De la futilité dans le couple - Fabuleuses Au Foyer
Vie de famille

De la futilité dans le couple

Marie Chetrit 8 novembre 2020
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Bonjour à toi, chère Fabuleuse !

Alors voilà : depuis quelque temps, il était convenu que j’écrive un texte sur les petits moments de légèreté en couple. Sauf que là, à l’heure où j’écris ces lignes, nous sommes début novembre 2020 : niveau légèreté, on a déjà connu mieux. Je me suis demandé si c’était toujours approprié d’écrire ce texte, et puis… si on supprime les occasions de décompresser un peu, on n’est pas sorties d’affaire !

Donc je me suis dit : relève le défi, ce texte, tu vas l’écrire, d’ailleurs Anna te l’a demandé il y a déjà plusieurs semaines, et Anna, elle ne rigole pas avec le planning, elle ne te lâchera pas comme ça. Go, c’est parti !

Pourquoi faire des activités futiles en couple ?

Pour plein de raisons. 

  • Parce qu’on a besoin de sortir la tête du guidon,
  • Parce qu’on a besoin d’être autre chose que des parents,
  • Parce qu’on a besoin de ne rien faire d’important, ni d’urgent, ni d’utile,
  • Parce qu’on a besoin de retrouver l’insouciance de l’enfance,
  • Parce qu’on a besoin de se re-séduire,
  • Parce que cela permet d’entretenir sa vie imaginaire (bon, ok, ses fantasmes)

Pour toutes ces raisons, je te donne quelques idées de moments fun à partager à deux.

Le plus jouissif :

Parfois, nous posons une journée de congé un vendredi ou un lundi, nous mettons tout le monde à l’école, et passons la journée rien que tous les deux. Nous commençons en général par prendre un café en terrasse. Les jours de grosse folie, c’est café en terrasse AVEC des amis qui rentrent aussi de l’école (je vous parle d’un temps antérieur au Covid, mais ça reviendra, courage), en regardant les gens autour de nous, les allées et venues sur l’esplanade du marché, les vendeurs qui alpaguent les gens : « 5€ les 3 kg de pommes de terre, 5 € ! ». Le tout, en se disant que les enfants travaillent, tout près, là, derrière les vitres de l’école, studieusement penchés sur leurs cahiers, alors que nous, on glande. AH AH !

Le plus paisible :

Parfois, nous avons de grandes ambitions : « On ira à Paris… on va visiter ce musée, puis on se promènera sur les quais de Seine. Et puis on déjeunera en terrasse… » et puis, une fois rentrés à la maison, nous nous regardons, et nous nous disons : « Et si on restait là à bouquiner ? »  Et hop, un bouquin, un plaid, un petit thé fumant, et nous lisons, calmement, en nous regardant de temps en temps.

On se sourit, on est bien, on est au chaud, et on avance enfin ce livre sur lequel on s’endort le soir. En bonus : ce silence, cet extraordinaire silence, quand ton oreille n’est sollicitée par nul « Mamaaaaan ! ».

Le plus sensuel, pour celles qui aiment le contact :

Un jour, on a fait un truc carrément plus foufou : nous faire masser en couple. Tu sais, le genre de massage où tu as envie de ronronner, de dormir, et de faire de sourires béats, la tête enfoncée dans la têtière de la table de massage (et après tu as des traces de plis sur la figure quand tu te retournes). Nous attendions, sagement, assis dans des fauteuils en rotin, après avoir chaussé nos petites pantoufles immaculées, sirotant un verre d’une excellente eau aux vertus certainement détoxifiantes, quand un homme et une femme sont venus nous chercher. 

Nous les suivons, et le monsieur invite mon mari à s’allonger sur la table. Et là, regard paniqué du mari que me chuchote « heu, ma chérie, heu, tu ne veux pas, tu préfères, enfin, heu ? »

Comme je le connais, j’ai capté tout de suite ce qu’il tentait –maladroitement, avec ses capacités d’homme – de me dire : il préfère être massé par une femme. Comme moi je m’en fous, et que le masseur était très bien de sa personne, je me suis dévouée.

Et ma foi, je ne l’ai pas regretté.

Il avait à la fois poigne et douceur, et je me suis sentie malaxée comme une bonne pâte à tarte. Nous avons passé un excellent moment tous les deux, et quand je l’ai retrouvé, je lui ai demandé : « Ben alors mon chéri, pourquoi ce stress avant le massage ? » Et ce petit cœur m’a répondu : « J’aime pas être massé par un homme, il pourrait me trouver moins musclé que lui ». Chaton, va. Comme quoi, les hommes aussi sont sensibles aux comparaisons physiques. 

Bref, le massage était divin, nous sommes ressortis légers, détendus, huilés, parfumés et adoucis.

Le plus gamin : la bagarre.

De temps en temps, nous aimons bien nous bagarrer. En général, cela commence entre papa et les enfants. Chacun passe à son tour, fille ou garçon, et tente de le flanquer par terre. Les plus petits ne sont pas les moins coriaces. Et puis moi aussi je m’y mets, parce que je suis une femme libérée, et à bas le patriarcat, ça va lui apprendre : alors hop, je commence à le boxer, et je tape et il pare mes coups, je tente une feinte mais il m’attrape par le bras et il me fait tomber par terre, je lui flanque un coup de genou déloyal et il me dit « ouille, attention, ça peut encore servir » (alors qu’il ne veut plus qu’on ait de bébés, donc bon) et voilà, il me coince les deux bras et il rigole, et il me dit « je t’ai eue ma chérie ! », et en représailles de son odieux comportement il est chargé de préparer l’apéro et de me l’amener sans que je bouge un orteil.

La valeur sûre : le resto à deux.

Bon, bien sûr, dans d’autres circonstances… Mais la petite table, un rayon de soleil sur le nez, le menu du jour avec des frites au lieu des brocolis vapeur, merci, une crème brûlée au dessert, et un verre de blanc léger, et le petit papi qui déjeune seul, sa casquette sur la tête, et les piliers de bar installés au comptoir qui parlent foot ou politique…

C’est un bon petit niveau de bonheur, non ?

Le plus vie de princesse (mais qui ne coûte rien)

Nous avons, il y a quelques semaines, fait une virée dans le temple du luxe parisien, le Bon Marché, qui comme son nom ne l’indique pas, ne vend que des trucs inabordables. 

Nous arpentions les allées, montant et descendant les escalators, et flânions parmi des robes magnifiques ou ridicules, des sacs à main microscopiques aux prix astronomiques, ou des chaussures aux talons extravagants, totalement importables. 

Et puis soudain, nous sommes arrivés devant la boutique d’une grande joaillerie. Irrésistiblement attirée par tous ces merveilleux bijoux qui brillaient de mille feux, je me suis approchée. La jeune femme qui tenait la boutique était désœuvrée en raison du manque de touristes, nous avions tout notre temps : c’est pourquoi nous avons répondu oui quand elle nous a (enfin, quand elle m’a) proposé d’essayer quelques bijoux. 

Alors là, on s’en est donné à cœur joie.

J’ai tout essayé : des grosses, des petites, des tarabiscotées, des horriblement chères… Et c’était tellement, mais tellement bon de lui dire : « Laquelle tu préfères mon chéri ? » et il répondait « Celle-là est très belle, j’aime beaucoup la taille du diamant » ou « ce sertissage met vraiment en valeur la beauté de la pierre », enfin, on racontait n’importe quoi car on n’y connait strictement rien en joaillerie, mais on a sacrément bien rigolé, avant de repartir avec une petite carte de visite – gratuite.

(Et puis, on ne sait jamais : loto, héritage… une idée d’investissement qui joindrait l’utile à l’agréable ?)

Le plus imaginatif : 

Parfois, on joue à se rencontrer de nouveau. 

« Bonjour Mademoiselle, vous avez l’air perdue, je peux vous aider à trouver votre chemin ? »

« Merci Monsieur, vous êtes trop aimable, je suis amnésique et j’ai tout oublié de ma vie, je pourrais sans doute recommencer quelque chose de neuf avec vous qui avez l’air si charmant ? »

« Oh, mais quel heureux hasard, j’errais justement en quête de l’âme sœur et vous voilà, ne croyez-vous pas que ce soit un signe du destin ? »

Bon, évidemment, vous vous racontez ce que vous voulez dans votre petit scénario, mais dans tous les cas : prévoyez quand même une possibilité de vous isoler de manière assez intime, rapidement.

Chère Fabuleuse,

En ces semaines chargées d’émotions pas forcément agréables, je te souhaite de pouvoir cultiver le futile, le léger, l’inutile et le joyeux dans ta vie, de la manière qui te – vous – convient !



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Cet article a été écrit par :
Marie Chetrit

Scientifique de formation et de profession mais littéraire de cœur, Marie Chetrit partage sur son blog de petits textes sur les moments rigolos ou exaspérants de sa vie familiale. Elle et son fabuleux époux ont chacun un grand d’une première union et deux petits diablotins ensemble.
https://prgr.fr/

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