Je m’étais toujours dit que ce n’était vraiment pas mon truc, j’ai toujours trouvé ça un peu ridicule de courir juste pour courir (sans avoir à rattraper quelqu’un ou pour ne pas louper son bus).
Quand je croisais des joggeurs avec leur smartphone accroché au bras, tous rouges et transpirants, j’avais toujours l’impression que ça semblait être un exercice très difficile mais qu’ils le faisaient car c’était bon pour leur corps. J’aime pas trop le côté « warrior » : c’est difficile, mais on le fait car il faut le faire. Et puis, je n’ai jamais été une grande sportive. À l’école, mes notes de sport descendaient toujours ma moyenne générale (au lieu de l’augmenter comme pour certains).
Bref, le paysage est posé.
Puis le livre Miracle Morning est passé dans mes mains; ce livre qui encourage à se donner une heure pour soi chaque matin en y incluant différentes manières de se ressourcer et de se booster.
Et je me suis lancée.
Bon, j’avoue, je n’y ai pas pensé tout de suite. En lisant le témoignage de Hal Erod, je me suis dit que je pourrais bien trouver une autre activité physique que le footing; pourquoi pas partir en vélo (j’aime beaucoup ça), me remettre au roller, ou encore, faire des simples exercices à la maison… ?
Mais lui, il n’aimait pas ça non plus, courir, mais il s’y est mis et ne peut plus s’en passer ! Alors, pourquoi pas moi ?
La veille, j’ai mis le réveil à 6h et j’avais hâte de voir si courir me fera réellement du bien. Quand le réveil a sonné, je me suis réjouie d’aller prendre l’air. Pour ce premier matin, il pleuvait: vous savez, ces petites gouttes d’été qui tombent juste pour bien rafraichir la terre !
Le paysage n’était pas très lumineux, mais j’ai enfilé mes chaussures de sport et j’ai commencé à trotter. Au bout de 5 minutes, j’ai dû m’arrêter et j’ai marché ! Wouatch, quel défi de soulever mon corps à cette vitesse! J’ai ainsi alterné course et marche pendant 20 minutes.
C’était un moment agréable.
Je suis revenue trempée, mes pieds ne sont pas restés secs longtemps, les mille et une gouttes d’eau sur mes lunettes m’empêchaient de voir clair, mon jogging tout fin était tout simplement mouillé… Mais je me sentais bien!
Une fois à l’intérieur, je me change puis je m’étire en regardant dehors. C’est à ce moment là que j’ai eu ce sentiment que je ressens depuis chaque matin et que j’avais rarement ressenti auparavant : le sentiment que le monde m’appartenait.
Que rien n’était au-dessus de mes forces. Que tout était possible.
Courir était quelque chose qui me semblait tellement loin de ma portée, mais j’y suis arrivée. J’ai dû peut-être courir seulement 10 minutes au total, mais je l’ai fait et je me sentais bien dans mon corps.
Le lendemain matin, je suis repartie, cette fois-ci avec des chaussures imperméables:)
La pluie était à nouveau au rendez-vous, mais cela ne m’a pas perturbée. Et dès les premiers pas de course, j’ai remarqué que mon endurance était déjà meilleure : j’ai couru presque deux fois plus que la veille ! Mon corps avait déjà pris le rythme : quel encouragement ! Nos corps sont fabuleux ! Je me fixais des petits défis, genre : je cours jusqu’à l’arbre puis je marche. J’y arrivais, ça me motivait, j’ai pris du plaisir à repousser encore et encore mes limites.
Depuis, je n’ai pas arrêté.
Ça, c’était il y a deux semaines. Depuis, je n’ai pas arrêté. Je prends du plaisir à vivre, à entendre mon coeur qui bat plus vite, à aller au bout de mes limites. Je me sens bien dans mon corps et avec mon corps. Chaque pas qui soulève mon corps est un miracle. Mon corps m’appartient, je le maîtrise, je parviens à le soulever et à l’amener plus loin que ce qu’il pensait pouvoir arriver à faire.
Et l’autre soir, en sortant de la douche, je me suis aperçue dans le miroir, et j’ai découvert un nouveau corps. Un corps dans lequel je me sens bien, un corps que j’ose regarder tel qu’il est, un corps qui ne me fait plus peur car j’ai compris que ses seules limites étaient celles que je pouvais lui fixer dans mes pensées.
Mise en garde: le bien-être est contagieux ! Mon fabuleux m’a piqué mon livre 🙂