Les wraps m’ont sauvé la vie - Fabuleuses Au Foyer
Vie de famille

Les wraps m’ont sauvé la vie

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Aurore Bevilacqua 11 juin 2024
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Quand j’ai commencé ma vie de maman, je cuisinais le traditionnel « repas familial » tous les jours (midi et soir bien sûr). Je n’avais aucun mérite, sinon celui d’être déterminée : j’avais grandi avec une mère au foyer pour qui la cuisine était à la fois une passion et une évidence, je crois. 

Aujourd’hui, j’aurais tendance à parler d’aveuglement plutôt que de détermination.

J’aimais m’affairer en cuisine, bien sûr, mais surtout, je ne savais pas qu’on pouvait vivre autrement. Il fallait bien manger, non ? Alors chez nous, les repas étaient constitués de gratins façon grand-mère, de plats mijotés, etc., le tout en grande quantité, car, comme le dit ma mère, et comme le disait ma grand-mère avant elle, « ça ne doit jamais manquer ». 

Si je dois être honnête, il y a même des jours où j’ai pensé que la cuisine me « sauvait » en me laissant quelques minutes (quelques heures ?) seule avec moi-même, dans une pièce quasi interdite au reste de la famille. 

J’étais là, avec mes cuillères en bois et mes spatules et je remuais mes « bons petits plats » en rêvassant.

Si toi aussi, chère Fabuleuse, tes enfants te suivent jusque dans les toilettes, tu comprends à quel point cela tenait du miracle !

Pourtant, comme nous toutes (et tous, peut-être ?), il y avait des soirs où, après ma journée de travail, la blanquette de veau, j’avais plutôt envie de la jeter par la fenêtre en criant, que de la faire mijoter tout doucement.

Pourquoi ne pas faire plus simple, me diras-tu ?

Les schémas familiaux étaient si ancrés et sans doute depuis tant de générations, que j’ignorais en toute sincérité que je pouvais m’y prendre autrement. Je n’avais jamais été confrontée à une autre façon de faire les courses pour la famille, une autre façon de cuisiner pour le foyer. 

Un jour pourtant, les kilos « post grossesse » s’effaçant difficilement et les soucis de santé s’accumulant, j’ai décidé de pousser la porte d’une nutritionniste. C’était surtout, au départ, afin de connaître des « astuces » pour alléger les plats ou les rendre plus compatibles avec les besoins de ma santé. Je m’attendais, assez naïvement, à ce qu’on me propose de remplacer le beurre par de l’huile (je le faisais déjà), le sucre par du miel (n’était-ce pas logique ?), la viande rouge par de la blanche (cela va sans dire)…

Je n’étais pas vraiment convaincue de l’utilité d’en passer par une nutritionniste,

mais enfin, au point où j’en étais, je ne risquais pas grand-chose à pousser sa porte, juste comme ça, une fois, en passant.

C’est elle, par ses questions d’abord, puis par ses propositions, qui m’a appris que, parfois, couper une tomate en tranches, préparer des bâtonnets de carottes crus ou, mieux, poser sur la table tous les ingrédients nécessaires à la réalisation de wrap aux goûts de chacun pouvait suffire. La blanquette de veau pouvait attendre le week-end ou bien un soir où j’en avais vraiment envie.

Alors, petit à petit, sans crier gare, les crudités sont entrées dans ma vie.

Le pire dans cette histoire, c’est que j’ai toujours adoré ça ! Ma fille et mon conjoint en raffolent aussi ! Et lorsque je lance à la cantonade : « ce soir, c’est soirée wrap », croyez bien que je fais des heureux : je suis soulagée, car je n’ai rien à cuisiner, ma fille est ravie de préparer son propre repas en même temps que nous et mon conjoint est satisfait à l’idée qu’il y aura moins de vaisselle à laver le soir même.

Alors, si toi non plus tu te ne sais pas « comment faire autrement », si, sans même le savoir, tu t’es enfermée dans un schéma qui ne te correspond pas, si ton frigo déborde de choses qui vont te demander des heures de préparation (des heures que tu n’as pas), il est temps de se détendre, d’instaurer la soirée « wrap » ou « carottes bâtons ».

Tu n’as pas besoin de t’épuiser en cuisine pour devenir à tes yeux une mère ou une épouse parfaite.

Peut-être même qu’aux yeux des gens qui t’aiment, tu n’en seras que plus « parfaite ».



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Cet article a été écrit par :
Aurore Bevilacqua

Aurore Bevilacqua a étudié les lettres modernes en classes préparatoires littéraires puis à l'université et est devenue enseignante. Elle n'a cependant jamais renoncé à ses premières amours : la lecture et l'écriture.
Elle essaie aujourd'hui de concilier tout cela avec sa vie de famille et de partager ses passions avec sa fille. La maternité a bouleversé sa vie et elle espère que ses textes pourront aider d'autres mamans à s’épanouir pleinement ou, à défaut, les feront se sentir moins seules.

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