Tu n’es pas obligée de t’en sortir toute seule - Fabuleuses Au Foyer
Maman épuisée

Tu n’es pas obligée de t’en sortir toute seule

Myriam Oliviéro 11 avril 2022
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C’était quand la dernière fois que tu as fait quelque chose d’incroyable et inhabituel, comme aller chez le coiffeur ou l’esthéticienne, te balader dans un parc, ou sortir un soir avec ton Fabuleux, voire — truc de ouf — partir en week-end… et tout ça sans enfant ?

Si tu prends plus de 5 secondes à essayer de te rappeler la survenue récente d’un tel événement,

ou pire, si les mots “maman”, “sortir” et “seule” te font buguer tellement les occasions de les associer ont disparu de ton quotidien, peut-être est-il temps pour toi de demander du renfort. Un parent, une amie, une voisine, une baby-sitter…

Qui oseras-tu appeler à l’aide, chère Fabuleuse ?

Tu vas peut-être penser : « Mais moi, je n’ai personne qui peut m’aider autour de moi, je vis à 500km de ma famille et mes amies sont toutes overbookées… » J’entends bien que cela peut te paraître assez utopique et que tu évites même d’y penser pour ne pas te faire du mal. Tu gères, et tes seules sorties se limitent à aller de la maison au portail de l’école, au travail, au supermarché et à l’aire de jeux du quartier le week-end. 

Connais-tu ce proverbe africain qui dit qu’il faut un Village pour élever un enfant ? Chez les Fabuleuses, on dit qu’il faut un Village pour prendre soin de maman. En rejoignant le Village, tu as la possibilité d’échanger avec d’autres Fabuleuses mamans qui vivent dans ta région et de t’entourer de Voisines bienveillantes et soutenantes. Pour découvrir le Village, clique ici.

J’ai connu ces périodes où je “prenais sur moi” de tout faire et de me sacrifier sur l’autel de la maternité, parce que c’était à moi et à personne d’autre que revenait la charge de s’occuper des enfants que j’avais choisi d’avoir. Tu as déjà entendu cette ritournelle : « tu les as voulus, tu les assumes » ? Bien sûr que je les ai voulus, je remercie le Ciel chaque jour pour leur vie et je les aime à m’en faire exploser le cœur ! Et bien sûr que je les assume, je fais de mon mieux pour les accompagner pendant ces quelques années où ils dépendent de moi…

Mais qui a dit qu’assumer, ça voulait dire s’oublier soi-même ?

Il y a mille raisons pour ne pas demander de l’aide :

  • tu ne sais pas comment demander 

  • tu ne connais personne dans ton voisinage

  • tu ne veux pas faire confiance à un(e) inconnu(e) pour s’occuper de tes enfants

  • ça ne t’est pas venu à l’esprit que tu pouvais demander

  • tu n’as pas envie qu’on te le reproche ensuite

  • tu as peur de passer pour une mauvaise mère

  • tu penses que sortir pour te faire plaisir est superflu

C’est vrai, demander un coup de main, surtout pour quelque chose qui ne paraît pas légitime à tes yeux, est difficile.

Cela te coûte. Parce que ça te demande de passer un cap : prendre le risque qu’on te dise “non”, te montrer vulnérable, ne pas faire comme toutes les mères de famille depuis la fondation du monde… 

J’aimerais te dire ceci, chère Fabuleuse :

tu n’es pas obligée de t’en sortir toute seule. 

Tu n’es pas obligée de faire “bonne figure”, de faire comme si tu n’espérais pas de temps en temps te sentir libre comme l’air, sans culpabilité ni honte. Tu n’es pas obligée d’être épuisée à force de vouloir assurer sur tous les fronts, tout le temps.

Et s’il y avait quelqu’un, dans ton entourage, qui n’attendait que ça, de pouvoir t’aider, en gardant tes enfants un après-midi, une soirée, et même un week-end ? Peut-être une autre maman, dont les enfants ont grandi et qui a plus d’espace pour accueillir les tiens, peut-être une voisine ou une collègue qui n’a pas d’enfant et qui adorerait pouponner, peut-être un ami qui a déjà quatre enfants mais qui a la carrure d’un animateur de colo.

Je parle par expérience. Avec mon Fabuleux et mes deux garçons, on n’a jamais habité près de nos parents et, dans notre jeunesse, nous étions infirmiers tous les deux, ce qui a impliqué de devoir oser demander de l’aide, ne serait-ce que lorsque nos emplois du temps devenaient sérieusement casse-têtes.

Ça n’a pas été aisé pour moi de me sentir dépendante des autres,

d’être celle qui avait besoin d’aide et qui la demandait, mais par la force des choses, j’ai dû ravaler ma petite fierté de tout contrôler pour le bien de mon foyer. Quand cela concernait des obligations de travail, je me sentais relativement légitime. Mais ça a été beaucoup plus difficile de demander de l’aide “juste” parce que mon chéri et moi, on voulait aller au resto un soir… Et puis, je me suis rendue compte que des personnes de notre entourage — donc qui n’étaient a priori pas des extra-terrestres — étaient heureuses de pouvoir nous aider. 

C’est fou ce soulagement et cette joie qu’on ressent quand on commence à se rendre compte qu’on n’est pas seul au monde… et même qu’on n’est pas un poids pour les autres ! C’est fou comme ça libère des belles relations quand on sort de sa bulle et qu’on laisse l’opportunité à des gens qui nous aiment de nous montrer leur amour en actes !

C’est fou comme avoir des enfants, au lieu de nous enfermer, peut nous ouvrir aux autres !

On peut même être dans les deux camps, selon sa saison de vie, ses capacités du moment, ses besoins : ceux qui ont besoin d’aide d’un côté, et ceux qui peuvent en donner de l’autre. Rien n’est cloisonné, et c’est ça qui est formidable.

Récemment, j’ai eu l’occasion de faire du baby-sitting,

pas pour arrondir mes fins de mois, mais pour permettre à des amies jeunes mamans de sortir, un soir pour l’une, un week-end de deux nuits pour l’autre. Ce qui m’a procuré une vraie joie, c’est de voir mes amies libres de me demander ce soutien, ces quelques heures que je pouvais consacrer à leurs enfants.

Voir le visage d’une de mes amies s’illuminer en partant avec son mari, main dans la main pour une soirée, m’a tellement émue !

J’ai été heureuse de rendre service, d’être celle qui pouvait répondre présente et leur permettre de souffler. 

C’est ça, pour moi, la sororité dont on parle chez les Fabuleuses.

Faire sentir à des mamans qu’elles ne sont pas seules, qu’elles ont le droit de se sentir fatiguées et submergées, que d’autres vivent des situations similaires et que ça ne remet pas en cause qui elles sont. Parce qu’on est là, et bien là, toute l’équipe des Fabuleuses autour d’Hélène Bonhomme, les Fées de la boîte mail. C’est aussi pour ça qu’on se lève le matin, parce que la vraie vie, c’est d’être reliés les uns aux autres !

Chère Fabuleuse, tu as le droit de nous dire que ça ne va pas, ou que ça va,

mais que tu veux juste causer un petit peu pour te sentir moins seule au monde, que tu veux sortir ce soir et te sentir pleinement en vie, et importante dans le coeur des personnes qui te veulent du bien, juste parce que tu es toi, fabuleuse, et que tu le vaux bien.



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Cet article a été écrit par :
Myriam Oliviéro

Infirmière de formation et diplômée en médecine tropicale, Myriam s’est orientée vers l’action médico-sociale auprès des publics démunis. Après un séjour de 2 ans en Afrique de l’Ouest, elle s’est investie en France dans différentes associations.

Mariée à un Fabuleux infirmier et pianiste avec qui elle a 2 garçons, elle a rejoint cette année l’équipe des Fabuleuses en tant qu’assistante de rédaction.

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