Championne d’Europe du 100 mètres haies à 19 ans, trois fois championne de France, sélectionnée pour les JO d’Athènes, de Pékin et de Londres… Au palmarès de Reïna-Flor Okori s’est ajoutée l’automne dernier l’arrivée de son fils, Lior. Huit mois à peine après son accouchement, la championne française disputera les derniers Jeux olympiques de sa carrière d’athlète à Rio, sous les couleurs de la Guinée équatoriale, son pays d’origine. Rencontre avec une maman comblée, qui, une fois de plus, prouve son incroyable capacité à revenir plus en forme que jamais !
Comment avez-vous su que vous vouliez faire du sport ?
Reïna-Flor Okori : L’idée n’était pas de moi ! Alors que j’étais collégienne à Besançon, un prof d’EPS a remarqué que je courais vite. Il m’a proposé de participer à une compétition. On m’a dit de courir, alors, j’ai couru… comme Forrest Gump ! Dès l’âge de 13 ans, j’avais déjà des contrats de sponsoring avec de grandes marques, mais je ne réalisais pas ce qui était en train de se jouer. Ce n’est que lorsque je suis devenue championne d’Europe junior que j’ai compris que j’avais peut-être une vie d’athlète devant moi. Et ce n’est qu’à Athènes, où j’ai côtoyé les plus grands et où j’ai gagné ma série après avoir été opérée deux fois, que j’ai réalisé que j’avais de belles cartes à jouer.
Un bébé juste avant les JO ?
Lior a en effet été une sacrée surprise ! Il est venu sans prévenir, alors que j’étais en pleine concentration sur l’objectif Rio. Dans ma tête, le programme était tout fait. Mais Lior est arrivé, et la question de mon planning sportif ne s’est plus posée : mon conjoint et moi l’avons accueilli les bras grands ouverts. Lorsque je ne m’entraîne pas, je suis tout le temps avec lui. Je dois dire que j’ai la chance d’avoir un conjoint très impliqué !
Que représente votre fils pour vous ?
L’arrivée de Lior représente une pause salutaire dans ma vie à 300 à l’heure, pour réfléchir à ce que je voulais vraiment faire de ma vie et à la personne que je voulais vraiment être. Après une magnifique récupération, je me sens fin prête pour Rio. Et puis, Lior est mon meilleur supporteur : il viendra me voir courir, avec son papa, le 16 et le 17 août. Mes courses seront pour eux !
Qu’est-ce que devenir mère a changé dans votre vision du sport ?
L’approche de mes motivations !
Avant, j’aurais dit : « détermination, passion et rage de vaincre ». Aujourd’hui, j’ajouterais : « joie de vivre et partage ».
Quand je rentre à la maison, je me coupe pleinement de l’état d’esprit de l’entraînement et de la compétition. Les rires de Lior sont une impressionnante dose de joie pour moi. Un vrai petit soleil : pas besoin de luminothérapie !