Je l’ai senti au petit matin, en ouvrant mes volets : à 7 heures, il faisait encore nuit.
Je l’ai senti quelques instant plus tard, en sortant de la maison : dare dare, j’ai ramené mes deux lascars à l’intérieur et les ai aidés à enfiler une paire de chaussettes (elles sont trop petites, d’ailleurs, il va falloir penser à sortir la taille au-dessus).
Je l’ai senti ces derniers jours, au fil des conversations :
– Fait frais, ce matin !
– Va falloir sortir la petite laine…
– Ohlala, les jours qui raccourcissent, ça me déprime !
Je l’ai senti en écoutant la radio :
“6° ce matin à Calais : est-ce déjà l’hiver ?”
“Pour les abeilles, c’est déjà l’hiver !”
À ce rythme-là, dans quelques petites semaines, on va nous parler préparatifs de Noël et épidémie de grippe.
Et moi qui me réjouissais d’arborer mon – léger – bronzage pendant quelques semaines encore. Il va pourtant bien falloir me faire une raison : oui, les beaux jours sont derrière nous. Je m’arrête là ou je continue à me lamenter sur la fin des apéros, des bains de soleil et des robes légères ?
Je vais m’arrêter là.
Déjà, parce que râler n’a jamais arrangé les choses et a pour seul effet de me rendre encore plus insatisfaite. Ensuite, parce que ça n’est pas FORCÉMENT une mauvaise nouvelle.
Quoi ??? Oui, tout à fait.
Petit rappel : il y a à peine quelques semaines, je pestais dès 6h47 du matin quand le thermomètre affichait déjà 23°. Un réflexe qui en dit long sur ma propension à ne jamais être satisfaite de ce que j’ai…
Poison de l’insatisfaction permanente, quand tu nous tiens !
Mais revenons à nos moutons (bonne nouvelle, je ne crève plus de chaud à la seule lecture de cette expression^^).
- Etant donné qu’il va bientôt faire nuit à une heure décente, je vais pouvoir goûter aux joies d’une soirée “normale” grâce aux effets magiques de la mélatonine, l’hormone du sommeil, que notre cerveau sécrète en cas d’obscurité. Hourrah !
- Dans la même veine : pareil pour les réveils matinaux (ultra matinaux) à cause du soleil debout dès 6 heures. À moi la grasse mat’ ! Soyons optimistes 🙂
- Je dois aussi avouer que je commence à en avoir ras la casquette des taboulés, des concombres, des pêches et des sorbets. D’ailleurs, j’ai comme une envie de potimarron, là, tout de suite ! Soyons honnête : je vais quand même avoir la nostalgie des apéros au bord de la piscine…mais la bonne nouvelle c’est que je vais bientôt pouvoir siroter un bon vin chaud devant la cheminée !
- Les robes d’été et les mini-shorts, c’est chouette, bien évidemment…mais je dois reconnaître que mes complexes physiques (encore eux !) ne vont pas se plaindre : s’habiller l’hiver, c’est tellement plus facile pour se cacher ^^. Et puis, je commençais à avoir envie de ressortir mes gros pulls que j’aime trop. À l’année prochaine, bikinis et robes courtes !
Bref : toutes les bonnes choses ont une fin et c’est d’ailleurs pour cette raison précise qu’on les apprécie.
Mais en fait, que vais-je vraiment regretter de cette saison estivale ?
À part le soleil ? D’ailleurs, même si je me roulais par terre de rage, celui-ci n’en modifierait pas pour autant son rythme ancestral de croisière pour moi. [Correction : ça n’est pas lui qui change de rythme, c’est nous qui nous éloignons. Si je ne suis pas contente, je n’ai qu’à changer de planète.]
Ce que je vais regretter, c’est un rythme, une forme de détente et de légèreté associés à l’été. Mais qu’est-ce qui m’empêche de noter tout ce qui m’a plu au fil de cette saison estivale et de regarder ce qui est possible de faire durer ?
- Les apéros conviviaux. Et si j’organisais un apéro par mois à la maison ? Pas au bord de la piscine, mais au coin du feu ? Plus que le soleil, c’est la convivialité que je retiens.
- Les balades sur la plage. Et si j’aménageais mon agenda pour y caler chaque semaine un moment de contact avec la nature ? Plus que la plage proprement dite, c’est le contact avec les éléments qui m’a ressourcée.
- Les siestes dans le hamac. Et si je m’engageais à faire minimum une sieste par semaine ? Plus que le hamac bercé par le doux chant des cigales, c’est ce moment de repos que j’ai le plus goûté.
- Bouquiner en bronzant sur la terrasse. Pour le bronzing, ça va être un peu compliqué (aucune envie de flinguer mon capital soleil en pratiquant la lampe à U.V. ^^)… Mais pourquoi ne pas me réserver une soirée par semaine à bouquiner, emmitouflée dans un plaid bien chaud ?
Chère Fabuleuse, pour ne pas laisser la sinistrose grisounette prendre le dessus et mettre ton moral à zéro, je t’invite toi aussi à regarder ce qui t’a plu cet été, à lister ces trésors et à les “capitaliser” en les traduisant de façon très concrète dans ton quotidien.
Des « devoirs de rentrée », en quelque sorte.
Mon petit doigt me dit que ça va bien nous aider à ne pas laisser s’installer ce désagréable sentiment de vivre en apnée permanente jusqu’au printemps prochain !
Tu veux recevoir un peu de soleil et de réconfort chaque matin, même (et surtout) quand il fera nuit noire ?