Ou comment s’entraîner à poser un regard positif autour de soi en ces temps particuliers.
La semaine dernière, j’étais en train de me faire masser (j’arrive pas – encore – à mettre du sport dans mon agenda mais par contre un massage une fois par mois j’y tiens !) et je discutais avec la masseuse des difficultés de se faire réveiller à 4 heures du matin par son bébé qui a faim / mal aux dents / fait un cauchemars / a perdu sa tétine / … (compléter par ce qui convient).
Et là, elle me sort :
« Moi, j’aimais bien quand ma fille se réveillait la nuit. » Si je n’étais pas installée si confortable sur la table de massage, je me serais levée et l’aurais regardée avec des yeux ébahis et remplis d’incompréhension !
Face à ma surprise, et alors que ma tête était toujours bien calée dans le trou, elle a pris le temps de m’expliquer :
« C’était des moments cadeaux avec elle, nous n’étions que les deux et je pouvais en profiter rien que pour moi dans le calme de la nuit. »
La discussion continue, avec moi qui redis que « tout de même, c’est dur de se lever quand on sait qu’on va être fatiguée le lendemain et qu’il faudra aller bosser ! » Et elle de me répondre :
« C’est vrai, mais dans le fond c’est une question d’état d’esprit. Ça dépend du regard qu’on porte sur la situation : on peut décider de s’en réjouir et d’y voir le positif, plutôt que de se focaliser sur le négatif. Et le lendemain, on sera sûrement moins fatiguée si on ne s’est pas énervé d’avoir été réveillé. »
Bon, sur le principe, ça me parle, même si j’avoue que j’ai encore du chemin à faire pour en arriver là.
Mais cela m’a fait penser à ce que nous sommes en train de vivre avec le coronavirus, les confinements, les fermetures des écoles, la peur d’être infecté, les magasins dévalisés, et j’en passe.
Cette situation nous encrasse, elle nous fait peur, elle nous paralyse, elle nous déstabilise.
Cet inconnu est tellement désagréable !
Et pourtant, on peut aussi choisir le regard qu’on pose dessus : on peut décider de s’en « réjouir » et d’y voir le positif, plutôt que de se focaliser sur le négatif.
Car dans le fond, on ne va pas pouvoir changer la situation comme ça, d’un claquement de doigt. Et encore moins en se plaignant. C’est sûr que ça fait du bien de râler, ça défoule. Mais avouons-le, ce n’est pas très constructif et ça ne fait pas avancer le schmilblick.
Alors, si on essayait de regarder le positif ?
Allez, j’essaie !
- Ça va me permettre de passer plus de temps avec ma fille, moi qui souffre de parfois travailler trop.
- Je vais enfin pouvoir monter la tour d’observation pour ma fille, qui attend depuis plusieurs semaines dans son carton.
- On va pouvoir profiter de notre jardin, surtout avec les beaux jours qui arrivent.
- Mon mari et moi allons pouvoir avancer dans notre série et/ou jouer à ce jeu qu’on adore mais dont une partie dure au moins 2 heures.
- La suppressions de toutes les rencontres de groupe (même les cultes !) va nous donner l’élan pour mettre en place des nouveaux outils numériques pour rejoindre les membres de la communauté.
- Les jeunes qui ne vont ni à l’école, ni à l’université, vont pouvoir être mis en route pour soutenir les parents et les personnes âgées très concrètement.
Je dirais même, rétrospectivement :
- Heureusement que j’étais présente ce week-end (plutôt qu’avec une vingtaine de jeunes), nous avons pu gérer à deux une poussée dentaire intempestive combinée à une panne de chauffage.
- J’ai assisté à des scènes de rigolade entre mon Fabuleux et ma mini-Fab qui m’ont fait fondre de bonheur.
Wahou, ça fait du bien !
Et si tu essayais toi aussi ?
Oui, c’est dur. Oui, ça peut paraître futile et inutile. Oui, c’est un peu comme grimper l’Everest ou démarrer un marathon : on ne voit pas tout de suite la destination, ni même l’intérêt.
Et pourtant, qu’est-ce que ça fait du bien ! Je t’assure, essaie et tu verras !
Et au bout d’un moment, ça devient plus facile. Et si tu n’y arrives pas, écris à une copine pour s’exercer à plusieurs. Peut-être même à trois ou à quatre, ou alors en famille, avec tes enfants et ton Fabuleux.
Ce n’est peut-être pas une solution miracle, et ce n’est d’ailleurs pas ça qui va nous aider à combattre la propagation du virus.
Mais ça fait du bien
…et en plus ça développe la créativité pour trouver des solutions à des problèmes qui paraissaient sans issue (qui sait, peut-être que ta voisine a un peu de temps pour garder tes enfants, ou alors son ado serait d’accord d’aller faire des courses pour ta maman bloquée à la maison ?).
Et puis en fait, à bien y réfléchir, je crois que oui, ça va nous aider à le combattre, ce fichu virus :
- parce qu’on va pouvoir surmonter cette épreuve sans se laisser complètement abattre,
- parce qu’on va accepter de rester chez nous sans craindre de nous étriper ou de pendre les enfants à la fenêtre,
- parce qu’on va mettre en place des trucs auxquels on n’aurait jamais pensé en temps normal,
- parce qu’on va oser se dire « ils ont peut-être eu raison les politiques de prendre ces mesures, je vais y mettre du mien aussi et bien me laver les mains et éviter la moindre sortie si je tousse. »,
- parce qu’on va même pouvoir affronter les pertes concrètes qui vont résulter de cette situation (pertes financières, annulation des vacances ou du concert que j’attendais depuis si longtemps, voire décès d’un proche) avec une énergie inattendue et une solidarité familiale et communautaire.
C’est clair et net qu’on s’en serait bien passé, de ce truc. Tout comme je me passerais bien des réveils à 4 heures du matin.
Mais c’est là, c’est comme ça et ça arrive…
Alors, si on essayait de changer notre regard et de fouiller un peu pour trouver le positif dans tout ça ? Je suis sûre qu’il y en a, et j’ai confiance que ça va vraiment nous aider à faire face ensemble à cette situation inédite.