Se donner la priorité : est-ce égoïste ? - Fabuleuses Au Foyer
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Se donner la priorité : est-ce égoïste ?

Pauline Dumont 20 janvier 2025
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ÉGOÏSTE ! Voilà ce que le diablotin m’a longtemps hurlé dans l’oreille, dès que je voulais me donner la priorité.

Tu n’es qu’une égoïste ! Tu ne penses qu’à toi ! Il n’y a que toi qui comptes !

Et voilà que ma poitrine se contracte, qu’une boule s’installe confortablement dans mon ventre et qu’une sensation nauséeuse m’envahit :

je me sens coupable.

Si toi aussi, chère Fabuleuse, la culpabilité te ronge dès que tu veux te mettre en priorité, voici ce que j’ai envie de partager avec toi :

Wonderwoman n’existe pas. C’est un personnage.

Tout comme ces millions de personnages sur les réseaux sociaux, ou dans ta vie, qui donnent l’illusion de tout gérer, tout le temps. Cessons donc de vouloir nous comparer à des fantômes ! 

Il est vrai cependant que ces dernières décennies ont très brutalement ouvert aux femmes tous les chemins qui leur étaient auparavant inaccessibles (ou très difficilement). Avec cette ouverture est né le fantasme que nous devrions explorer toutes ces possibilités pour faire l’exercice de notre liberté, et idéalement toutes en même temps. D’où un risque bien réel de ne jamais se sentir à la hauteur et de cravacher en permanence.

Or, si tu prends un peu de recul sur toutes les personnes dont le parcours t’inspire, tu te rendras compte que, très souvent, elles ont su (se) prioriser plutôt que d’explorer tous les chemins ouverts dont je te parlais.

Ma grand-mère répétait souvent : « Si tout est important (ou urgent), alors rien ne l’est. » 

Notre vie est tel un roman. Il peut être divisé en chapitres, en sous-chapitres et en moments. Prendre le temps de te demander ce que tu as envie d’accomplir (roman), ce qui est réellement important pour toi à telle étape de ta vie (chapitres), et comment y parvenir (sous-chapitres) est la clef.

Il ne s’agit pas de renoncer à tout ce qui compte aussi pour toi, mais d’apprendre à te prioriser et prioriser ce qui a vraiment du sens. 

À 30 ans, j’ai dû me remettre d’une rupture amoureuse et je savais, à ce moment-là, que ma priorité était de trouver la personne avec qui j’avais envie de fonder une famille. Le reste est devenu secondaire. De la même manière, il m’aura fallu cinq ans pour bâtir le socle familial dont je rêvais. Ma priorité était d’être maman autrement. Nous avons co-construit, avec mon conjoint, un projet familial allant dans ce sens-là. 

(Te) prioriser, c’est aussi choisir les contraintes qui te semblent les plus acceptables,

plutôt que de les subir de plein fouet. Par exemple, si tu rêves de prendre une semaine de vacances sans conjoint et enfants, tu peux culpabiliser d’être une « mauvaise mère » en prenant du temps pour toi. Deux options se présentent alors :

  • Tu ne pars pas, ce qui a des répercussions sur ton humeur, ton moral… et donc le reste de ta famille.
  • Tu pars, et tu choisis la meilleure manière de préparer le terrain pour que tout le monde s’y retrouve.

Dans chaque situation, il y a des avantages et des inconvénients.

Si tu ne TE priorises pas, personne d’autre ne le fera à ta place. Et si tu ne priorises pas, les autres se chargeront de la faire pour toi. Alors, autant défendre son bout de gras !

Se prioriser sans (trop) culpabiliser

Vicieuse et insidieuse culpabilité… Cette espèce de serpent qui distille en nous son venin en nous faisant croire que nous ne sommes jamais suffisamment bonne mère/conjointe/amie/professionnelle /…

La culpabilité naît d’une faille, souvent liée à notre enfance, et qui nous renvoie à un sentiment d’imperfection. Tout cela peut être très lourd à porter !

Nous voilà donc tiraillées entre deux nécessités : réparer cette blessure ancienne et répondre à nos besoins d’adulte, ce qui crée en nous une résistance particulièrement désagréable.

Quand cela m’arrive, j’aime bien convoquer mon conseil d’administration interne.

Reprenons l’exemple précédent : j’ai très envie de partir une semaine en vacances avec des copines, mais je culpabilise à l’idée de laisser mon Fabuleux tout gérer et de priver mes enfants de leur maman.

Une part de moi a besoin de renouer avec la femme que je suis : créative et indépendante. C’est le premier membre de mon conseil d’administration interne. Je l’appelle « Fougue ». Grâce à elle, j’ai pu accomplir plein de choses dans ma vie dont je suis très fière. Mais en ce moment, Fougue est fatiguée et elle a besoin de se ressourcer pour retrouver l’envie de construire et d’embarquer toute son équipe avec elle.

« Socle » est un autre membre de mon conseil interne. Lui, c’est la base solide. Celle sur qui on peut compter et qui cimente tout son petit monde autour de lui. Socle a peur que si Fougue part, le mur se fissure et badaboum. Mais il oublie tout ce qu’il a déjà solidement bâti sans Fougue !

Sans Socle, pas de stabilité. Sans Fougue, tout avance au ralenti.

L’un et l’autre font partie d’un tout… et c’est ce tout qui m’a menée là où je suis aujourd’hui !

J’aime bien rappeler à Socle que si Fougue n’avait pas été là, nous n’aurions jamais construit la famille que nous avons aujourd’hui ni mené tous les projets qui nous tenaient à cœur. Je prends le temps de lui donner des exemples concrets de ce qui a été possible grâce à elle. Je dois en prendre soin !

De la même manière, si Socle n’avait pas été ce point d’ancrage, Fougue serait sûrement partie dans tous les sens générant un certain chaos autour d’elle. Mais il n’a pas besoin d’elle pour être ce pilier, il l’est déjà ! Là aussi, je lui donne des preuves de moments dans ma vie où ça a été le cas. Il peut laisser Fougue partir et se ressourcer sans crainte.

Fougue et Socle partagent un même objectif : construire un projet de famille épanouissant et ambitieux.

Croire que cela aurait été possible sans l’un ET l’autre relève du fantasme.

Une fois que mon conseil d’administration est en paix, il ne me reste plus qu’à communiquer avec mon conjoint sur mon projet de vacances : pourquoi c’est important pour moi et ce que je peux faire pour l’aider à organiser au mieux cette semaine.

Si aujourd’hui, tu souhaites te prioriser, mais ressens de la culpabilité, c’est normal. Tout l’enjeu est d’aller rassurer les différents membres de ton conseil d’administration pour oser braver l’inconfort et prendre ta place. Crois-moi, à l’échelle d’une vie, tu as tout à y gagner !

Bon courage, chère Fabuleuse !



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Cet article a été écrit par :
Pauline Dumont

Devenir mère ET avoir sa prise de conscience écologique… le double tsunami ! Mais c’est enfin ce qui pousse Pauline à faire un pas de côté pour reprendre le pouvoir sur sa vie. Maman de 2 jeunes garçons, elle quitte le secteur bancaire pour devenir coach en écologie intérieure. Pour elle, la transition écologique, c’est avant tout ça : l’opportunité d’une belle transformation personnelle au service du collectif – chacune à son échelle 😊

Aujourd’hui, elle accompagne donc les mamans qui se sentent dépassées à redéfinir un projet de vie source de sens, de liberté et de joie !

Tu peux la retrouver sur son site : https://beebadabloom.fr/

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