Hier, quand le médecin m’a proposé un arrêt de travail de deux jours, j’ai accepté.
Vous qui lisez ces lignes, cela peut paraître complètement banal. Quand on est malade, il faut s’arrêter. Mais pour moi, accepter de m’arrêter est loin d’être une évidence. Et lorsqu’un « oui » a jailli de mes lèvres sans que je puisse le réfréner…
… j’ai mesuré le chemin que j’avais parcouru ces trois dernières années.
Nous sommes rentrés sur Paris après trois années au Maroc où le ciel est majoritairement bleu, le temps agréable et par conséquent où les enfants sont peu malades. Notre retour dans la capitale a été plutôt éprouvant dans un contexte de frontières fermées, sans adresse, avec des modes de garde à trouver.
Une nouvelle page à écrire, des enfants à accompagner, une reprise du travail pour moi, et un mari absent, complètement sous l’eau professionnellement pendant…trois mois !
Trois mois, c’est long.
Très long, surtout lorsque vous gérez neuf rendez-vous chez le médecin entre septembre et début décembre dont deux séjours aux urgences (vive l’hiver et les microbes français !) et que la crèche de votre petit dernier ferme pendant…trois semaines ! Il était évident, qu’à un moment, nous aussi parents, nous allions tomber malades.
Aujourd’hui, lorsque j’ai déposé ma fille à l’école, j’ai un instant hésité à écrire dans le cahier de correspondance que je viendrai la chercher plus tôt. Elle est encore fatiguée, pas tout à fait remise de sa dernière maladie, et étant à la maison aujourd’hui et demain, je suis en mesure de le faire. Alors que je tenais le crayon dans mes mains, penchée sur le cahier, je me suis ravisée.
Et moi dans tout cela ? N’ai-je pas aussi besoin de me reposer ? Ne suis-je pas malade ?
J’ai alors reposé le stylo et je suis partie.
En un dixième de seconde, la lecture des mails des Fabuleuses m’est revenue en tête :
prendre soin de soi, c’est aussi important pour pouvoir être en mesure de prendre soin des autres.
Comme dans les avions, en cas de dépressurisation, il faut d’abord mettre son masque avant d’aider ses voisins à ajuster le leur.
Mes deux fausses couches puis les grossesses que j’ai pu mener à terme et mes accouchements ont aussi complètement changé le rapport que j’avais à mon corps et à mon intuition. Je suis aujourd’hui beaucoup plus connectée à moi-même et quand mon corps émet des signaux en mode « gyrophare », je ne détourne plus le regard en pensant à la super longue « to do list » personnelle et professionnelle qui m’attendent. Je me force à ne pas profiter des quelques heures devant moi pour remplir le frigo, courir à droite et à gauche, mais simplement m’allonger sur mon lit et me reposer.
Car nous, mamans d’enfants en bas-âge, savons que la course ne s’arrête pas.
Mais il nous appartient d’en réduire la cadence, pour continuer de la mener dans la joie et profiter de tous les merveilleux moments que nous offre la vie.
Alors, si tu lis ces lignes et que tu es dans une situation similaire, accorde-toi le droit de ralentir.
Ce texte nous a été transmis par une fabuleuse maman, Diane Léonor.
Diane Léonor est mère de deux enfants. À la naissance de son premier bébé, elle suit son mari à l’étranger et décide de profiter d’une pause professionnelle pour écrire un récit « Deux corbeaux et une cigogne », où elle raconte son chemin vers la maternité, ponctué de fausses couches, sujet encore trop tabou. Elle est également la créatrice du site et du podcast Gloria Mama, florilège d’interviews de professionnels et de témoignages sur la maternité à travers le monde. Elle invite les femmes à s’interroger, s’informer pour être actrice de leur grossesse et de leur accouchement.