L’autre jour, je suis passée en caisse avec ma poussette double.
La caisse prioritaire étant envahie par plusieurs couples de personnes âgées, je me lance hardiment dans une file « normale ».
Je parviens à nous insérer dans le couloir qui sépare la caisse 3 de la caisse 4. Après avoir redistribué des vivres à mes accompagnateurs (1 baguette fraîche pour Adelin et Roman = 20 minutes de tranquillité pour maman), je me mets à genoux pour récupérer les pommes, pâtes et autres bouteilles de lait planquées sous les sièges, au fin fond du filet.
Une fois les denrées déposées sur le tapis roulant, je fais un dernier check pour voir si je n’ai rien oublié dans la poussette.
Je m’avance. Ca ne passe pas. Le détecteur de vol bloque effrontément les roues avant de mon tank. Je tente un changement d’angle, puis un autre, et ma poussette se retrouve encore plus coincée qu’avant. J’ai chaud.
Dans mon dos, le silence. Je sue.
Et puis, dans mon dos, l’espoir : « Je vais vous aider Madame. »
À ceux qui tiennent les portes, à ceux qui soulèvent les roues, à ceux qui retiennent l’ascenseur, à ceux qui sourient même quand vous bousillez leur vol Paris-San Fransisco, aux anonymes qui changent la vie : merci.