La rencontre amoureuse, dans la nudité des corps, est l’expérience d’un dialogue intime et charnel : câlin, complice, sensuel, drôle, sensationnel, orgasmique… Ce dialogue, nous pouvons le décliner de façon inépuisable. Il vient nous signifier que la sexualité du couple n’est pas figée, qu’elle évolue au fil des ans.
Parfois, elle réserve même de délicieuses surprises et des lendemains qui chantent, à condition d’accepter de la vivre de façon non linéaire.
La question est donc :
Comment vivre notre amour, dans la rencontre amoureuse, sans le réduire à un “faire” ?
Comment vivre un moment de complicité sensuelle et érotique, sans tenir compte d’une quelconque performance, mais dont l’unique but serait de vivre un moment joyeux et gratuit, ensemble ?
Chère fabuleuse, aujourd’hui, j’ai envie de te parler du regard comme piste d’exploration. Il n’y a pas que le sexe dans la vie, et c’est une bonne nouvelle.
Ouvrir les yeux à un autre regard.
Je crois même que c’est le vœu que je te formule pour cette année nouvelle. Que tu sois en couple depuis longtemps ou depuis peu, que ton amour soit de feu ou fragilisé par les intempéries de ta vie conjugale, prendre en considération le regard dans la relation amoureuse est une façon intéressante de (re)découvrir l’autre avec délicatesse.
C’est pourquoi cette année, je vous souhaite de prendre du temps pour vous regarder, toi et ton fabuleux. Souvent. Longuement. Je vous souhaite de vous contempler et de vous laisser contempler l’un-l’autre comme une œuvre d’art, d’étudier les courbes de vos cœurs et de vos corps nus afin de vous connaître sans faute et d’en dessiner une cartographie secrète, intime, sensuelle : la vôtre.
Les jeux de regards nourrissent le couple :
Bien souvent, l’homme aime regarder la femme tandis que la femme aime qu’on la regarde.
Je vous souhaite d’entrelacer vos regards, de les transformer en dialogue et d’échanger, sans arrières pensées, les mots charmants que seul le silence connaît.
Il s’agit de saisir la réalité du corps de l’autre, ses rides, ses cheveux blancs, ses kilos perdus ou pris, les années qui s’accumulent, les traces de la maladie, des grossesses, en faisant le pari de s’ouvrir à la contemplation. Par le regard, le visible, patiemment, nous introduit à l’invisible, au mystère de l’autre, à ce que je connais de son histoire et ce que je perçois des non-dits ou de l’impossible à dire.
L’autre m’échappe et jamais je ne saurai le saisir.
Je vous souhaite de vous exercer avec patience afin de découvrir ou redécouvrir les adorables détails que l’on ne voyait pas avant ou que l’on avait oublié, pris dans le tourbillon du quotidien et de la frénésie du temps qui passe. Trop vite.
Et pourtant, cet autre, celui que j’aime, est à l’image d’une terre inconnue qui ne connaît pas de frontières, une terre où s’éveille encore le désir quand on croyait tout savoir.
Un royaume qu’on ne se lasse pas de visiter :
…inaccessible, insaisissable, unique.
Alors oui, dans cette perspective, on peut « faire » l’amour avec les yeux, recevoir beaucoup de plaisir en appréciant chaque seconde et retrouver le goût de l’autre dans toute sa beauté. Nous pouvons même imaginer des variantes comme celle de clore nos paupières : l’extrémité de nos doigts constituent d’autres « yeux » sensoriels et le regard devient caresse.
La suite vous appartient.
Pour plus de romantisme, ou si tu te sens un peu complexée par tes formes, tu peux jouer avec la lumière, cela te permettra également de te réapproprier ton corps ou son corps, notamment après un épisode de souffrance, d’éloignement ou de changement : créer une ambiance tamisée, faire danser les flammes de quelques bougies, laisser un rayon de lune ou de soleil se glisser par les volets entrebaillés. L’ombre devient espiègle, elle atténue les défauts et le grain de la peau pour mieux les sublimer.
Une seule règle d’or dans cet échange amoureux :
La promesse d’une attention réciproque et bienveillante qui ne force rien.
Et puisque l’on ne connaîtra jamais assez les courbes de notre bien-aimé, alors je te souhaite de t’atteler dès aujourd’hui à cet exercice du regard, de recommencer demain et encore après-demain, sans jamais te lasser, afin de dire, à la suite de Paul Eluard :
« La courbe de tes yeux fait le tour de mon cœur ».