Vous aussi, vous faites partie du club pas très fermé des mamans à bout de souffle et à bout de nerfs ? On ne nous a pas prévenues, mais on a vite compris : maternité rime la plupart du temps avec « je crois que je vais craquer ».
Entre les réveils nocturnes, la logistique familiale et la to-do-list qui s’allonge dans le bruit ambiant, l’erreur la plus commune (et la plus fatale) consiste à faire semblant de jongler parfaitement avec toutes ces exigences, quitte à gaspiller son énergie vitale pour des détails sans importance.
Épuisement et poursuite de la perfection font bon ménage… et je parle en connaissance de cause. Heureusement, à force de me prendre la tête pour pas grand chose, j’ai fait quelques progrès en lâcher-prise. Confessions d’une perfectionniste repentie : faire baisser la pression, ce n’est pas évident mais c’est possible !
Voici 4 extraits de mon livre C’est décidé, je suis fabuleuse (à paraître en octobre !), où tu découvriras 4 stratégies pour ménager ton niveau d’énergie.
Stratégie n°1 : déléguer
Qui, oui, qui est censé :
- prendre rendez-vous chez le dentiste ?
- trouver une baby-sitter ?
- nourrir le chien ?
- brosser le chien ?
- sortir le chien ?
- emmener le chien chez le vétérinaire ?
- (nous avons un chien)
- (qu’est-ce qui nous a pris !?)
- laver les vitres ?
- payer les factures ?
- déposer les enfants à l’école ?
- les aider à faire les devoirs ?
- faire le contrôle technique ?
- remplir le lave-vaisselle ?
- sortir les poubelles ?
- préparer les valises ?
Qui ? Toi ou moi ?
“Moi, évidemment. Encore moi. Toujours moi. Puisque personne d’autre ne le fait. Et ce n’est pas plus mal : la dernière fois qu’il a voulu remplir le lave-vaisselle, j’ai dû ressortir toutes les assiettes pour réorganiser l’espace. La dernière fois qu’il a lancé une machine, il a oublié le linge mouillé à l’intérieur. La dernière fois qu’il a pris rendez-vous chez le dentiste, il a appelé le mauvais dentiste. Et lorsqu’il cuisine, c’est pour faire baigner des tortellini dans une quantité astronomique de beurre salé. Autant le faire moi-même. Si je l’avais laissé faire les valises, il aurait à coup sûr oublié les maillots de bain. On n’est pas mieux servie que par la seule personne qui assure dans cette maison… c’est-à-dire moi.”
Vous le connaissez bien, ce dialogue intérieur ?
Garder le contrôle… Minimiser le risque de déception… mais aussi la confiance ! Une créature de sexe masculin ne lit pas dans vos pensées, et ne devine pas vos besoins. La prochaine fois, ouvrez la bouche et déléguez !
- C’est bien moins exécuté ? Oui, souvent.
- Frustrant ? Oui, parfois.
- Vous l’auriez fait différemment ? Et alors !
Et si être fabuleuse c’était aussi cultiver la confiance, tolérer les erreurs et ne pas se sur-responsabliser ?
Stratégie n°2 : oser
Le courage ordinaire, c’est renoncer à porter un masque pour cacher notre imperfection. Juste être vraie et s’offrir le droit de se sentir vulnérable, épuisée, à bout.
Pour vous, qu’est-ce que le courage ordinaire ?
- ouvrir la porte en pyjama ?
- accueillir les invités sans avoir passé la serpillière ?
- expliquer, pendant la réunion des parents, que vous ne prendrez pas le temps d’aider à organiser la kermesse ?
- demander de l’aide à votre belle-mère pour pouvoir souffler un peu, même si vous êtes certaine qu’elle jubilera de savoir que vous êtes à bout ?
- engager une femme de ménage, quitte à ce que ça se sache dans le village ?
- dire non sans vous justifier ?
Stratégie n°3 : prioriser
Ce moment de la journée où le niveau d’énergie de vos enfants commence à monter, tandis que vous vous videz progressivement de toute forme de motivation. Cette tranche horaire sacrée, quelque part entre 18 et 20 heures, où l’éducation bienveillante n’a qu’à aller se faire foutre. Cette heure sombre où la première copine qui osera vous appeler pour prendre de vos nouvelles se verra expliquer en détail vos envies de meurtre.
On fait quoi dans ces cas-là ?
Autant de fois qu’il le faut, on se pose la question : “C’était quoi, déjà, ma priorité ?”
- “Leur apprendre la politesse ? Non.
- Être une mère aimante ? Je ne crois pas.
- Ah oui, je me souviens : quepréiorité
- tous les membres de cette famille soient dans leurs lits respectifs sans s’être entretués.”
Stratégie n°4 : dormir
Il y a des jours où le monde entier complote pour nous irriter. On est excédée par les pâtes qui ne veulent pas cuire plus vite, horripilée par cette voiture qui refuse de démarrer, et on se sent poignardée par notre meilleure amie qui poste une innocente photo de ses pieds en éventail sur une plage de sable fin.
Ces jours-là, on laisse traîner les couteaux de cuisine à portée des enfants, on perd notre trousseau de clés, on arrive en retard à l’école, on crie au monde entier de se dépêcher, on s’engouffre dans la moindre faille et on déclenche des crises conjugales.
Alors on se sent nulle, maladroite, incapable, insuffisante, moche, bête et méchante.
On se débat, on se déchaîne, on se défend, on se démène pour ne pas être la sorcière que l’on est en train de devenir. Et on oublie l’essentiel : aller dormir.
À force de trop vouloir sauver le monde entier, on oublie que pour être réellement bienveillante envers les autres, on doit d’abord l’être envers soi.
Quitte à rogner sur certains principes. Pas d’excuse :
- mettre les enfants devant un dessin animé pour pouvoir s’endormir quelques minutes sur le canapé, même si on a toujours dit que la télé c’est mal. Quand on est à bout de nerfs, on a rien de meilleur à donner que la télé !
- planifier deux jours un peu plus légers au moment où nos hormones se déchaîneront le mois prochain. Quand de toute façon on n’a plus de forces, pas besoin de se déprimer encore plus avec un programme intenable !
- prendre une baby-sitter pour s’octroyer le droit de ne rien faire pendant deux heures. Même si on n’a pas de famille dans le coin et qu’on a toujours dit qu’on ne laisserait pas ses enfants à une inconnue. Il y a d’excellentes baby-sitters dans votre quartier et il y a urgence à ce que vous les trouviez !
Prête à déléguer / oser / prioriser / dormir ? Vous le valez bien !
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