L’arme secrète des mamans - Fabuleuses Au Foyer
Vie de famille

L’arme secrète des mamans

Rebecca Dernelle-Fischer 2 décembre 2018
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Un jour, m’a fille m’a appelée en criant :

« Maman, j’ai trouvé les chaussettes de Pia dans mon cartable ! »

J’ai ri. J’ai donc eu droit à un :

« Maman, c’est pas drôle ».

Mais si justement, c’est drôle, et c’est même plus que ça :

Un vrai comique de situation.

Même chose le jour où j’ai sorti le sac poubelle bondé de couches, que j’ai fermé au plus vite avec un gros nœud. En chemin, mon pouce a fait un trou dans le plastique et j’ai entendu « pffffffffff ! » et d’un seul coup, l’odeur m’a littéralement terrassée. Ce soir-là, à chaque fois que je pensais au “pffffff”, je pouffais de rire…

D’ailleurs, je ris encore de l’idée que j’ai eue un jour de mettre le paquet de beurre sur le chauffage (parce qu’il était un peu trop dur) et que j’ai retrouvé le beurre le lendemain matin sous le chauffage… Il n’était plus du tout trop dur, sur le coup.

L’humour, c’est un peu ma bulle d’oxygène

(style oxygène pure direct dans les narines qui te fait péter les poumons et tourner la tête). J’aime rire, même seule, et sans aucun doute des choses les plus bêtes.

Au grand désespoir de mon mari, je pourrais rire d’une blague pipi-caca-prout jusqu’au bout de la nuit. Le niveau n’est pas très élevé, je l’avoue ; c’est d’ailleurs un très gros avantage quand tu es maman d’enfants en bas âge (parce que ce ne sont pas les occasions qui manquent). Mais par dessus tout, j’aime m’amuser de mes propres bêtises : comme je suis un peu foutraque et pas mal tête en l’air parfois, autant dire que je suis mon propre fournisseur de rire : le dealer par excellence.

J’ai déjà passé un début de mariage et la fin d’un enterrement, lèvres pincées, tête entre les genoux pour essayer de comprimer un fou rire qui montait.

Dans ce cas d’urgence, la meilleure manière reste à tout jamais le coup du mouchoir :

les gens pensent que vous êtes très émue ; ils n’ont aucune idée de combien vous êtes émue, en effet.

Bref, je kiffe les rigolades et l’humour, comme d’autres aiment le chocolat, les rayons de soleil ou la cuisine.

L’humour, c’est comme l’amour d’apprendre, les facilités sociales, le sens de la justice : certains en ont plus, d’autres moins… ou pas du tout. L’humour, c’est comme une paire de ciseaux dans la trousse d’une couturière ou la gomme dans l’étui de l’écolier : un outil que l’on peut choisir d’entretenir, d’utiliser souvent, ou encore, d’oublier.

Mais l’humour est fragile,

il rétrécit avec la fatigue et s’effrite avec le stress ; il fuit la colère et fait bien trop de dégâts quand il est associé à la méchanceté. Bref, l’humour a besoin qu’on y pense, qu’on le respecte. Qu’on le cherche, qu’on le provoque, qu’on le trouve, qu’on le partage.

L’humour est aussi une question de style. Pour ma part, je suis 100% belge : je l’aime gentil, décalé, et un tantinet surréaliste.

Mais surtout, j’aime l’humour des mamans quand elles comprennent que leur situation dépasse la « normale » à un point tel qu’elles pourraient en faire un livre, qu’elles cherchent la caméra cachée, qu’elles se disent que c’est du jamais vu. Rire de bon cœur, de nos situations, de nos gaffes, de nos cris et de nos pleurs, juste parce que ce sont nos vies, et que le paysage y est comme un mix de Picasso et de Van Gogh, avec une pointe de Monet : une œuvre d’art qu’on ne sait pas dans quel sens regarder.

Et puis, j’aime l’écho des rires de mes amies, auditrices ou lectrices, quand elles réalisent que “moi aussi”… et que donc

“Ah ! Mais oui !” : elles sont normales.

Quand tu réalises :

  • qu’après une nuit presque blanche, tu n’es pas la seule à chercher tes lunettes alors qu’elles sont sur ton nez
  • que tu n’es pas la seule à faire un café sans mettre la tasse sous la Senséo
  • que toi aussi, tu as déjà retrouvé le pot de pâte à tartiner dans l’armoire à pharmacie
  • que tu as déjà essayé d’enfiler la culotte de ta gamine et flippé un instant d’être devenue une baleine tellement elle te serrait les cuisses
  • que tu as déjà appelé ton chat par le nom de ton petit dernier (et inversement)
  • que toi aussi, tu retrouves régulièrement un trognon de pomme dans la poche de ton manteau

Bref, tous ces petits couacs qui parsèment nos journées « trop méga fatiguées ».

Tu vois, je ris et j’aime ça…

Mais, quand mes aînées étaient toutes petites, que la grande faisait sa phase de « pré-adolescence » (tu sais, la rébellion à 2 ans et demi ?!) et que la plus petite faisait très souvent des bronchiolites, j’avais tendance à déprimer un peu. À l’époque, j’aurais vraiment eu besoin qu’une autre maman m’ouvre les yeux sur la beauté du chaos de ma vie, qu’elle me fasse rire de ses mésaventures pour que je retrouve mon sens de l’humour.

Parce que l’humour est comme une arme secrète, elle nous permet de rebondir sur des situations coincées et précaires, elle nous permet de prendre de la distance : ce sont les 3 pas en arrières qui nous permettent de retrouver notre souffle… Et puis, quand maman rit, les enfants respirent mieux et, bien souvent, c’est contagieux.

L’humour, arme secrète des mamans : c’est elle qui permet de tourner une situation qui escalade pour en faire un moment insolite, rigolo… c’est elle qui nous rappelle – en même temps qu’elle montre à notre enfant – que…

« Ben non, c’est pas si grave au fond ! ».

L’humour, arme secrète des mamans : comme des chatouilles internes, des bisous pour notre âme. Il nous rappelle un peu notre place dans l’univers, il relativise les drames, il nous surprend, il nous relève, il nous permet de souffler et puis il nous rapproche, de nous-mêmes et des autres.

L’humour est un fabuleux cadeau. Pour rire, on a besoin de si peu ! J’ai vu des gens rire à des moments très graves de leur vie, comme inondés d’une sève vitale malgré toute la peine qui les assaille. Alors, n’hésitons pas à partager les perles de rire que nous offre la vie, nos vies.

Et si tu me dis :

« Moi je ne suis pas une comique, je n’y comprends rien, à l’humour ! »,

je te répondrais tout simplement :

« Pas grave ! Parle-moi de ce qui fait des bisous à ton âme quand tu te sens au fond du trou, redécouvre cet outil et utilise-le, quotidiennement : fais-toi du bien, sois fabuleusement bienveillante envers toi-même ».

Et puis, je te parlerais de ce fameux jour où j’ai parlé une heure de mon livre à un public tout en ayant la fermeture éclair de mon pantalon grande ouverte (heureusement, mon chemisier était assez long), ou de cet autre jour où ma fille m’a déclaré : « Maman, ta sauce pour la salade de concombre est trop bien réussie, dis-le sur Facebook ! »… Bref, le petit monde coloré d’une maman fabuleuse, tout comme toi.



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Cet article a été écrit par :
Rebecca Dernelle-Fischer

Psychologue d’origine belge, Rebecca Dernelle-Fischer est installée en Allemagne avec son mari et ses trois filles. Après avoir accompagné de nombreuses personnes handicapées, Rebecca est aujourd’hui la maman adoptive de Pia, une petite fille porteuse de trisomie 21.
https://dernelle-fischer.de/

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