Un matin, je suis allée me réfugier dans les escaliers.
J’étais seule, dans l’obscurité ; tout le monde me croyait dans la cuisine : je savais que j’aurais la paix. Il suffisait de ne pas bouger, de ne pas faire de bruit pour ne pas alerter ma fille, son père, le petit chien de la famille. Alors j’ai pleuré en silence, ma tasse de café à la main, seule, dans le noir.
Quand on est maman, on ressent souvent le besoin de s’isoler.
On voudrait être tranquille au moins quelques minutes par jour (aux toilettes peut-être ou encore sous la douche). On ne l’est jamais. Pourtant, ce jour-là, j’ai éprouvé une solitude que je n’avais jamais connue auparavant. La maison était pleine de gens que j’aimais et j’étais seule ; seule comme jamais.
Le burn-out me guettait depuis de longues semaines, mais je l’avais nié d’abord, puis attribué à mon travail. Un burn-out professionnel, c’était déjà un peu honteux, mais c’était tout de même plus facile à avouer qu’un burn-out tout court. Un burn-out « tout court » ça voulait dire que dans ma vie de famille non plus, ça n’allait pas ; or, j’avais objectivement une vie rêvée : un conjoint qui m’aimait, une adorable petite fille que tout le monde (moi y compris) trouvait merveilleuse et une petite chienne qui m’adorait et qui aurait pu poser pour les magazines animaliers tant elle était belle. Je pouvais difficilement dire : « Je n’apprécie plus mon travail ». Ça passait mal, mais c’était encore tolérable. Je ne pouvais décemment pas dire : « J’ai un problème dans mon existence. » D’abord les gens n’auraient pas compris, puis ils m’auraient posé cette question fatidique : « Qu’est-ce qui ne va pas ? » Qu’aurais-je répondu à cela ?
Je m’enferme dans les toilettes pour pleurer ? Je bois mon café, cachée dans les escaliers ?
J’ai souvent la gorge serrée ? Si je ris aussi fort, c’est pour qu’on prenne mes larmes pour des sanglots de joie ? Les gens ne voudraient pas connaître les symptômes, mais la cause. Or, je ne la connaissais pas moi-même.
L’origine du problème m’est apparue comme une évidence,
un jour où je traînais mes guêtres sur Facebook. Je suis tombée sur un article des « Fabuleuses au foyer ». Ça a piqué ma curiosité. J’ai lu l’article en me disant qu’il aurait pu être écrit pour moi. Néanmoins je restais sceptique. Ces sites de développement personnel qui pullulent un peu partout, je m’en suis toujours méfiée. Je me suis souvent demandé s’ils n’étaient pas, pour certains, l’œuvre de charlatans à mi-chemin entre la secte et l’arnaque pure et dure. J’ai cliqué avec fébrilité sur le lien qui proposait de m’envoyer un mail tous les matins. Et si c’était du phishing ? Pire, si c’était une façon subtile de m’enrôler ? Avec le recul, je me dis que j’étais vraiment tombée bien bas pour me raccrocher à une branche qui me semblait à ce point risquée. Cette fois, j’avais perdu pied et il était peu probable que je rejoigne la surface un jour.
Le premier mail du matin, je l’ai reçu comme une bouée à la mer.
Je ne savais pas si je m’en sortirais, mais ce jour-là ce fut tout de même un peu plus facile de nager. Le lendemain, je me suis réveillée avant son arrivée et je me suis surprise à l’attendre. Les mails ne m’ont pas sauvée au sens propre. Les mots d’Hélène sont merveilleux, fabuleux, mais pas miraculeux. En revanche, ils m’ont aidée à me sauver moi-même. Un jour après l’autre, un pas après l’autre. Je ne répondais pas, au début, j’avais encore un peu honte de dire que je me sentais épuisée. Je pensais que la plupart des mamans étaient, comme Hélène, mères de plusieurs enfants et que moi, avec mon enfant unique, je serais ridicule de dire que je ne m’en sortais pas toujours, pas tous les jours. Je ne répondais pas, mais je savais que, si ça allait vraiment mal, je pouvais le faire. Je savais que quelqu’un, derrière son ordinateur, me lirait et me répondrait. C’est plutôt cela qui m’a sauvée : le fait de me dire que je pouvais m’en sortir seule, que la clé était en moi et que, si je doutais, il me suffirait d’écrire aux Fabuleuses pour qu’elles me le rappellent.
Peu à peu j’ai repris goût aux plaisir simples de la vie :
écouter les oiseaux chanter le matin en flânant quelques minutes au lit, boire un café en lisant une histoire à ma fille (sans me soucier de la to-do-list qui débordait), aller me balader avec ma petite famille (pendant que le linge à repasser s’accumulait dans la panière) et cueillir le jour plutôt que d’envisager le lendemain. Ce n’est pas parfait ; il y a encore des jours où les obligations prennent le dessus et où je craque sous le poids des responsabilités. Ce qui a réellement changé, c’est la proportion entre les jours de « craquage » et les jours où je profite pleinement de ma vie.
Cela je le dois à Hélène, aux Fabuleuses (qui ne sont finalement pas une secte de mamans dangereuses) et aussi à moi-même. Alors merci les Fabuleuses, car vous m’avez appris à ne plus avoir honte, à comprendre que je n’étais pas seule et que je pouvais retrouver le chemin de la sérénité. Si jamais tu te reconnais et que tout ceci résonne douloureusement en toi, sache qu’il existe des “solutions d’urgence”, qui vont plus loin que le mail du matin. Je te parle du programme conçu par Hélène : Quand maman va, tout va. Sa force, ce sont des outils concrets et la puissance d’une communauté de mamans qui montent dans le même bateau. Ça démarre le 13 février et les inscriptions sont ouvertes ici !
Ce texte nous a été transmis par une fabuleuse maman, Aurore.