Juste claquée - Fabuleuses Au Foyer
Maman épuisée

Juste claquée

maman claquée
Anna Latron 12 février 2019
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Le linge qui traîne

Les paires de chaussettes à reconstituer

Les 3 pantalons à repriser aux genoux

Le sol de la cuisine couvert de poils de chiens

Le lavabo de la salle de bains maculé de dentifrice

La vaisselle qui s’entasse dans l’évier de la cuisine…

Ce matin, c’est tout ce que je vois. Tout ce qui me saute aux yeux, ce sont ces “détails”, ces choses à faire. Des corvées qui se rajoutent à la liste, déjà longue, de mes missions du jour.
Encore sous les draps, j’ai le sentiment d’étouffer. Mon corps est encore endormi mais mon esprit 100% réveillé.

Au taquet

À l’affût du moindre détail, de la moindre petite chose qu’il pourrait se mettre sous la dent. Il faudrait pourtant que je me rendorme, histoire de grapiller un peu de sommeil sur la journée qui s’annonce.
Évidemment, plus je me dis qu’il faudrait que je me rendorme, moins le sommeil devient une option envisageable. Je me tourne et me retourne dans les draps, avant de finir par les quitter pour me réfugier sous la douche.
L’eau chaude coupera peut-être toutes ces pensées ? J’actionne le robinet, dans l’espoir d’un miracle.

Ne pas oublier le goûter dans le sac

Mardi = jogging pour le grand

Prendre rendez-vous chez l’ORL

Annuler le rendez-vous chez l’orthophoniste…

Peine perdue, c’est reparti !

Comme si le flot de l’eau chaude encourageait un nouveau flot de pensées. En sortant de la douche, je suis saisie par mon reflet dans le miroir.

Une tête de déterrée

Un teint aussi blanc que la nouvelle peinture de l’entrée

Les yeux gonflés de fatigue

Inutile de préciser que la “mine” qui accompagne cette description est tout sauf souriante.
C’est le moment choisi par mon Fabuleux pour faire son entrée dans la salle de bains. Un simple coup d’oeil à ma “mine” lui suffit pour prendre la température.

– Ça va ?, tente-t-il discrètement (il SAIT qu’en général, quoi qu’il dise, il va s’en prendre plein la figure)

– Non, ça ne va pas. Ça tourne en boucle depuis 5 heures ce matin dans ma tête.

– Tu tournes en boucle sur quoi ?

– Sur quoi ? Ben, sur les tonnes de trucs que je dois gérer, par exemple !

Et me voilà partie – à 6h51 du matin – pour un joli petit laïus sur la charge mentale, sur le fait que franchement, il devrait le reconnaître et le crier sur les toits, sa femme est parfaite parce qu’elle gère tout à la maison, etc.
Etc.

– Tu es fatiguée, mon lapin.

– Oui, c’est sûr ! Et ?

Ben ouais. Nan, sérieux, je suis crevée. Quel scoop !

– Et rien. Tu es fatiguée, je suis fatigué, on est fatigués, tout simplement. Ça fait juste une semaine qu’on n’a pas fait une nuit complète !

Voilà. Je lui souris. Je me sens un peu honteuse, c’est certain, mais surtout plus « légère ».

Oui, parce que je suis fatiguée.

TOUT SIMPLEMENT.

Les enfants se refilent leurs microbes depuis des semaines, j’ai un rythme soutenu toute la journée pour enchaîner avec des nuits hachées par les quintes de toux (au mieux) ou les vomis à nettoyer (au pire) : c’est juste aussi simple que ça.

J’ai beau savoir que la fatigue fait partie de mon quotidien, que chaque mois, elle me rappelle à l’ordre au moment de mes règles, ou le soir après une grosse journée ou après un exploit physique…je ne l’ai pas encore intégré.

Cette fatigue qui me fait voir tout en noir, ressasser mes pires obsessions jusqu’à me demander, parfois, si je suis encore saine d’esprit.

Cette fatigue, que mon Fabuleux se contente de pointer du doigt, elle est un peu comme une bonne copine, qui me dirait tout simplement que je dois ralentir, voire m’arrêter, alléger le rythme. Aller à l’essentiel, le temps de reprendre le dessus et d’être capable, à nouveau, de voir le verre à moitié plein, de chausser les lunettes roses de la fabulosité.

En un mot, être capable de ne pas faire tout un plat pour (au hasard) :

le linge qui traîne, les paires de chaussettes à reconstituer, les 3 pantalons à repriser aux genoux, le sol de la cuisine couvert de poils de chien, le lavabo de la salle de bains maculé de dentifrice, la vaisselle qui s’entasse dans l’évier de la cuisine…

Parce que ça, c’est juste mon quotidien : celui d’une maison qui abrite deux bambins surexcités (et trop souvent malades cet hiver), un chien légèrement collant et deux parents bien occupés.

TOUT SIMPLEMENT.



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Cet article a été écrit par :
Anna Latron

Journaliste de formation, Anna Latron collabore à plusieurs magazines, sites et radios avant de devenir rédactrice en chef du site Fabuleuses au foyer et collaboratrice d’Hélène Bonhomme au sein du programme de formation continue Le Village. Mariée à son Fabuleux depuis 14 ans, elle est la maman de deux garçons dont l'aîné est atteint d’un trouble du spectre de l’autisme.

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