Qui se sent en pleine forme en ce moment ?
Je parierai que vous, qui lisez ces lignes, êtes peu nombreuses à penser : « moi ! ». Alors qu’est-ce qui vous fatigue tant, et surtout, comment répondre à cette fatigue ?
Les mauvaises nuits des enfants, surtout en bas âge, et surtout en hiver, festival des attaques virales en tous genres, arrivent en premier lieu au palmarès des responsables de la fatigue des parents.
Comment répondre à cette fatigue ? « En dormant ! J’en rêve toutes les nuits ! » me disent tant de femmes que j’accompagne. Et d’enchaîner sur l’impossibilité qu’elles ont à trouver un sommeil de qualité.
Alors regardons à la loupe comment glaner un maximum de repos malgré le nombre et la férocité des obstacles dans votre vie.
Violaine est épuisée.
Pourtant ses enfants dorment la nuit. Elle s’occupe de ses quatre enfants et d’activités associatives. Le soir, elle range, couche les enfants et attend avec impatience le moment où son mari va rentrer du travail, pour dîner et discuter avec lui. Mais il rentre tard, souvent après 21h. Alors elle l’attend, ils dinent ensemble, discutent, et elle se couche à minuit. Violaine est désemparée :
« C’est important pour moi de voir mon mari, si on veut avoir des chouettes discussions, c’est forcément le soir que ça se passe. Voilà ce qui m’épuise, c’est de l’attendre pour discuter avec lui alors que je devrais me coucher ».
Célia a le sommeil léger car son petit dernier se réveille toutes les nuits. Elle ne comprend pas ce qui lui arrive, elle se lève chaque nuit plusieurs fois, elle est un zombie et n’arrive plus à réfléchir.
Aurélie se lève tôt le matin pour avoir du temps pour elle. Elle sait avoir besoin de lenteur et de calme, et se réjouit de ce projet de mettre son réveil à 6h du matin, ce qui lui laisse 45 minutes pour prendre sa douche, se mettre de la crème, s’habiller, se maquiller, et boire un thé avant d’aller réveiller ses enfants. Seulement voilà. Elle a pris cette habitude et au bout de dix jours, constate que se lever à 6h est devenu une torture. Elle laisse tomber. Elle se maudit de ne pas y arriver et se sent encore plus nulle qu’avant.
Vous DEVEZ tout faire pour vous reposer.
Récemment la psychiatre Sylvie Royant-Parola poussait un cri d’alarme dans un article du Monde :
« Il y a bien entendu les conséquences immédiates et évidentes (du manque de sommeil) : troubles de la vigilance et de l’attention, dont les risques d’accidents lors de la conduite automobile – 30 % des accidents de la route mortels sont dus à la somnolence. Mais, au-delà, les découvertes de ces dix dernières années nous ont permis de mesurer toute l’importance du sommeil. La privation de sommeil, même relativement légère (une heure de moins par rapport au temps habituel), a des retentissements sur le métabolisme et le fonctionnement de notre organisme. Nous en sommes sûrs, désormais : le manque de sommeil nous tue ».
Alors comment remédier à la grande fatigue des trois femmes dont je vous parle ?
À Violaine, je propose de décider, et d’en faire part à son mari, que deux soirs par semaine, elle se couche avec les poules, sans l’attendre. Elle doit dormir.
À Célia je dis : « À problème de survie, solution de survie » ! Se faire offrir pour Noel quelques heures de nounou de nuit ? demander à son mari d’assurer deux nuits par semaine ? faire son lit dans le salon pour dix jours ? Oui, faire chambre à part est parfois nécessaire : c’est cette dernière solution qui l’a sauvée du naufrage…
À Aurélie je demande si elle a bien pensé à décaler aussi son heure de coucher : si, comme Aurélie, vous souhaitez vous lever plus tôt que les autres pour avoir du temps pour vous, alors ne négligez pas la phase d’observation ! De combien de cycles de sommeil avez-vous besoin pour vous sentir reposée ? Avez-vous des coups de fatigue dans la journée ? Savez-vous à quoi ils sont dus ?
Connaissez-vous vos besoins en terme de rythme durant la journée ?
Avancer l’heure du réveil, oui, mais si on avance aussi l’heure du coucher !
Voyez qu’en observant vos habitudes à la loupe, il y a presque toujours un endroit où il est possible de grapiller quelques heures de sommeil. Et si vous ne pouvez pas dormir, comme c’est le cas quand un ou plusieurs de vos enfants vous réveille la nuit : offrez-vous du repos.
Vous êtes nombreuses à me décrire un réveil brutal à 4h du matin, suivi d’une phase d’auto-agacement dans votre lit, quand, devant l’impossibilité de vous rendormir, vous vous désespérez d’avance de la journée qui vous attend.
Je vous propose, la prochaine fois que vous êtes tirée du sommeil à 4h du matin, à ne pas chercher à vous rendormir mais seulement à vous détendre. Etendez-vous sur votre lit, détendez chaque muscle de votre corps, l’un après l’autre. Essayez de sentir là où il y a des tensions. Les mâchoires sont serrées ? Desserrez-les, faites quelques grimaçes, baillez.
Pensez à ce que vous dirait votre grand-mère si…
elle vous voyait, ou toute personne bienveillante de votre enfance, à cette gentille phrase qu’elle vous dirait comme une caresse pour reconnaître vos efforts de mère, louer vos qualités et votre persévérance. Ce baume qui transformerait l’agacement en compassion bienveillante, au pire vous offrirait quelques heures de détente, au mieux vous renverrait directement… dans les bras de Morphée.
Je vous parlerai d’autres façons de vous offrir du repos dans un prochain article. En attendant, vous me dites comment cet article vous aide à envisager où et comment récupérer du temps de sommeil ?