Remettre plus de sens dans votre vie, vous retrouver vous-mêmes, changer de travail : vous êtes nombreuses à vouloir changer quelque chose à votre vie. Pour quoi ? Souvent, c’est pour retrouver une fluidité, une facilité, une légèreté. Vous le formulez ainsi :
« Je cherche un meilleur équilibre entre la vie professionnelle et la vie familiale, qui me permette de vivre mon boulot comme j’aime, et de voir mon mari et mes enfants comme j’aime ».
Quand on a un tel projet, et qu’on est prise dans le tourbillon du quotidien, par où commencer pour changer ?
Emmanuelle aime son travail à responsabilité dans une grande entreprise de sa région. Elle lui consacre une grande part de son temps et de son énergie, au détriment de sa vie de couple – « mon mari et moi vivons comme deux colocataires » – et de sa vie de mère : « je crains de passer à côté de l’enfance de mes fils ». Elle souhaite apprendre à mettre des priorités, retrouver un lien de cœur avec son conjoint et ses fils, et vivre dans la joie plutôt que dans la culpabilité.
Je lui propose d’aller à la découverte de ses besoins fondamentaux, puis à la recherche de ses valeurs de vie.
Cet exercice lui permet de nommer ce dont elle a le plus besoin pour fonctionner, ainsi que ce qui compte le plus pour elle dans la vie. Elle m’annonce dans la semaine qui suit que son mari et elle ont pu avoir de belles discussions, rassurantes et prometteuses pour la suite.
Puis, elle me pose une question :
« Comment trouver un meilleur équilibre vie privée – vie professionnelle ? »
Emmanuelle travaille énormément et met un point d’honneur à bien accomplir ses missions. Je sens qu’elle est prête à changer à condition de garder une implication entière dans son travail.
Mon objectif pour l’instant consiste à trouver le plus petit changement possible : celui qui lui apporte de la ressource sans pour autant bouleverser ses habitudes. Je vais donc travailler à transformer un créneau horaire déjà existant dans son emploi du temps en quelque chose de détendant.
– Qu’est-ce qui te pèse le plus dans tes journées ?
– Je dirais que c’est le fait de rapporter la charge émotionnelle de mon boulot à la maison le soir. Je n’ai pas de soupape.
– OK – nous allons travailler sur ce qui se joue au boulot pour que tu en ressortes si chargée, mais aujourd’hui je te propose de chercher comment te créer une soupape. Est-ce que ça va pour toi ?
– Oui. Comme soupape, j’ai uniquement le trajet en voiture de mon lieu de travail jusqu’à la maison.
– Et que fais-tu dans ta voiture ?
– J’écoute de la musique.
– Ça te vide la tête ?
– Non, je réalise que ça m’aide plutôt à réfléchir et je trouve souvent des solutions à des problématiques de travail en écoutant de la musique classique.
– Alors, c’est encore du boulot.
C’est étonnant comme nous avons perdu l’habitude d’intégrer les phases de réflexion à nos journées de travail. Comme si au travail il ne fallait que faire, faire, faire. Je lui propose alors d’insérer ce temps de réflexion que la musique lui permet dans son emploi du temps :
– Veux-tu bien essayer de consacrer cette semaine 20 minutes chaque jour à la réflexion ? En écoutant de la musique classique, et en relâchant ton cerveau. Ça peut être en fin de journée, ou alors juste avant la pause déjeuner. En tous cas à un moment où tu peux « lâcher » un peu, car c’est visiblement cela qui apporte une solution. Ça te tente ?
– Oui !
– Revenons maintenant au sas dans la voiture. Comment ce moment en voiture pourrait-il te donner de l’énergie ? De quoi as-tu besoin à ce moment-là ?
– J’ai besoin de me vider de ma charge émotionnelle que je rapporte du boulot.
– OK. Tu as besoin d’une activité défoulatoire. Aimes-tu chanter ?
– Oui.
– Alors, peux-tu essayer de chanter à tue-tête une chanson que tu aimes particulièrement ?
– Je peux. Ça me défoulerait surement.
– Veux-tu essayer dès demain ?
– Oui, j’ai très envie d’essayer ça.
Ce ne sera pas suffisant, mais mon idée est qu’en expérimentant ce que la détente peut lui apporter, elle ait envie d’elle-même d’ajouter plus de moments de ressources à son planning. Ce que pour l’instant elle n’est pas prête à faire car tout simplement elle n’en voit pas l’utilité, elle n’a pas encore expérimenté les bénéfices d’une telle pratique. Elle est toujours convaincue qu’en mode « robot » elle abat plus de travail et veut rentabiliser son trajet en voiture pour penser, résoudre, avancer.
Avec cette femme, je chercher à créer de l’espace là où sa vie est la plus verrouillée. Comme quand on cherche à défaire un nœud trop serré, la phase la plus difficile est souvent la première : celle qui consiste à mettre du mou dans ce nœud.
Alors, comment changer ?
- En voyant grand sur les bénéfices. Emmanuelle sait vers quoi elle tend : une amélioration des relations familiales tout en gardant son travail qu’elle aime.
- En voyant petit sur le premier pas à faire pour avancer. Commencez par identifier ce qui vous pèse le plus. Que trouvez-vous le plus lourd dans votre vie actuellement ? Qu’aimeriez-vous le plus voir changer ?
Une fois que vous avez nommé une chose, – comme Emmanuelle a fait en disant « je n’ai pas de sas entre le travail et la maison » –, cherchez la plus petite chose que vous puissiez changer à cet aspect de votre vie. Une chose qui vous paraisse facile, et que vous ayez envie de mettre en pratique bien sûr.
Et pratiquez, chaque jour, pendant deux semaines. En observant ce qui change, comment vous vous sentez, ce qui se passe pour votre humeur, dans votre entourage, dans votre corps.
Chères Fabuleuses,
ce sont ces observations qui vous donneront l’envie et le courage de mettre plus de mou dans vos nœuds !