La base de l’écoute active
Ah ! Le sentiment de ne pas être écoutée est certainement l’un des plus désagréables qui soit sur le plan relationnel. Il a même le don de faire sortir de ses gonds les plus “zen” d’entre nous ! Consciemment ou non, le message perçu et interprété ressemble à ça :
- “Tu n’en as rien à faire de ce que je dis”
- “Je ne compte pas pour toi”
- “Tu es ailleurs car tu as manifestement d’autres centres d’intérêt, d’autres priorités…”
Alors, bien sûr, on peut répondre :
“Désolé chéri(e), c’est vrai que je ne t’écoute que d’une oreille, laisse-moi envoyer ce mail qui me tracasse et, promis, je suis tout à toi !”
C’est pas mal déjà comme réaction, non ?
“Que d’une oreille” ou “je suis tout à toi” : ces expressions semblent signifier que pour bien écouter il faut être concentré(e)…
Au risque de paraître pointilleux, préférons ensemble le terme de présence à celui de concentration. Ce dernier peut en effet renvoyer spontanément à un effort mental, majoritairement cérébral et focalisé sur les pensées ; bref… dans la tête !
Il n’aura pourtant échappé à personne que nous sommes des êtres humains “3 en 1” : esprit, âme et corps. Être présent à l’autre – une des caractéristiques majeures de l’écoute active – devrait donc impliquer ces trois parties et ne pas se résumer à l’âme en tant que siège de la pensée et de la volonté.
Avant de tirer une quelconque conclusion sur le sujet, rappelons que l’esprit est le siège de la connaissance non déductive, intuitive et spirituelle et que le corps est le point de contact avec l’environnement matériel : je suis incarné(e).
Tout ça peut sembler bien compliqué, au point de préférer se borner à être concentrée plutôt que d’être présente sur tous les fronts en même temps ^^.
Mais c’est tout l’inverse !
Je peux écouter à la fois volontairement et… naturellement.
Au point même qu’une écoute apparemment distraite est qualifiée de “flottante” par les professionnels. Cette écoute, à la fois intentionnelle et confiante, recueille alors des informations bien plus riches que seulement issues d’un effort de concentration mentale ou pire… intellectuelle.
L’analyse – merci pour elle ! – s’accompagne alors de messages qui passent par les émotions, le corps, l’intuition…
En général, il est assez simple, avec de l’expérience, de savoir si j’ai écouté avec un effort de concentration ou bien si je me suis laissé aller à être présent(e) : dans le premier cas, j’ai la tête comme une citrouille à la fin de l’entretien !
Donc, à l’interpellation : “Oh ! Tu m’écoutes ??”, répondez :
“Oui, complètement et même plus que tu l’imagines !”