Fille d’entrepreneur et aujourd’hui femme d’entrepreneur : le business familial, c’est mon rayon !
Stress financier, tonne de travail, montagne de paperasse… Pas toujours très glamour, les soirs et les week-ends aux côtés d’un chef d’entreprise. Ce que j’ai appris ? Que la femme d’entrepreneur est une équilibriste.
Mes parents ont travaillé ensemble pendant un quart de siècle, et en 2011 je me suis à mon tour lancée dans l’aventure de l’entrepreneuriat aux côtés de mon mari. Avis aux épouses de chefs d’entreprise : que vous croyiez ou non au travail en couple, que vous bossiez ou non avec votre mari, que vous ayez décidé ou non de vous investir à fond dans sa boite… vous êtes dans le même bateau. C’est un fait. Quelque soit votre statut, conjoint collaborateur ou simplement « femme de »,
il va falloir trouver votre place dans le monde impitoyable du business en famille.
Car un entrepreneur, c’est d’abord un passionné. Il faut qu’il rêve, il faut qu’il crée, il faut qu’il parle. Le matin. Le soir. Le midi. Le samedi. De sa dernière idée de génie, des clients qui veulent pas payer, du rendez-vous avec Jean-Michel, du nombre de likes sur Facebook… Un mari entrepreneur, c’est l’assurance d’un gros flou artistique en ce qui concerne les frontières entre le boulot et la maison. Notre job : créer un sas de dépressurisation pour aider notre homme à passer de son univers business à son univers famille.
Notre première mission : écouter
Ecouter vraiment cet être surexcité qui a besoin de parler. Parfois, ça va trop vite. Les idées fusent, tantôt bizarres, tantôt extravagantes et souvent, carrément burlesques. Mais avec le temps, j’ai appris à écouter. À essayer de comprendre la logique, même si mon cerveau ne va pas aussi vite que le sien. Et je peux vous dire que je suis souvent bluffée par le génie qui se cache derrière les rêves farfelus de mon entrepreneur de mari.
Deuxième mission : stabiliser
Votre homme a très certainement un tempérament de fonceur. C’est un visionnaire. Or un visionnaire, ça part dans tous les sens. Autant que faire se peut, essayez d’apaiser, d’assurer, de sécuriser. Soyez la force tranquille. Créez une atmosphère familiale chaleureuse et accueillante. Rivalisez d’inventivité, proposez des activités, des sujets de conversation aussi passionnants que les siens. Assurez-vous de l’aider au mieux à gérer ses horaires, de sommeil notamment…
Troisième mission : profiter
Profiter à fond. On ne va pas se mentir : avoir un mari patron, ça n’a pas que des inconvénients, loin de là. Liberté, marge de manoeuvre, rencontres, enthousiasme… Faites-vous une liste de ce qui vous plaît, et usez, abusez de ces avantages. Pour moi, un des gros points positifs, c’est qu’on ne s’ennuie jamais. Dans une famille d’entrepreneur, il y a toujours du tout neuf, du tout frais, du tout scoop. Petite, je raffolais des balades dans l’atelier de mon père, à la découverte de tous les nouveaux objets design qu’il avait créés dans la journée. Aujourd’hui, je peux passer des heures à faire le tour de nos créations web. C’est comme une fierté, la satisfaction du travail accompli, un cercle vertueux de créativité.
Quatrième mission : être soi
Ce n’est pas parce que vous êtes tombée amoureuse d’un entrepreneur que vous devez forcément gérer sa paperasse à vie. Tout le monde n’est pas fait pour la compta et les lourdeurs administratives.
Soyons clair : femme d’entrepreneur ne rime pas avec bonne à tout faire.
Je suis fière du modèle que m’a donné ma maman, qui pendant des années s’est sacrifiée pour le bien de l’entreprise et de la famille. Mais aujourd’hui, je suis encore plus fière qu’elle puisse s’épanouir dans un domaine où elle excelle et où elle prend un réel plaisir. C’est magnifique de s’investir et de se donner à fond. C’est beau d’accepter quelques compromis pour faire avancer le schmilblick. Mais avant tout : soyez vous-même ! Osez développer vos propres talents. Osez croire à vos rêves. Que ce soit dans le cadre de l’entreprise, ou en dehors, ou les deux.
De mon côté, j’ai décidé que je ne ferai pas partie des déçues. C’est vrai, la famille et le business ne font pas toujours bon ménage. La solitude peut vite s’installer, lors des nombreux déplacements. Les disputes peuvent vite éclater, quand le stress prend le dessus. Les sacrifices sont nombreux, et pas seulement dans le domaine financier.
Je ne ferai pas partie des déçues.
Mais soutenir son mari entrepreneur, c’est aussi choisir une vie différente, captivante, exaltante. C’est marcher sur un fil, perchée au-dessus du vide et des problèmes. C’est savoir rêver tout en gardant les pieds sur terre. Oser croire tout en sachant organiser le quotidien. Apprendre à écouter tout en restant soi-même. Bref, une vie d’équilibriste.