Conseillère conjugale et familiale, Florence Leroy a écrit avec sa sœur Christine Lewicky le best-seller « J’arrête de râler sur mes enfants (et mon conjoint) ». Dans son nouvel ouvrage, « Couple sous tension. Gardons le cap de notre relation à l’adolescence des enfants », Florence évoque la situation particulière dans laquelle se trouve un couple au moment de l’adolescence de ses enfants.
Quels enjeux particuliers vit le couple à cette période ?
J’ai toujours été surprise de la mauvaise presse que subissait l’adolescence. Tu sais, quand on entend des choses comme : « Il fait sa crise », ou « c’est déjà pas facile quand ils sont petits, qu’est-ce que cela sera à l’adolescence ! ».
Quand mes enfants ont grandi, j’ai voulu m’informer sur cette période de transition pour me préparer. Je me suis rendue compte que cette période était aussi une période de transition pour nous les parents et que tout cela pouvait venir ébranler notre couple.
Le principal enjeu du couple, c’est de rester en lien alors que ses deux membres sont en train de remettre en question leurs fondations, de faire un bilan de leurs vies.
Et puis, l’adolescence de nos enfants peut venir nous impacter de manière différente l’un et l’autre et créer de l’incompréhension et de la distance dans le couple. Savoir que c’est une zone de turbulences et décider de veiller à garder le cap va être essentiel.
Quelles sont les autres grandes étapes de la vie d’un couple ?
La vie de couple est un éternel recommencement avec des temps de romance où tout va bien, on s’aime, on se sent en lien. Puis nous traversons la désillusion, l’autre n’est pas aussi parfait que nous l’espérions, que nous l’idéalisions.
Alors, nous sommes invités à choisir d’aimer. Choisir d’aimer l’autre tel qu’il.elle est dans son humanité. Et alors la romance reprend…
Ce cycle est parfois amplifié par des zones de turbulences plus ou moins à risque pour la relation : l’installation sous le même toit, l’arrivée des enfants, l’adolescence, leur départ, la retraite, mais aussi des temps de chômage, de maladie….
J’entends que ces étapes sont normales. Et que pour les passer, le couple peut avoir besoin de l’aide d’un professionnel comme toi. Quelle est la plainte ou la demande que tu entends le plus fréquemment de la part des femmes que tu reçois et qui veulent prendre soin de leur couple ?
Elles peuvent se sentir tristes de ne pas avoir assez de temps pour être en lien avec leur conjoint et inquiètes de voir la relation se distendre. La charge de la vie de famille prend tout leur temps et leur énergie. Parfois, il ne reste que des miettes pour le couple, quand il en reste…
Je les invite à changer l’ordre des choses et à poser en premier des temps de couple dans l’agenda. Nous avons été un couple avant d’être parents et finalement le beau cadeau que nous pouvons faire à notre famille est de rester un couple vivant et joyeux.
Justement, comment faire ? Certaines statistiques disent qu’un couple sur deux se sépare dans les grandes villes en France. Les couples qui durent sont donc probablement ceux qui se mobilisent pour cela : quel est leur secret ?
Pour moi, le secret des couples qui durent réside dans leur décision de mettre la qualité de la relation en premier et de rester fidèle à ce qui a était fondateur pour leur couple.
Au nom de cette fidélité, ils pourront oser la confrontation constructive quand c’est nécessaire mais aussi lâcher prise sur ce qui n’est pas essentiel.
J’ajoute à la recette du secret une bonne dose d’humour, du temps dédié à la relation, le contact physique et l’accueil de l’autre tel.le qu’il.elle est.
Dans ton livre, tu exposes une palette riche d’exercices pratiques pour entretenir la flamme amoureuse et tu évoques aussi ta propre expérience. Quel est le plus beau conseil qu’on t’ait donné pour prendre soin du couple que tu formes avec ton mari ?
Le plus beau cadeau que j’ai reçu c’est d’apprendre que je peux demander pardon à l’autre parce que je l’ai blessé par mon attitude même si dans le fond je pense avoir raison ou être dans mes droits.
« Je m’excuse de t’avoir parlé sur ce ton »
« Je te demande pardon de t’avoir blessé avec mes mots. »
Cela m’a permis de nombreuses fois, après une confrontation, de revenir vers mon mari pour recréer le lien, avant de reprendre la discussion de manière apaisée.