J’ai trouvé un trésor au fond de mon jardin - Fabuleuses Au Foyer
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J’ai trouvé un trésor au fond de mon jardin

potager
Une Fabuleuse Maman 18 août 2024
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« J’ai dévalisé la friperie, et maintenant je profite d’une pause ressourçante : gourmandises dans un salon de thé avec vue sur le beffroi. Merci de t’occuper des petits. Je rentre avant 19 h 30, promis. Love <3 »

On est en pleine semaine. Je suis attablée avec mon imper. Un sac à dos. Et mon parapluie.

Mon Fabuleux répond du tac au tac à mon message :

« Oui, pas de souci. Profite bien (avec tes bottes 😉​ ) ❤️​​ »

Avec mes bottes… de pluie ! Et ça fait beaucoup rire mon Fabuleux. Tant pis. J’assume. J’ai « pris » mon après-midi. Je ne veux pas gâcher ce temps — ô combien précieux — pour une bête histoire de pieds mouillés. En fait, c’est plutôt mon mari qui a pris quelques — bien rares — jours de congés. (Moi je suis en congé parental. Donc il paraît que je suis en vacances toute l’année [Il paraît]). Alors je m’en suis coupé une petite part pour moi. Rien que pour moi. Et je savoure. Il faut dire que je sors d’une semaine particulièrement éprouvante. 

Pour MON après-midi, j’avais prévu…

… de jardiner, puis d’emprunter une bande dessinée à la bibliothèque et de la lire dans le magnifique jardin public de ma ville, sur un banc au soleil. Mais la pluie a déjoué mes projets. J’ai persévéré et tenté de faire quelques semis au potager. Mais en commençant à pester contre la terre détrempée qui collait à ma binette, j’ai vite compris qu’il fallait revoir mes plans, si je voulais que cette pause soit vraiment ressourçante. Alors, destination la friperie. Avec mes bottes en caoutchouc, tu l’as compris. Endroit où je peux refaire la moitié de ma garde-robe. Pour le prix d’une seule tenue neuve. Et ce en consommant de manière durable. Triple satisfaction. 

Les nuages gris ayant décidé de camper dans le ciel, je reporte ma lecture au soleil pour le jour où l’été fera (enfin) son apparition.

Et vais me réfugier dans un salon de thé. Celui répertorié dans ma tête comme « lieu sympathique, à découvrir… sans les enfants ». 

Au lieu de lire, j’ai envie d’écrire. C’est mon petit plaisir de pouvoir changer mes plans à la dernière minute, sans plomber toute la logistique familiale. Alors j’en profite.

Tout à l’heure, pendant le peu de temps où j’essayais de jardiner, j’ai découvert un petit trésor.

Enfin, à mes yeux. Deux jeunes pousses de courge ont pointé le bout de leur nez dans mon potager. Jusque là, rien d’étonnant. Ce qui m’émerveille, c’est que je ne les ai jamais plantées. Génération spontanée. Et dans mon potager, ce qui pousse sans mon intervention, c’est ce qui donne le plus de fruits. Qui résiste le mieux aux limaces. Aux maladies. Et à la sécheresse (bon, ce dernier point, ce n’est pas ce qui m’inquiète en ce moment). 

Quel est le lien avec cette soudaine envie d’écrire, me diras-tu ? C’est que, cultiver un jardin, au-delà d’être très terre à terre (haha) et poétique, c’est aussi philosophique. Et ces deux minuscules plantules de courge n’ont pas échappé à cette dimension. 

Je prends une gorgée d’infusion à l’hibiscus, une bouchée de merveilleux au spéculos (ça fait envie, non ?). Je sors une feuille de brouillon de mon sac. Et je retourne en pensée dans le décor verdoyant et humide de mon jardin.

Les deux mains dans la terre. Et les pieds dans mes bottes, que je n’ai toujours pas quittées. 

L’année dernière aussi, des pieds de courge avaient germé tout seuls. L’un d’eux m’avait donné une bonne dizaine de courgettes de 3-4 kilos. Un autre, des courges inconnues, mais non moins savoureuses. Cette année, c’est le persil qui s’est ressemé à tout va. Et chez nous, on en raffole. J’en ai tout un carré magnifique. Sans avoir rien fait. C’est même le seul coin où je n’ai pas eu besoin d’anti-limaces. Du coup, ma nouvelle philosophie au potager, c’est : « Ce qui pousse spontanément a la priorité sur ce que j’ai planté. »

Et j’en tire deux leçons, pour ma vie de femme et de maman.

La première me concerne : j’ai décidé d’arrêter de m’acharner avec ce qui ne pousse pas comme je voudrais dans ma vie. Mais de prendre soin de ce qui m’est donné. Mes talents. Les imprévus. Et finalement, ça portera du fruit, pour peu que j’y prête attention, et c’est nettement moins fatigant. 

Je ne suis pas celle dont la maison sera étincelante et en ordre toute la semaine. Ni celle qui reste élégante en toute circonstance. Encore moins celle qui sait tenir en haleine son audience en racontant la « dernière » qui lui est arrivée. Mais viens avec moi 10 minutes au jardin, je te montrerai des trésors. Donne-moi un morceau de fil de fer et une bobine de fil, je te fabriquerai une jolie paire de boucles d’oreilles. Si tu as besoin de vider ton sac, viens me voir. Je t’écouterai du mieux que je peux. 

Bien sûr, il faut savoir choisir.

Dans mon potager, il y a aussi un tas de noisetiers qui poussent. Merci les oiseaux qui déposent les noisettes de la voisine. J’aime beaucoup ces fruits à coque. Mais je n’ai pas envie que mon lopin de terre se transforme en forêt de noisetiers. Alors, je les arrache. De même, si mon talent consiste à savoir à la place des autres ce qu’ils devraient faire et leur donner des leçons, alors ça risque d’être légèrement envahissant. 

Il faut aussi savoir éclaircir.

J’ai eu toutes les peines du monde à me résoudre à arracher des pieds de courge, parmi les quinze qui avaient poussé très serré l’an dernier. Et pourtant, heureusement que je l’ai fait, sinon, ils se seraient mutuellement gênés et je n’aurais rien récolté du tout. Ainsi, si je papillonne entre dix projets à la fois, je risque de n’en voir aucun aboutir.

Et toi ? De quelle jeune pousse qui ne demande qu’à s’épanouir en toi vas-tu prendre soin ? Contre laquelle, qui ne veut pas s’enraciner, vas-tu cesser de t’acharner ? 

La deuxième leçon concerne mes enfants : les graines de ces fameuses pousses de courge étaient issues d’un compost.

Un compost totalement imparfait : nous l’avions entreposé dans une ancienne poubelle, soit un contenant hermétique. Il avait pourri au lieu de se décomposer. Bonjour l’odeur. Nous l’avions épandu sans trop y croire. Bien loin d’imaginer que, grâce à cela, nous nous régalerions de délicieux veloutés de courgette deux ans plus tard. De même, je crois que ce n’est pas parce que nous donnons une éducation imparfaite à nos enfants (comme tous les parents de la terre), qu’ils ne sauront pas tirer parti de ce qu’ils ont reçu. Ils pourraient bien nous surprendre par certaines de leurs qualités.

Enfin, ce n’est pas parce que nous ne voyons pas immédiatement les fruits de notre éducation, que nous ne semons pas et que nous nous fatiguons pour rien !

Mes graines ont commencé à germer deux ans après avoir épandu mon fameux compost pourri alors que je ne m’y attendais pas. Cette année encore je me suis laissée surprendre. Connaissant cette fois leur valeur, je les bichonne. Je les protège des chats des voisins qui ont élu mon potager « litière du quartier » et de nos deux poules. Nous les avons adoptées pour manger les limaces, mais elles pourraient déraciner mes précieuses plantules d’un coup de patte. Je ne sais pas encore si ce sera soupe de potimarron ou de courgette au menu cet automne. Mais je me réjouis déjà de ce beau cadeau de la nature que je savourerai en attendant de voir, un jour je l’espère, les fruits portés par les innombrables heures à essayer d’éduquer mes enfants. Bien imparfaitement. Mais du mieux que je peux. 

Et toi ? As-tu déjà observé une belle fleur éclore chez ton enfant ?

Je regarde ma montre. Il est presque 19 h 30. Oups. Mes bottes et moi, on file. J’ai des merveilleux plants à protéger des limaces. Des fleurs à cueillir dans mon jardin intérieur. Et des graines à semer dans ceux de mes trois jardiniers en herbe préférés. 

Ce texte nous a été transmis par Marine, une fabuleuse maman.



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Cet article a été écrit par :
Une Fabuleuse Maman

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