L’amour, ce rêve bleu?
Une photo d’un couple heureux, main dans la main, regardant dans la même direction. On s’imagine tout de suite le scénario: ce couple semble vivre dans un romantisme constant, l’un et l’autre ont toujours une parole ou un geste plein de tendresse envers l’autre,…
Puis on regarde notre conjoint, et on se dit… aurais-je fais fausse route ?
Le problème vient d’autre part. De ce grand mensonge de la société qui nous dit que la vie de couple est un beau rêve bleu, et que s’il ne l’est pas, il est temps de rompre. Pourtant, la plus belle beauté dans un couple, ne serait-ce pas celle d’être aimé tel qu’on est?
D’aimer d’un amour imparfait, mais fidèle.
D’aimer d’un amour que l’on exprime parfois maladroitement, mais sur lequel on peut compter.
D’aimer, non pas pour ce que l’autre fait ou apporte dans notre vie, mais pour ce qu’il EST réellement.
L’amour fait pleurer
Le plus “bel“ encouragement que j’ai pu donner à une amie qui venait de rencontrer l’homme de sa vie, c’était de lui dire que la première année de rencontre avec celui que j’aime a été l’année la plus larmoyante de ma vie. Mon amie me regarde avec des gros yeux, l’air de dire:
“Super l’encouragement! ah ça, c’est sûr que ça ne m’arrivera pas!“
Deux mois après, elle me dit:
“Flo, si tu savais combien de fois je pense à ce que tu m’as dit: je ne l’aurai jamais imaginé, mais… je pleure comme une madeleine depuis que l’on est ensemble!“
L’amour chamboule tout notre être
Pourquoi ? Car l’amour nous prend aux tripes. L’amour est un tsunami qui ébranle tout notre être. L’amour est un courant d’eau qui fait chavirer nos émotions. Celui que l’on aime remue toutes sortes d’émotions en nous, des choses passées que l’on avait mise aux oubliettes, des traits de notre caractère que l’on cache aussitôt sortie de notre studio…
Bizarrement, cet amour-là n’est pas vraiment mis en avant dans notre société. Est-il moins beau? Pas assez sexy? Pas assez glamour? Préfère t-on vivre un amour superficiel, physique, pour éviter de faire pleurer nos coeurs? Eviter à tout prix les blessures, les remises en question et vivre une vie aseptisée, au fond de teint serein?
Un aspect serein, peut-être. Mais toute une partie de notre être que l’on ose pas sortir de soi et qui, petit à petit, nous ronge.
L’amour n’a pas toujours l’aspect que l’on imagine
Ben non, notre couple n’a pas toujours une apparence très glamour.
- La dernière photo de nous deux sans enfants date à … un bon bout de temps !
- Des conversations tendres, amoureuses et marquantes, on en a pas tous les jours.
- Les balades main dans la main, c’est pas trop notre truc.
Cela voudrait-il dire que notre couple bat la chandelle? Non.
Nous nous serrons les coudes face à nos défis, nous nous disons les choses quand elles doivent être dites, nous avançons, ensemble, en allant dans la même direction (mais pas toujours !). Nous nous aimons, tels qu’on est, pour qui on est, incluant toutes nos imperfections. Oser être moi-même avec celui que j’aime est un des plus beau cadeau que je veux chérir et entretenir.
La maternité, ce rêve rose?
Voilà le deuxième mensonge: celui de la maternité. Enceinte de mon bébé, je vivais sur mon nuage, heureuse de pouvoir enfin vivre ce que j’ai toujours espéré vivre un jour! Devenir maman, fonder une famille avec l’homme que j’aime… quel bonheur! J’attend avec impatience les préparations à l’accouchement, je projette d’accoucher sans péridurale, je me vois déjà sortir moi-même le bébé de mon corps et verser cette petite larme d’émotion en serrant cette bouille d’amour pour la première fois contre moi…
La maternité fait pleurer
Et bim. Le rêve rose s’effondre, la césarienne pointe son nez alors que personne ne l’attendait, et ma première réaction en voyant mon bébé, c’était de dire, tremblante comme une feuille et encore sous le choc:
“Là, je ne peux pas le prendre. Je suis désolée.“
Puis les pleurs incessants, la fatigue des nuits entrecoupées, les prises de tête liées au cataclysme provoqué dans notre couple. Drôle de début pour moi, la maternité. Ai-je fais la sourde oreille, quand on me disait que les débuts pouvaient être difficiles ? Ou bien, notre mémoire de maman chasse-t’elle ces instants douloureux de nos pensées, pour n’en retenir que les bons ? Pourquoi ce côté moins glamour est-il caché ? A-t’on honte de ces instants, honte de ne pas avoir réussi à vivre ce que l’on espérait? Quelle image veut-on donner de nous aux futures mamans?
La maternité chamboule tout notre être
Devenir maman fait de nous un nouvel être : un mécanisme s’enclenche sans qu’on le remarque. On n’est définitivement plus la même. On ne se reconnait plus dans notre relation avec notre conjoint, ni dans notre relation avec nos proches. Ce petit être prend tout notre être.
On en oublie qui on est, ce que l’on aime, ce que l’on a envie de faire. Et la plupart du temps, cela ne nous dérange pas ! Nous ressentons un sentiment d’appartenance à ce bébé, un amour ardent qui ne peut se comparer à aucun autre. Un amour difficile à expliquer tellement il est profond et mystérieux…
La maternité n’a pas toujours l’aspect que l’on imagine
Je ne m’imaginais pas un jour crier sur mes enfants, ni claquer la porte pour aller prendre l’air. Je ne m’imaginais pas dire un jour “tu es pénible !“ à cet enfant que j’aime tant. Je ne m’imaginais pas être heureuse de pouvoir souffler un peu en laissant mes enfants à garder. Je me voyais heureuse dans mon foyer, patiente avec mes enfants, toujours prête à leur proposer des activités. Le tas de linge en retard était-il trop loin dans ma vision ? Et le carrelage qui, bizarrement, se retrouve toujours avec les mêmes tâches une heure après avoir été nettoyé ?
Et si la maternité était bien plus belle qu’une photo de la famille royale ? Une joie simple et spontanée, un regard changé sur soi-même en sachant prendre du recul pour en rire… ne serait-ce pas là notre plus belle force ? Oui, les défis sont nombreux : ne nous voilons pas la face, et osons les exprimer pour s’épauler…
Au final :
Rencontrer l’homme de ma vie, me marier, acheter une maison, devenir maman. Le scénario idéal, je l’ai fait ! Pour me rendre compte que là n’est pas le bonheur. Le bonheur, en réalité, se trouve au fond de moi. Ce petit moi qui vibre quand mon fabuleux me prend dans ses bras. Ce petit moi qui craque quand mes enfants courent vers moi. Ce petit moi qui pleure, rit, soupire, respire.