pas envie. Voilà, c’est dit.
En fait, mon intérieur me correspond bien, et j’aime bien mon appartement, et souvent, assise sur le bord de mon lit à écouter ma grande jouer de la clarinette et la petite jouer au dentiste sur sa tablette (la combinaison de la mort) et bien oui, au fond, j’aime ma vie un peu créa/chaos… la sœur de mister Bean, c’est moi !
Et tu sais quand je déteste mon manque d’organisation et de rangement ?
Quand je me compare aux autres mamans, ou encore la veille de la nouvelle année, quand je perds les pédales et que j’ai l’impression de ne rien faire convenablement :
- Parfois aussi le samedi matin, quand j’aimerais me relaxer avec les filles mais que je vois tous les trucs que je devrais ranger et que je les engueule tous comme du poisson pourri pour qu’elles m’aident.
- Ou encore, quand je vais recevoir de la visite dont je ne sais si la personne m’apprécierait encore si elle savait que j’ai caché 3 malles à linges à plier derrière la porte de ma chambre bien fermée (en priant que personne ne se trompe en allant aux toilettes).
- Et qu’avant-hier, je pleurais parce que j’avais encore oublié de laver mes culottes à moi (mais que tous les autres membres de la famille avaient bien de quoi s’habiller).
Tu vois le point commun des raisons qui me rendent mal ?
Non, ce n’est pas le trop plein de trucs, ou la pile de papier qui glisse peu à peu sur le bord du bureau et qui s’effondrera dans 5-4-3-2-1…
Non, ce qui me fait du mal c’est l’incroyable tendance à vouloir tout dans la vie. Tout et plus, et de préférence mieux que les autres. Tu sais, ma copine dont l’appartement est nickel et bien elle n’a peut-être pas adopté un enfant trisomique, elle n’a peut-être pas mon réseau de contacts, mon cœur avec ses blessures, ni un cycle avec ses hauts et ses bas qui jouent à saute-mouton tous les jours…
La question n’est pas « qui fait plus ou mieux », la dynamique c’est « est-ce que j’habite chez moi ? ».
Tu vas me dire :
« ben non Rebecca, j’habite chez le voisin »… ahhh tu souris, tu comprends.
« Non j’habite dans l’instagram de ma copine mère de 4 enfants, belle comme Grace Kelly et aux jeux en bois naturels et aux gilets tricotés mains ».
Tu habites où, ma chère fabuleuse ? Dans ton appartement dans le futur, quand tu auras enfin rangé assez ? Et si…
Et si on apprenait à aimer habiter chez soi.
Alors non, la méthode « Maria qu’on dit » n’est ni efficace, ni particulièrement comique (encore que)… et jamais je n’écrirai un livre qui sera lu par des milliers de femmes et d’hommes passionnés par mes propos. Mais peut-être que je continuerai de trouver de l’argent au lieu des tickets de caisses, des chaussettes entre mes livres et le nutella dans l’armoire à pharmacie et, si, j’en rirai et je posterai le tout sur facebook (histoire que je ne sois pas seule à en profiter).
Et, ohhh je viens de trouver vieux Deutschmarks, dans un tiroir !
Bisous les fabs !