« Je ne devrais pas galérer autant » - Fabuleuses Au Foyer
Dans ma tête

« Je ne devrais pas galérer autant »

Anna Latron 10 mars 2020
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On peut dire que j’ai presque grandi avec les livres de Laurence Pernoud. Il y en avait toujours un qui traînait sur la table quand j’étais petite.

On peut dire que depuis mon adolescence, j’ai été biberonnée aux notions de coaching qui pullulent aujourd’hui sur le web et les réseaux sociaux : dire ses besoins, partir d’abord de soi-même avant d’accuser les autres, parler en « je », etc.

On peut dire que mes études littéraires m’ont ensuite matraquée à coup d’autonomie du sujet, de notion kantienne du devoir et de fonctionnement psychologique jungien.

Un bagage théorique bien intéressant et nourrissant pour la fille « intello » que j’étais (et que je suis encore)…mais qui ne m’a été d’aucune utilité quand les choses ont commencé à « mal » tourner dans ma vie (ou plutôt à ne pas se dérouler exactement comme j’avais prévu). Quand je suis tombée malade, puis quand je me suis mise en couple, et enfin – la goutte d’eau qui a fait déborder le vase – quand je suis devenue maman, toutes ces théories ont volé en éclats.

J’avais la tête pleine, mais je me sentais perdue.

J’avais des tas d’outils théoriques, mais rien à quoi me raccrocher, rien qui ne m’aide vraiment et concrètement.

Bref, j’avais le sentiment d’être un cas désespéré, ballotté dans la machine à laver de la vie et de ses imprévus.

Une indécrottable perfectionniste pétrie de « je dois », de « j’aurais dû » et de « je devrais », incapable de reprendre le contrôle de ses émotions.

« Je ne devrais pas galérer autant » est certainement la phrase qui tournait le plus en boucle dans ma tête à cette période-là.

Le souci principal, c’est que je m’inventais des tas d’excuses pour ne pas sortir d’un fonctionnement qui avait été le mien pendant presque trois décennies.

Je n’avais pas de temps à perdre.

Je voulais que les choses changent, mais sans avoir à rien faire, moi, pour que ça change. Dans le fond, je me disais que c’était aux circonstances et aux autres de changer. Une méprise qui créait beaucoup de résistance en moi…et donc une profonde souffrance.

Je n’avais pas de temps à perdre. J’avais un enfant en bas âge, une carrière à relancer, une relation de couple à construire, des amitiés à entretenir, un foyer à astiquer. Bref, j’étais telle une souris dans sa roue.

Absorbées par mes pensées négatives, je me suis perdue dans l’activisme, jusqu’à l’épuisement. Et plus je m’épuisais, plus j’en voulais aux autres.

Et plus j’en voulais aux autres, plus je me sentais coupable.

Au final, je passais le plus clair de mon temps à faire la gueule.

À force de faire la gueule, de me prendre la tête avec mes proches et de leur reprocher tout et son contraire à longueur de temps, je me suis sentie malheureuse, très malheureuse.

Découvrir les Fabuleuses m’a aidé à ralentir la roue dans laquelle je m’étais emprisonnée. Et à lui donner une nouvelle dynamique.

Grâce au Village, j’ai appris à « reprogrammer » mes pensées en remplaçant les injonctions qui me pourrissaient la vie par des pensées plus utiles pour avancer et tenir dans la durée :

  • Je peux y arriver
  • Je n’ai pas besoin d’être parfaite pour être aimée
  • Ma valeur ne dépend pas de ce que j’ai accompli aujourd’hui
  • Je suis exactement la personne de la situation
  • Je ne peux pas échouer, je peux seulement apprendre et grandir
  • J’ai le droit de me sentir découragée
  • Mes enfants n’ont pas besoin d’une mère parfaite, ils ont besoin de moi telle que je suis

J’ai découvert que j’avais beau avoir un bagage intellectuel et connaître les notions de bienveillance envers soi-même, de gratitude et de lâcher prise, si je ne me mettais pas en action, rien ne changerait dans ma vie…et je continuerais à être frustrée jusqu’à la fin de mes jours.

J’ai compris qu’on a beau savoir avec sa tête, si on ne met pas des choses très concrètes en place dans son quotidien, on continuera à « mal » penser.

On continuera à s’épuiser.

On continuera à ruminer. On continuera à se sentir enfermée dans son quotidien, quel qu’il soit.

Avec les Fabuleuses j’ai découvert des outils très concrets qui m’ont permis de mettre plus de gratitude dans mon quotidien, d’ancrer de nouvelles habitudes et d’ouvrir de nouveaux chemins de pensée dans ma tête.

Je me suis remplie la tête avec des pensées qui étaient vraiment utiles dans le sens où elles ne me rajoutaient pas de nouvelles injonctions.

J’ai cheminé, pas à pas, vers un peu plus de liberté…et quand il m’arrive de faire marche arrière en retombant dans mes anciens travers, je n’en fais pas tout un plat, j’essaie de ne pas sortir le fouet du reproche pour me flageller l’épaule, et j’avance.



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Cet article a été écrit par :
Anna Latron

Journaliste de formation, Anna Latron collabore à plusieurs magazines, sites et radios avant de devenir rédactrice en chef du site Fabuleuses au foyer et collaboratrice d’Hélène Bonhomme au sein du programme de formation continue Le Village. Mariée à son Fabuleux depuis 14 ans, elle est la maman de deux garçons dont l'aîné est atteint d’un trouble du spectre de l’autisme.

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