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Vie de famille

Un jour, ça passera… et ça me manquera

maman et ses enfants
Une Fabuleuse Maman 1 décembre 2022
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« Mamaaaaaannn ! »

Nous sommes dimanche matin et ce hurlement a déjà retenti un nombre incalculable de fois. Essuyer les mains, beurrer une autre tartine, resservir de l’eau… Je ne compte plus le nombre de fois où je me suis levée de table. J’essaye de boire une gorgée de café. Tiède.

Mon Fabuleux sourit, à son tour il se lève pour la énième fois, cette fois-ci pour me resservir un café.

Avant, pour moi, le moment du repas était synonyme de pause et de partage. Depuis que je suis devenue maman, il s’agit plus d’un « temps en famille » qui doit être minutieusement préparé et organisé si je veux pouvoir en profiter un peu. 

Qui plus est, aujourd’hui, ma mère vient nous rendre visite. Ce qui signifie : aller la chercher à son arrêt de bus et, durant quatre heures, l’entendre disséquer les faits et gestes de notre progéniture, tout en s’interrogeant sur ce qu’il veut / ne veut pas / fait / ne fait pas, le tout en essayant de préparer un repas, de le manger, voire, soyons fous, de profiter un peu du moment avant que l’heure de partir n’approche, que ma mère se mette à regarder sa montre toutes les minutes et qu’il faille la reconduire séance tenante. Vous pouvez respirer, la phrase est terminée. Le temps de rentrer, notre progéniture sera réveillée de sa sieste et rebelote… Sans presser le bouton pause.

Ne te méprends pas, j’aime ma famille.

J’aime ma mère, j’aime mon Fabuleux, j’aime notre fils. Mais rien à faire, ces visites du dimanche me stressent. Pour moi, qui aime ne faire qu’une chose à la fois, c’est beaucoup à gérer en même temps : un petit de moins de deux ans, une mamie de plus de 70 ans, un amoureux qui cuisine et aucun temps mort.

Pile au moment où je suis en train de me projeter dans ce déjeuner dominical qui se profile, mon stress s’envole d’un coup, presque comme par magie. 

C’est l’instant de grâce. « Un jour, ça passera »

Un jour, il n’y aura plus de « Mamaaaaaannnn ! » hurlés par un petit enfant à l’autonomie balbutiante. Plus de mains tendues pour être pris dans les bras. Plus de cris perçants à me déchirer les tympans. Plus de sourires ni d’éclats de rires qui remplissent tout son petit corps. Plus d’émerveillement devant une feuille de chêne collée sur la fenêtre par la pluie et le vent. Plus de pleurs tragiques aux grosses larmes parce que non, on ne met pas ses chaussures pour aller au lit. Mon tout petit grandit. Il change un peu chaque jour, parfois de manière brutale et parfois très subtilement, mais inexorablement, il grandit.

Un jour, ça passera. Un jour, ces instants ne seront plus. Et ils me manqueront.

D’un coup, mes épaules se dénouent, j’expire l’air que je n’étais même pas consciente de retenir, je savoure mon café. Et ma tartine, tant qu’à faire.

Deuxième instant de grâce : je me rappelle cette révélation que j’ai expérimentée, il y a quatorze ans. Après quatre ans d’un combat acharné, la maladie a emporté mon père, qui n’avait que soixante ans. En lui faisant mes adieux, j’ai pris conscience de la fragilité de la vie et des liens que nous tissons avec ceux que l’on aime. Le quotidien me le fait souvent oublier, surtout lorsqu’il me prend dans son tourbillon, et encore plus depuis que je suis devenue maman.

C’est donc la larme à l’oeil que je vais chercher ma mère, qui, elle, est encore là, capable de prendre le bus express pour venir nous voir au fin fond de notre campagne et passer du temps avec son petit-fils qu’elle aura eu la chance de connaître.

Un jour ça aussi, ça passera.

Le dernier fil qui me lie aux générations précédentes sera coupé. Un jour, elle me manquera. Alors, je vais la chercher, je la laisse me suivre partout en me posant mille questions, j’encourage mon fils à jouer avec elle et je jette à peine un oeil sur la catastrophe nucléaire les prouesses de mon Fabuleux en cuisine. Et je souris. De tout mon corps. Parce que je sais qu’un jour, tout ça passera et que ça me manquera.

Une fois ma mère embarquée dans son bus de retour, je m’accorde ce moment de pause dont je me pensais privée par une sorte de fatalité (“tu es maman, tu n’as aucun répit et c’est comme ça”). Je chausse les chaussures de marche qui ne quittent plus mon coffre et profite de cette dernière belle journée d’automne pour aller faire un long tour dans les bois. Seule. J’appelle ça “la route buissonnière”.  Je savoure chaque instant de ce moment de liberté et de ressourcement, de cette pause que je me suis autorisée… Pause qui s’est terminée au milieu des vaches, mais ça, c’est une autre histoire !

Si toi aussi tu as ce sentiment de ne plus avoir l’espace suffisant pour simplement respirer, j’ai deux secrets à te partager. 

D’abord, sache que la fondatrice des Fabuleuses, Hélène Bonhomme, envoie depuis 2017 un mail chaque matin à des dizaines de milliers de mamans. Ce mail est une bulle d’oxygène (un “remontant”, comme dit Hélène) et il vient te rejoindre dans ton vécu de maman pour te rappeler chaque matin que tu es Fabuleuse. Pour le recevoir, c’est gratuit, il suffit de renseigner ton email ici

Deuxième secret : si tu es plus papier, Hélène vient de sortir son livre Que ta journée soit belle. Il s’agit des meilleurs passages de son journal intime qui te racontent tout simplement comment elle a trouvé de petites étoiles sur son chemin qui l’ont aidée à sortir de l’épuisement et de ses idées noires. Tu t’en doutes, je te le conseille chaleureusement :-). Pour en savoir plus, c’est ici.

Ce texte nous a été transmis par une fabuleuse maman, Myriam.



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