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Dans ma tête

Où se cache le temps pour soi ? 

femme qui joue a cache cache derrière un arbre avec son petit garçon
Domiii 5 novembre 2023
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Nous sommes sans arrêt encouragées à prendre du « temps pour soi ».

« C’est important de prendre du temps pour toi — N’oublie pas de prendre du temps pour toi — J’arrive pas à prendre du temps pour moi. » Mais ça veut dire quoi exactement « prendre du temps pour soi » ?

Et surtout à quoi ça ressemble le temps PAS pour moi ?

Est-ce que c’est un temps contre moi ? Est-ce que c’est un temps sans moi ? Y aurait-il le temps pour moi et le temps où « moi » disparaît ?

Pour être honnête, je sais que ça veut dire « du temps pour moi… toute seule ». Du temps rien que pour moi, en opposition au temps pour les autres. Malgré tout, je me demande si le temps pour les autres ne serait pas aussi un temps pour moi ? Juste un autre genre de temps pour moi. 

Cette façon d’opposer les deux me donne l’impression que, lorsqu’on s’occupe des autres, de nos enfants, de notre Fabuleux, des membres de notre famille, de nos amis, de notre travail…, on est comme en apnée. On subit ce temps totalement dédié aux autres, en attendant cette respiration indispensable de petit bout de temps rien que pour moi que j’arriverai à glisser dans mon emploi du temps presque entièrement donné aux autres. On vit alors en croisant les doigts, en serrant les fesses, en poussant les meubles, comme si ce temps n’était pas à moi. Comme s’il ne l’était que de temps en temps.

Effectivement, quand on voit notre temps comme quelque chose à donner majoritairement aux autres,

on peut ressentir un fort besoin de temps où l’on se connecte à soi, où l’on se retrouve. 

Mais quelque chose continue de me chiffonner :

comment mon temps pourrait-il ne pas être pour moi, qu’il soit offert à d’autres ou conservé pour moi toute seule ? 

C’est Aznavour qui me met sur la piste avec le refrain de sa chanson : Le temps.

« Le temps, le temps, le temps et rien d’autre, le tien, le mien, celui qu’on veut nôtre ! »

Le tien, le mien, celui qu’on veut nôtre ? La voilà, la réponse ! Le temps-pour-moi ne s’oppose pas au temps-pour-les-autres. Il y a le temps exclusivement pour moi, que je peux appeler mon temps, le mien. Il y a le temps exclusivement pour l’autre, qui peut s’appeler son temps, le sien. Et il y a le temps que je passe avec les autres et là, ça devient le nôtre. Ce n’est ni complètement le mien, ni complètement le tien, c’est le nôtre. Quand je suis avec l’autre, tournée vers l’autre, c’est juste une autre façon de passer mon temps. Quand je passe du temps avec l’autre, nous mutualisons nos temps. Aznavour ajoute cette nuance « celui qu’on VEUT nôtre. » Il a bien senti que ce n’était pas évident de le vouloir nôtre. Ni d’un côté, ni de l’autre. 

Parfois j’oublie que ce temps n’est pas uniquement tien, mais nôtre.

Ce sont ces moments où je me perds dans les besoins et désirs de l’autre au point de n’être pas réellement présente dans ces moments. 

Par exemple, quand je donne le bain à mon bébé, ce bain devient un temps uniquement pour mon bébé alors que ce temps pourrait être le nôtre. Je pourrais savourer ce moment et que ce moment soit agréable aussi pour moi. Que ce moment soit aussi du temps pour moi. Quand je bosse, comme si je n’avais pas d’autre choix et que j’ai l’impression que ce temps n’existe qu’au service de l’entreprise pour laquelle je travaille, je peux réaliser que ce temps de travail est aussi le mien parce que, tout simplement, j’ai envie d’assurer ma sécurité financière, ou idéalement, parce que ce que je fais m’épanouit. Quand j’accomplis cette tâche ménagère pour la famille, je l’accomplis aussi pour moi. Quand je passe du temps avec mon Fabuleux, c’est un temps aussi pour moi. Quand je suis avec mes copines, c’est aussi un temps que je prends pour moi.

Finalement, un super moyen de trouver du temps pour moi, c’est déjà de retrouver le MIEN dans le NÔTRE.

Parfois, à l’inverse, j’oublie que ce temps n’est pas le mien, mais le nôtre. Je trouve d’ailleurs plus difficile de te donner des exemples, soit parce que j’ai plutôt tendance à oublier que notre temps est aussi le mien, soit parce que ça ne me met pas en valeur de découvrir parfois que je vampirise ou que j’anéantis le temps de l’autre. Quand je réponds au téléphone alors que je suis avec quelqu’un, quand je ne parle que de moi sans m’arrêter, quand je ne valorise pas le temps qu’on m’a consacré, que je le crois dû, comme la caissière qui passe mes articles que je ne calcule pas, le facteur qui m’a déposé un colis que je salue à peine… Ce sont des temps qui pourraient être nôtres, mais que je choisis miens et que je gagnerai à vouloir nôtres.

Quand je n’oppose plus le temps-pour-moi au temps-pour-les-autres

je me rends compte que c’est juste différentes façons d’utiliser mon temps. Le temps que je vis est toujours le mien. Le temps que tu vis est toujours le tien, mais c’est cool quand on le veut nôtre. 

À ton tour chère Fabuleuse : arrives-tu à redécouvrir ce temps pour toi qui se cache dans le temps que tu partages avec les autres ? 



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Cet article a été écrit par :
Domiii

En recherche permanente de sa voie professionnelle, Domiii a finalement rendu son tablier d'ingénieure en instrumentation de mesure et sa casquette de prof de maths pour s'occuper de ses 4 fabuleux enfants et se passionner pour le métier de coach de vie.

Fan de chansons françaises tout genre confondu et inspirée par les paroles puissantes des meilleurs tubes francophones, Domiii a décidé de s'autoproclamer coach de vie par la chanson française. Elle a eu envie de créer un blog pour illustrer sa maxime: "quand on a envie, on est en vie", et d'auto-produire son podcast Enviiie avec 3i comme dans Hiii, parce qu'elle fait Hiii quand elle se sent en viiie.

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