« Rebecca, cette fois-ci pour ton anniversaire, tu peux nous éviter ta crise d’identité annuelle ? »
Je n’ai même pas le temps de répondre et mon mari continue sa phrase :
« Non, tu n’es pas une mauvaise mère, ni une mauvaise épouse, et même si tu n’es pas parfaite, personne ne voudrait que tu changes.».
Je n’ai jamais rencontré de pièce de puzzle en train de se plaindre de ne pas pouvoir remplir une autre place que la sienne. Par contre, je connais beaucoup de mamans qui ont toujours un immense sentiment de culpabilité qui leur colle au ventre.
Et oui, j’en fais aussi partie, bien trop souvent.
C’est qu’au fond, on a toujours un peu l’impression de ne pas être assez : pas assez présente pour les enfants, pas assez efficace, pas assez mince, pas assez intelligente, pas assez conséquente, pas assez calme… Et puis la contrepartie c’est que « les autres, elles… elles sont toutes bien meilleures que nous et puis on les aime comme elles sont ! ».
Avez-vous remarqué ? Quand vous arrivez chez votre meilleure amie et que le chaos règne, vous n’avez aucun problème à vous asseoir à ses côtés pour discuter. Lorsque ses enfants se comportent comme de petits monstres, vous en rigolez. Elle est un peu petite et bien en chaire ? Mais où est le problème ? Vous aimez son humour et ses histoires. Elle a oublié votre anniversaire, et alors ? Votre amitié pour elle ne dépend vraiment pas de ça. Vous l’appréciez, comme elle est. Et le jour où, débordée, elle s’effondre en larmes dans vos bras, cheveux mal lavés et t-shirt dégoulinant de nourriture pour bébé, vous la serrez un instant et vous la consolez, lui rappelant tout ce qu’elle fait de bien… Vous êtes là pour elle. Vous lui rappelez qui elle est.
Oh, comme j’aimerais être mon amie à moi parfois,
ma meilleure amie… arrêter de me mettre des contraventions pour tout ce que je rate ou que je n’ai pas encore fait, ne pas me concentrer sur tout ce qu’il me manque, ne plus prendre mes décisions en fonction de ce que les autres pourraient penser, brûler ma to do list qui n’en finit jamais, faire taire les voix du passé qui m’accusent encore… Me lever en mon nom, vivre ma vie, libre, à mon rythme, décider de ce qui est important pour moi…
Accepter mes limites, ne plus paniquer quand je réalise que je suis imparfaite mais aimer ce que je suis devenue, qui je suis.
M’aimer, me traiter avec gentillesse et sans culpabilité.
Et si je commençais aujourd’hui et recommençais demain ? Et si vous aussi, vous laissiez la culpabilité de côté pour devenir votre propre meilleure amie ? Et si le matin, en vous regardant dans le miroir, vous vous disiez :
« Allez, courage, tu es une fabuleuse, le cœur de ce foyer, tu es en vie, tout va bien… tu es spéciale, merveilleuse, et je t’aime telle que tu es ».
Ce texte est extrait du livre collaboratif Il y a une fabuleuse dans chaque foyer, 50 pensées pour la révéler.