Je crois que mes plus vieux souvenirs remontent aux nombreux jours où, habillée des chutes de rideaux en tulle qui trainaient dans les tiroirs de ma mère, je jouais à Sissi l’impératrice.
En y repensant, je devais avoir l’air ridicule à me prendre pour Romy Schneider, bercée par l’illusion que j’étais aimée par un beau Frantz et que l’amour romantique était le but ultime à atteindre pour être heureux. Et j’ai grandi avec cette idée et ce rêve qu’être aimée par un beau garçon est la solution à tout ! Un peu comme si ma vie serait en stand by jusqu’à ce que ce but serait atteint.
« Le jour où je serai mariée, je ne galèrerai plus avec ça. » ; « Le jour où j’aurai des enfants, j’aurai enfin réglé ce problème-là. »; « Le jour où… Je serai enfin vraiment épanouie. »
Puis j’ai croisé la route de certaines fabuleuses, et j’ai eu un aperçu de leurs défis du quotidien. Je les ai vu être valorisées par un homme aimant, mais j’ai aussi appris à m’éclipser quand la tension monte. Je les ai vu encourager avec amour, mais aussi respirer un bon coup quand la patience s’use. Je les ai vu prendre plaisir à sourire à leur enfant mais aussi être heureuse de pouvoir souffler quand il est au lit.
Bref : chère fabuleuses, vous m’avez montré que l’amour et la famille ne résolvent pas tout ! Au contraire : ils amènent de nouvelles problématiques et demandent d’être prête à se donner. Et du coup, vous m’avez appris que la femme que je suis aujourd’hui va devenir l’amie, l’épouse, la maman que je serai peut-être demain.
Vous voir vivre me montre que c’est aujourd’hui que je peux choisir celle que je veux être. Un aujourd’hui avec ses défis, ses joies et ses frustrations… Mais un aujourd’hui dans lequel je peux investir. Et vous aussi !
Parce que nous avons toutes nos « le jour où ». Pour vous, c’est peut-être « le jour où je pourrai reprendre le travail » ou « le jour où les enfants quitteront enfin la maison. »
Finalement, ça vaut le coup de profiter du présent et de l’aimer pour ce qu’il est !