Ma tête se pose sur l’oreiller. Je vais encore m’endormir comme une masse, pour me réveiller en panique au milieu de la nuit.
Quatre heures du matin. L’heure de “je n’arrive pas à maigrir, ma fille ne sait pas encore nager, le frigo sent encore l’oeuf pourri, je n’arrive plus à accéder au grenier tellement il déborde, ça fait trois mois que les pneus sont lisses, c’est quand déjà la date limite de la déclaration d’impôts ?, je n’ai pas eu le temps de faire des courses, encore un jour où je ne vais pas manger de fruits, je sais bien qu’il est fan de camping mais il faut que j’arrive à le convaincre de réserver un bungalow, est-ce que j’ai répondu à Julie ?, je n’ai pas encore d’idée de cadeau pour l’anniversaire de ma belle-soeur, qu’est-ce que je vais bien pouvoir dire à la voisine qui a un cancer ?”
Je ne vais pas réussir à me rendormir et je le sais : ma gorge serrée confirme que je suis tombée dans le mauvais film. Un film où il manque toujours quelque chose et où je ne suis jamais assez (compétente, présente, cool, mince, intelligente, flexible, organisée, indépendante) pour jouer le rôle de l’héroïne.
Et maintenant, je fais quoi ?
La réponse ici en vidéo :
Ce texte est extrait de mon livre C’est décidé, je suis fabuleuse – Petit guide de l’imperfection heureuse.