21 heures. Coup d’envoi de France-Allemagne.
Elle : « Il faut qu’on parle »
Lui : « Oui…”
Elle : (un discours à propos de la grande qui veut aller au cinéma avec son copain, le terrorisme, “quelque chose a changé entre nous” en passant par la case “on va chez tes parents ou mes parents pour Noël ? »)
Lui : (silence suspect)
« Tu m’écoutes au moins? »
“Oui. T’as fini là ?”
“Mais tu en dis quoi ? »
« Mets ta robe verte ce sera bien.”
Communication dans le couple : terrain miné !
Entre ce que je pense, ce que je veux dire, ce que je crois dire, ce que je dis, ce que l’autre veut entendre, ce qu’il entend, ce qu’il croit en comprendre, ce qu’il veut en comprendre et ce qu’il comprend, il y a au moins neuf possibilités de ne pas se comprendre et quatre milliards de possibilités de mal l’interpréter !
Pas facile de se parler, d’autant plus quand nos rares conversations sont interrompues à coup sûr par une couche à changer, une dispute entre frère et soeur à arbitrer ou un enfant à stopper avant qu’il ne se coupe les cheveux à l’aide d’un couteau de cuisine (avec pour objectif évident de captiver le monopole de l’attention).
Pourtant, même lorsque l’on attend que les enfants dorment pour lancer un “faut qu’on parle”, on a l’impression de parler chinois à un brésilien. Combien de temps serons-nous condamnées à subir ces interférences ? Fort longtemps !
Mais avec quelques ajustements, on pourra simplifier (un peu) la tâche. Avec pour effet immédiat de se sentir un peu moins incapable de faire marcher son couple !
Prête pour les 10 règles du jeu de la communication à deux ?
- Je parle à la première personne : “Je ne me sens pas respectée lorsque tu laisses traîner tes slips”, et non pas “Tu me manques de respect lorsque tu laisses traîner tes slips” (soit dit en passant : avez-vous compté combien de fois le mot “slip” apparaît dans ce livre ?)
- J’écoute vraiment, sans penser à ma prochaine réponse, même si cet impertinent est en train de m’accuser d’avoir oublié le pain.
- Si je ne comprends pas, plutôt que d’interpréter, je… demande, tout simplement.
- Je ne pars jamais du principe que mon partenaire peut lire dans mes pensées ou anticiper mes désirs (Vous vous demandez s’il a réservé dans un restaurant bio pour votre anniversaire ? La réponse est non !)
- Je choisis mon moment : autant que possible, j’évite de lancer un sujet brûlant quand aucun de nous deux n’a dormi plus de quatre heures de suite, qu’il est au volant ou que mes hormones font la fête mensuelle.
- J’apprends par coeur ce doux refrain : « Il existe un choix fondamental à faire dans la vie : être heureux ou bien avoir raison” !
- Mon fabuleux a horreur de parler ? J’essaie d’observer ce que disent ses actes, ses attitudes, les expressions sur son visage.
- Je me souviens que certaines personnes (de sexe masculin) n’ont que très peu de vocabulaire pour exprimer leurs émotions… Là où vous voyez “fuchsia”, “lilas”, “vieux rose” ou “bordeaux”, il ne voit peut-être bien que du “rouge” !
- Je me souviens que souvent, les conversations les plus édifiantes n’ont pas été planifiées et ne sont pas formelles. Elles découlent d’une activité à deux : d’énormes sacs de noeuds ont été démêlés en faisant la vaisselle ou en nettoyant la voiture !
- Je pars toujours du principe que j’ai le droit à l’erreur… et l’autre aussi. Après tout, nous formons une bien belle équipe de fabuleux !
Le “nous” consolide le couple parce qu’on se sent “main dans la main”, maintenant et pour l’avenir. Patricia Delahaie
Ce texte est extrait du livre C’est décidé, je suis fabuleuse – Petit guide de l’imperfection heureuse (Hélène Bonhomme, Première Partie, 2016).