Quand la bûche te prend la tête - Fabuleuses Au Foyer
Dans ma tête

Quand la bûche te prend la tête

Blanche Renard 12 décembre 2024
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Le programme de ce samedi de l’Avent me semble bien ficelé.

Après la « Christmas Party » de l’école qui m’a mise sur les rotules, j’envisage avec une certaine sérénité la préparation de Noël. L’enjeu sera de rester de bonne humeur pour que ce temps dit « festif » le soit pour mon entourage, mais aussi pour moi.

Je compte donc faire rentrer dans ma journée, en plus du quotidien à gérer, ces trois choses :

  • Prendre le temps de lire. Cette activité me ressource et j’en ai bien besoin.
  • Effectuer quelques courses de Noël avec ma fille pour lui choisir un bijou « qui lui plaise à elle » et non pas « qui me plaise à moi en espérant que ça lui plaira aussi ».
  • Participer à la préparation du Noël des cousins du côté de mon Fabuleux. C’est une tradition et l’occasion de retrouvailles avec des personnes que j’aime et que je vois trop peu. 

Sur le groupe WhatsApp « Noël entre cousins », je lis que je suis chargée d’apporter un dessert. En découvrant ces mots, je vois immédiatement surgir dans ma tête l’image d’une bûche de Noël.

Que vais-je réussir à concocter pour être à la hauteur de l’évènement et de la mission ?

Comment assurer aussi bien, voire mieux que les autres ? Je commence aussitôt à potasser les recettes de bûches plus alléchantes les unes que les autres, tout en étant ni trop chronophages ni trop onéreuses. 

Je sens la pression monter face à ce défi, alors que jusque-là, tout me semblait bien équilibré et sous contrôle.

Plus je pense à la bûche, plus le stress prend de place. Quelque chose au fond de moi me dit d’arrêter de me mettre la barre si haute, d’arrêter de voir trop grand, mais je m’entête : ça va rentrer dans ma journée. Ça doit rentrer. Autant faire entrer mon pied d’une pointure 40 dans du 39 : avec un chausse pied, ça peut marcher. J’ai essayé. Ça peut marcher, mais ça fait mal et ça ne peut pas durer une journée.

Je m’oblige à réfléchir : est-ce que je me respecte en suivant ce rythme ? 

Est-ce vraiment ça, Noël ? Suis-je vraiment obligée de me mettre la pression ?

Qu’est-ce que je veux vraiment ?

Et enfin : vais-je oser ? Vais-je oser arriver à ce Noël avec un gâteau plus simple ?  Que penseront-ils de moi ? Que je ne me suis pas foulée pour eux, ou qu’ils sont contents de me voir ? Que je suis la mère de famille nombreuse toujours à la bourre, ou que j’assume mes priorités ?

Je vais oser. 

Adieu la perfection : « mieux vaut fait que parfait » me susurre une petite voix. Elle a raison. Je vais retrouver mes cousins pour passer une bonne soirée, pas pour briller avec une bûche, certes jolie et originale (et  potentiellement bonne ) qui sera engloutie en un rien de temps et qui m’aura tenue dans ma cuisine une bonne partie de l’après-midi.

Je suis donc prête à assumer ce que je considère comme un défi :

arriver juste avec moi-même (et mon Fabuleux), sans apporter la preuve que je suis capable de faire un gâteau original. Ma valeur ne dépend pas d’une bûche, l’amour de mes cousins n’ont plus. Je sens la pression qui redescend et je souris intérieurement.

Je sors retrouver ma fille pour dénicher son cadeau. Je m’occuperai de ce gâteau en rentrant. 

Nous passons un bon moment mère-fille à essayer des bijoux et finalement à choisir celui qui sera son cadeau de Noël. Sur le chemin du retour, nous nous arrêtons devant la vitrine d’une pâtisserie. Vais-je oser ? Vais-je oser entrer et acheter un gâteau au lieu de le cuisiner moi-même ?

Vais-je oser m’attarder avec ma fille et aller boire un chocolat chaud plutôt que de pâtisser ? Même si je ne suis pas Mercotte, j’aime cuisiner, mais j’aime par-dessus tout passer du temps avec ceux qui me sont chers.

Cet amour est plus grand que la joie de briller à travers mes réussites culinaires. 

Pour être honnête avec moi-même, je trouve toujours sympa de recevoir des compliments. Cela me donne l’impression d’assurer, d’être celle qui gère en menant de front ce qu’elle entreprend, pâtisseries comprises.

Vais-je oser ?

Vais-je oser mettre de côté ce désir de paraître un peu plus « parfaite » que je ne suis, et la pression qui va avec ?

Ce que je veux vraiment, c’est passer un bon après-midi avec ma fille, prendre du temps pour me poser et lire afin que ce week-end soit un moment de repos. Je veux aussi profiter de cette soirée familiale sans arriver épuisée.

J’ai osé.

J’ai osé arriver avec mon gâteau qui n’était pas certifié « home-made ».

J’ai osé vivre un temps de qualité avec ma fille, pendant lequel nous avons été heureuses ensemble.

J’ai osé prendre un moment de repos avec un bon bouquin en rentrant chez moi.

J’ai osé être moi…

J’ai aussi eu la surprise de sentir que j’arrivais plus légère chez nos cousins, sans attente de compliments pour ce gâteau. Je recommencerai !

Et toi chère Fabuleuse, que vas-tu oser pour que Noël ne soit pas synonyme de pression ? Par quoi va passer le respect que tu as pour toi-même, et que veut dire pour toi cette année « être une bonne mère Noël » ?



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Cet article a été écrit par :
Blanche Renard

Maman de 6 enfants et maintenant grand-mère, Blanche est thérapeute, formée à la méthode Vittoz. Consciente des tempêtes émotionnelles que vivent les mamans au quotidien, elle contribue à la communauté des Fabuleuses en leur apportant une écoute active et une réponse bienveillante à leurs emails.

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