Je déteste cette sensation… cette impression d’être seule, incomprise, mal-aimée.
Dans ces moments de détresse, je me transforme en Caliméro. Je rumine et je me parle durement à moi-même : « Comment ça, tu te sens seule ? Toi qui as des amies par dizaines ? Un mari ? Une famille aimante ? Non, mais vraiment, de quoi tu te plains ? ».
Et alors là, c’est encore pire ! Au lieu de m’aider à relativiser, ces pensées me font culpabiliser. Je m’en veux, je me débats intérieurement avec mes ruminations. Je me mure dans un silence de plomb et je me sens encore plus seule.
Bref, je suis prise dans un cercle vicieux dont j’ai bien du mal à sortir.
Heureusement, avec le temps et la sagesse (c’est plus joli à écrire que « vieillesse »), j’ai appris à repérer les signaux avant-coureurs de ces crises de solitude.
Bien souvent, elles arrivent quand ma dette de sommeil s’accumule et que je suis fatiguée.
Elles s’installent quand je me sens noyée par le quotidien et que j’ai l’impression de porter la logistique familiale à bout de bras.
Elles jaillissent quand mon mari est en déplacement, moins présent à la maison, et que nos moments à deux fondent comme neige au soleil.
Elles me titillent quand je me sens enfermée à la maison avec un enfant malade plusieurs jours d’affilée.
Bref, j’ai compris que ces crises de solitude ne naissaient pas par hasard, mais dans des circonstances bien particulières.
Plutôt rassurant, de prime abord. J’avais des raisons objectives d’expliquer ces pensées noires. Mais pas suffisant pour sortir la tête de mon marasme.
Alors, pour éviter qu’elles ne viennent trop souvent saper mon moral, j’ai activé d’autres leviers.
J’ai appris à :
- Prendre soin de mon sommeil, car c’est mon antidote le plus puissant contre les ruminations et les idées noires.
- Faire un point régulier en famille, idéalement chaque début de semaine, des échéances et événements à venir pour qu’on les anticipe à 5. Je ne me sens plus seule à porter toute la logistique familiale à bout de bras et j’allège ainsi ma charge mentale.
- M’asseoir sur le canapé régulièrement avec mon Fabuleux pour échanger à cœur ouvert. En vérité, j’ai vraiment besoin de ces temps de connexion et de qualité pour me sentir reliée à lui.
- Aller à la sortie de l’école régulièrement, surtout quand j’ai été bloquée toute la journée à la maison, car j’y croise d’autres mamans et je me nourris de ces échanges et de ces rencontres.
- Appeler une amie chère qui m’offre un espace d’écoute et qui ne me juge pas quand je lui avoue « je me sens seule ! ». Une amie qui sait me répondre : « Ce n’est qu’une impression ! La preuve : je suis là » parce que l’entendre de sa bouche a bien plus de portée dans mon cœur que si je tente de m’en convaincre moi-même. Comme le dit notre chère Rebecca Dernelle-Fischer « Tu ne peux pas te chatouiller toi-même. » Là, c’est pareil ! J’ai besoin de quelqu’un pour me dire « non, tu n’es pas seule, Sandra, je suis là. »
- Relire régulièrement cet article de la même Rebecca qui met un baume sur mon cœur de maman chaque fois que je le relis : Elle est fort seule, la maman d’aujourd’hui — Fabuleuses Au Foyer
Depuis que je fais ça, je dois bien admettre que mes crises de solitude se sont nettement espacées.
Et ce que je trouve magique aujourd’hui, c’est que chaque jour à mon tour je réponds aux mamans qui écrivent un mail aux Fabuleuses « tu n’es pas seule ». Fabuleux clin d’œil de la vie, pas vrai ?!
