Tous les ingrédients étaient réunis pour une parfaite quinzaine sous le soleil.
Pourtant, ces vacances en famille ont tourné au cauchemar ordinaire, au rythme des petites bêtises de deux bambins de 2 et 5 ans. Pour conclure ce séjour décidément raté, la famille s’offre un tour aux urgences pour une lèvre ouverte au bord de la piscine. « Pourquoi nous ? On n’est pas normaux. Je dois être une mauvaise mère. Je suis nulle. » Persuadée d’être la seule mère imparfaite, Virginie Duplessy, journaliste, enquête auprès de son entourage et prend conscience, ô stupeur, que la mère parfaite n’existe pas… ou alors que c’est une mytho.
La mère parfaite : une belle arnaque
« À l’ère de la performance à tout va, il y a un fâcheux corollaire entre maternité et culpabilité : je me sens coupable de ne pas être assez avec mes enfants et, lorsque je suis avec eux, je me sens coupable d’être agacée et d’en avoir marre ! À l’époque, je me mettais des pressions intenables. Je n’avais pas compris qu’on ne peut pas tout faire parfaitement, encore moins quand on a des enfants », explique Virginie Duplessy. « Les magazines féminins nous présentent des Kate Middleton ou des Rachida Dati en pleine forme quelques heures après leur accouchement. C’est de la désinformation, au même titre que les mamans parfaites qui posent au milieu de leurs fêtes d’anniversaire parfaites sur Instagram. »
Dans La mère parfaite est une mytho (éditions de l’Opportun, 2015), un manuel drôle et salvateur pour femme débordée, Virginie Duplessy invite les mères à cesser de se comparer. « Puisqu’on est toutes persuadées d’être la seule dans notre culpabilité de maman, on continue à faire semblant, à porter un masque. Résultat, chacune est la mère parfaite d’une autre », poursuit celle qui avoue avoir déjà déposé ses enfants à l’école en pyjama (nota bene aux lectrices imparfaites : « cacher son pyjama sous une doudoune, c’est plus facile en hiver »).
« Mes enfants n’ont pas besoin d’une maman parfaite, mais d’une maman heureuse »
Cette expérience de la maternité qu’elle vit au départ comme une pression néfaste, Virginie Duplessy la considère aujourd’hui comme un déclic : « Lorsque j’ai compris que je n’avais pas besoin d’être parfaite, je me suis enfin posé les bonnes questions : quelles sont mes valeurs ? Qu’ai-je envie de mettre en place ? J’ai pu apprendre à dire non, à prendre de vraies décisions, à concentrer l’essence de mon énergie sur ce qui compte vraiment pour moi : mon foyer, mon travail, mes amis proches. Et tout cela, avec sincérité. Ce discours de réalité a de magnifiques retombées sur tous les aspects de ma vie. »
« Mes valeurs, c’est d’être présente plus de trente minutes par jour avec mes enfants et de prendre le temps de construire mon couple. J’ai donc quitté mon emploi de journaliste TV pour devenir indépendante et travailler depuis mon domicile. Aujourd’hui, j’ai une vie toujours aussi speed, mais c’est la vie que j’ai décidé d’avoir, en fonction de ce qui a de la valeur pour moi. La working girl que j’étais, beaucoup mieux payée dans le monde de l’entreprise, n’aurait jamais imaginé se retrouver un jour au foyer ! Mais mon épanouissement et mon bonheur personnels passent par ce nouveau choix de vie. »