Vous rappelez-vous, à l’école, comment commençaient vos cahiers ? Laissiez-vous la première page blanche ? Ou alors preniez-vous le temps de créer une page de garde avec un titre souligné en rouge, annonçant le contenu du cahier ? Ou encore étiez-vous de celles qui transformaient la couverture en véritable œuvre d’art, attirant les regards et les envies de plonger le nez dans ce cahier ?
Nous avons appris, petits, à traiter la première page de notre cahier d’école d’une façon particulière. Comme pour honorer les leçons, exercices et apprentissages qu’il était destiné à accueillir durant l’année.
Aujourd’hui je ne viens pas vous parler de vos années d’école, mais de vos journées actuelles.
Comment les commencez-vous ? En fonçant tête baissée ? Ou par quelques minutes pensées pour honorer la suite ? Je vous propose de répondre à cette question à voix haute, là, tout de suite :
Quelle est la première chose que vous avez faite ce matin en vous levant ?
Pour certaines d’entre vous, aucun matin ne ressemble à un autre.
Leur premier geste peut être d’aller consoler un enfant, de prendre une douche, de penser la to-do liste en allant aux toilettes, de foncer se faire un café, de regarder par la fenêtre, d’aérer la chambre, de faire un câlin à son conjoint..
Pour d’autres, les matins diffèrent selon qu’ils sont un matin de semaine, un matin de semaine avec enfants, un matin de week-end, un matin avec conjoint ou sans conjoint etc..
Et puis il y a celles pour qui, quoi qu’il arrive, les matins se ressemblent presque tous.
En font partie celles qui ont pensé leur matin en fonction d’une chose. Savez-vous laquelle ?
Le désir de bien commencer cette journée.
Celles-là estiment qu’avant de se lancer dans le tunnel de la journée, elles ont tout à gagner à remplir un peu de leurs besoins à elle.
Certaines se lèvent courageusement bien avant les autres pour aller courir, faire quelques étirements, ou même s’offrir une méditation. Mais les réveils à 5 ou 6 heures du matin ne conviennent pas à toutes. Et j’encourage chacune des femmes que j’accompagne à trouver sa façon à elle de se dédier son début de journée, même si ce moment ne dure que 10 minutes.
Pour cela, il convient de rechercher les ponts qui relient vos besoins fondamentaux et vos conditions de vie.
Je pense à Laurène, qui, chaque matin, rêve d’aller se faire un café, toute seule, au calme dans la cuisine. Mais la maison qu’elle habite est si sonore qu’elle sait qu’à peine le pied posé par terre, l’un de ses 4 enfants, trop content de pouvoir enfin se lever, va la solliciter, avant même que son deuxième pied n’ait rejoint le premier. Elle me dit, dépitée :
« Du coup je préfère encore rester au lit mais intérieurement je leur en veux, je bouillonne de colère en attendant mon café ».
Je lui propose de chercher le meilleur des compromis entre les contraintes et ses besoins. Plus que d’un café, elle me dit avoir avant tout besoin d’un moment seule au réveil. Nous avons cherché comment elle pouvait s’offrir un moment pour elle tout en restant dans son lit. Elle a opté pour un massage du ventre, qu’elle s’offre avec tendresse dans le silence du petit matin.
Pour les matins où tout va de travers, où le petit a été malade, où votre réveil n’a pas sonné, je vous invite à investir un autre moment-clé : le début de votre « deuxième » journée — celle qui commence après avoir déposé vos enfants à l’école et à la crèche.
J’ai pour habitude de poser cette question aux femmes que j’accompagne vers le sentiment d’être à leur juste place : quelle est la première chose que vous faites après avoir déposé les enfants à l’école ? Ou encore quelle est la première chose que vous faites en arrivant au boulot ?
Hélène, en répondant à ces questions, pousse un juron :
« P.. de m ! Je me rends compte que je commence mes journées par ce qui me gonfle le plus ! ».
Oui, le tout début de votre journée influence votre état d’esprit pour la suite.
Quelles sont vos pensées quand vous faites ce qui vous pèse ? Pour Hélène il s’agissait de ranger la maison. Elle réalise qu’en le faisant, elle permettait aussi un à ouragan de pensées amères de se déclencher dans sa tête :
« Marre de ranger les affaires des autres .. pourquoi c’est toujours moi qui fait ça ? et puis répéter les mêmes gestes tous les matins ça me saoule, je me sens la bonniche de la maison.. »
Caroline, elle, m’a répondu :
« En arrivant au boulot, je règle les mails urgents »
« Qui détermine l’urgence de ces mails ? » lui ai-je demandé.
Nous avons réalisé ensemble que ce sont plus souvent les autres qu’elle-même… Caroline admet qu’elle commence ses journées de travail en subissant les sollicitations de ses collaborateurs. Dans ce contexte, je ne suis pas étonnée qu’elle vive la moindre demande de ses enfants, le soir, comme un véritable harcèlement. Et qu’elle y réagisse par la colère.
Caroline s’est donc entraînée à s’offrir, dès son arrivée à son bureau, une quinzaine de minutes avec un thé brûlant, à regarder son planning et à trier elle-même les sujets à traiter en priorité. Avec un peu de pratique elle a même réussi à intégrer plusieurs pauses thé de 5 minutes, porte de son bureau fermé, regard tourné vers l’extérieur de la fenêtre.
Oui, la façon dont vous commencez votre journée en influence la suite. Et même la qualité de vos soirées.
Alors, comment avez-vous envie d’honorer votre journée ?
- En commençant par remercier le Ciel ou la Terre pour votre vie et celles qui vous entourent ?
- À prendre soin de votre énergie en vous offrant un moment de silence ?
- À commencer par ce dont vous aimeriez que votre journée soit remplie (un merci, un je t’aime etc.. ?).
Si vous ne l’avez jamais expérimenté, pourquoi ne pas essayer une semaine pendant laquelle vous vous réservez ce petit temps pour vous le matin, et une autre semaine où vous vous lancez dans la journée sans ce sas, et observer ce qui change dans vos soirées ?