Chère maman sage-femme, obstétricienne, anesthésiste…
J’ai vu ton nom sur l’étiquette de ta blouse mais dans le feu de l’action, je l’ai oublié. Par contre, je n’oublierai pas les quelques mots que nous avons échangés en salle d’accouchement. À l’un des moments les plus marquants de mon existence, tu étais là pour poser ta main sur mon épaule : tu ne seras plus jamais une inconnue pour moi.
Chère maman pédiatre, puéricultrice, auxiliaire de puériculture…
Tu en a vu passer des milliers, des nouveaux-nés ! Alors merci pour tes yeux qui pétillent encore lorsqu’ils se posent dans les yeux du mien.
Chère maman infirmière, aide-soignante, médecin, interne, secrétaire médicale, agente de restauration ou de propreté…
Merci pour ton regard qui dit « je sais » quand on débarque dans ton service, les yeux fatigués et la gorge nouée.
Merci pour ton sourire qui dit « ça va aller » quand les larmes de nos petits ne cessent de couler.
J’ai la chance de ne pas avoir beaucoup fréquenté les couloirs que tu arpentes jour et nuit, ton chariot à la main. Mon histoire hospitalière se résume à deux séjours en maternité ainsi qu’à quelques passages aux urgences, pour des petits garçons intrépides à recoudre.
Mais je pense à toutes ces mamans d’enfants prématurés, malades, aux besoins particuliers, que tu accompagnes au quotidien, avec l’expertise d’une professionnelle et aussi l’humanité d’une maman.
Ton métier en milieu hospitalier est très technique et en constante évolution. Tu connais l’adrénaline dans les situations d’urgence, l’absence de routine, la charge de travail, l’énergie physique à déployer, les nuits de garde qu’il est difficile de récupérer, la gestion des horaires changeants… Autant de caractéristiques qui ressemblent étrangement à la vie de famille — ce qui bien souvent, rend très difficile la conciliation entre tes deux mondes.
Alors de tout coeur, merci d’être de garde quand tu dois faire garder tes propres enfants.
Tout cela sans compter la charge émotionnelle, qui est aussi importante au travail qu’à la maison : parfois, il doit t’arriver de ne plus te sentir en mesure de faire preuve d’empathie, et ce sentiment doit être anxiogène pour toi — chère maman soignante, merci d’avoir choisi ce métier exigeant qui implique des relations interpersonnelles fortes, bienveillantes et authentiques.
Malgré tes conditions de travail dégradées par le manque d’effectifs, le manque de reconnaissance et les exigences accrues, tu continues de donner un visage rassurant aux murs froids de l’hôpital :
Merci pour ça.
Chère maman soignante, tu es fabuleuse.