J’ai connu une maman dont le cœur s’est arrêté de battre il y a quelques mois.
De tout donner pour les autres, de s’oublier elle-même. Et très certainement pour d’autres raisons que j’ignore. Sa vie a compté et laisse une empreinte durable dans la vie de beaucoup… mais je me dis que son histoire ne se serait pas interrompue là si elle avait pu, si elle avait su s’arrêter quand il l’aurait fallu.
Parce que ça paraît évident, dit comme ça, mais oui, on peut mourir de ne pas avoir pris soin de soi.
Ma grand-mère maternelle, quant à elle, est partie à l’âge de 75 ans d’un malaise cardiaque dont elle ne s’est pas remise. Ma mère ne se souvient pas que la sienne ait pris un rendez-vous chez le médecin pour elle-même, ayant bien trop à faire avec ses onze enfants.
Ma maman, quant à elle, qualifie cette attitude d’exemplaire et a encore bien du mal à répondre à la question « comment ça va… je veux dire, comment ça va vraiment ? ».
Quant à moi, je vais bien, objectivement.
Mais je reste vigilante pour ne pas glisser dans l’aveuglement face à des symptômes que je pourrais refuser de voir.
Les chiffres d’une campagne de prévention pour la santé des femmes, vue récemment à la télé, m’ont donné la chair de poule : plus de 80% des femmes se préoccupent davantage de la santé de leurs proches que de la leur. Cela se traduit notamment par une prise en charge tardive des maladies cardio-vasculaires, qui constitue pourtant la première cause de mortalité féminine. En raison notamment d’une méconnaissance des symptômes.
Dans la population, près de 8 femmes sur 10 ne connaissent d’ailleurs pas les signes de l’infarctus féminin, à savoir :
- des sueurs froides,
- une fatigue inhabituelle,
- un étourdissement soudain,
- des brûlures d’estomac,
- des nausées et des vomissements.
En France, environ 200 femmes meurent chaque jour d’une maladie cardio-vasculaire. 200 femmes. Chaque jour.
Probablement 200 mamans, 200 épouses ou conjointes.
Combien de ces morts pourraient être évitées grâce à des soins plus précoces, à une vigilance accrue des femmes elles-mêmes et de leur entourage ? Les études en question ne nous le disent pas.
Je ne peux m’empêcher d’imaginer cependant qu’il y a quelque chose à faire. De la sensibilisation, de l’information, de la surveillance de la part des soignants et autres professionnels de santé publique, certes. Je crois malheureusement que cela ne suffira pas.
Je ressens une urgence. Celle de faire passer ce message :
prends soin de toi, c’est une question de vie.
Prends soin de toi, ta vie est précieuse et tu en vaux la peine.
À toi, qui es le pilier de ton foyer, parce que tu ne te vois pas faire autrement, parce que c’est le modèle que tu as reçu, parce qu’il « le faut bien », parce que personne d’autre ne le fera… Arrête-toi un instant dans la course de ton quotidien, assieds-toi, ferme les yeux, respire, écoute, souris. Cette vague passera, toi tu resteras… si tu ralentis, si tu la regardes de ta hauteur et que tu saisis que ce tourbillon ne durera pas : il fait partie d’une saison de ta vie, seulement une saison.
Si, et seulement si, tu prends ce temps-là pour toi, ce tourbillon n’aura pas raison de toi.
Si, et seulement si tu prends soin de toi, tu seras plus forte que cette vague qui te semble immense aujourd’hui.
On dit souvent que la vie ne tient qu’à un fil. Ça a l’air fragile, un fil… Oui, mais ce fil peut aussi être extrêmement solide, flexible et aussi long qu’il le doit. Ce fil, c’est ton cœur, tes émotions, ton corps, tes relations. Tu dois simplement le considérer comme important, aussi important que le fil des autres, ceux qui t’entourent, et tous ceux qui mettent un jour les pieds sur cette planète. Les tiens comptent pour toi et toi, tu comptes pour eux (et certainement pour d’autres personnes aussi).
Alors, toi, choisis de compter aussi pour toi.
La mission d’Hélène Bonhomme et de toute son équipe est de prendre soin de la santé émotionnelle des mamans, d’être un phare dans la tempête de la maternité, une main tendue, un port d’attache. Je crois qu’inviter les mamans à s’arrêter pour retrouver du calme dans leurs pensées et apprendre l’autocompassion obtient bien plus de résultats qu’on ne l’imagine. Je vois les Fabuleuses comme le zodiac des sauveteurs en mer qui se dirige vers ceux qui tirent des fusées de détresse. C’est une bouée de sauvetage lancée à ces mamans qui boivent la tasse. Peut-être que la bouée ne suffira pas et qu’il faudra pour certaines passer par de la réanimation, des soins attentifs et peut-être de la rééducation.
Mais, sans cette bouée, combien auraient coulé ?
Le Village peut être pour toi comme un programme de sauvetage en haute mer. Ça peut aussi être symbolisé par cette bouée orange que tu accroches bien en vue sur ton bateau, pour les fois où la tempête menacera de t’emporter… Si tu sens que c’est le moment pour toi de prendre soin de qui tu es, alors commence aujourd’hui !
Et puis, tant que tu y es, prends rendez-vous chez ton médecin traitant et demande-lui de te prescrire un bilan de santé. Ne serait-ce que pour faire mentir les statistiques.