On m’a souvent dit que j’avais la bougeotte. Ou que j’étais instable. Pour mes études, je suis partie seule en Irlande, puis à Chambéry, me lançant dans l’aventure passionnante de la découverte et de la rencontre. Puis avec mon Fabuleux, nous nous sommes installés à Lyon, puis à Montpellier, puis enfin au sud de Strasbourg, sans jamais se soucier de ce qui allait nous arriver, sur le plan professionnel ou personnel.
C’est comme si nous n’avions jamais rien eu à perdre, et que nous sautions sur l’occasion dès qu’elle se présentait : un ailleurs, un autre, sans connaître personne, sans parfois avoir de job, ni de pied à terre, on se débrouillerait.
Qu’elle est grisante, la sensation de se dépatouiller par soi même, de s’installer dans un ailleurs, de rencontrer de nouveaux collègues !
Qu’il est déstabilisant de se créer de nouvelles habitudes, de nouveaux amis, de nouvelles routes à emprunter ! Ça ne se fait pas toujours simplement :
Ce n’est pas censé être facile.
Il y a un temps d’adaptation, de doutes, d’envies de repartir, et d’envies d’approfondir les liens avec ce nouveau chez soi. Il y a des moments d’euphorie, d’excitation, puis des moments de nostalgie, de déprime. Le plus difficile, à mon sens, c’est d’être physiquement loin de ceux qu’on aime, de ceux qu’on quitte ; de ne plus pouvoir leur envoyer un texto pour se retrouver à la terrasse d’un café dans l’heure ; de ne plus partager un repas pour toute bonne occasion qui se présente.
Mon père m’a toujours dit que la vie, c’était comme une jungle, que si on lâchait une liane, il y en aurait toujours une autre à attraper, même si elle était plus haute, plus courte, plus loin. Avoir confiance en la vie, en somme, et ça s’avère vrai, au final.
Si tu prends un nouveau départ, ailleurs, c’est que tu as une bonne raison de le faire : un job passionnant pour toi ou ton conjoint, une séparation, un rapprochement familial suite à un parent malade… Les raisons sont multiples, mais ta motivation à sauter le pas et ton état d’esprit face à ce changement sont déterminants :
- soit tu traines des pieds, y vas à reculons, et malheureusement n’en tireras pas grand-chose de bon;
- soit tu sautes à pieds joints dedans, avec tes doutes et tes interrogations mais aussi avec cette ouverture d’esprit qui te permettra d’avoir confiance en ce qui arrivera.
L’envie ou le besoin de rencontrer de nouvelles personnes, de tisser des liens ?
Avec les jeunes enfants, il y a toujours un autre parent avec lequel discuter et sympathiser ; à la sortie de la crèche, de l’école ou du cours de danse, à un goûter d’anniversaire. Avec des enfants plus grands et autonomes, il faut parfois se mettre un coup de pied aux fesses pour intégrer une vie associative, pour soi : grâce au basketball, mon Fabuleux a toujours retrouvé des copains, partout !
Il y a aussi les sites de rencontres en tout genre, tout est bon à prendre pour sortir, rencontrer des gens, s’intégrer à la vie locale et se sentir un peu chez soi…
…en se créant un nouvel univers.
Mais je crois aussi qu’à un moment, parfois au bout de plusieurs années, nous avons tous envie et besoin de rentrer. Dans notre région d’origine, avec les paysages, les couleurs et les odeurs qui nous sont familiers et qui nous ont vus grandir. Avec notre famille et nos amis d’enfance, qui sont restés.
Mon Fabuleux et moi avons fini par rentrer, après 6 ans de vadrouille à deux, dans sa région d’origine, et peut-être qu’un jour nous retournerons dans la mienne.
Les nouveaux départs, c’est surtout ce que l’on choisit d’en faire :
une contrainte qui nous enlise ou une opportunité d’aller de l’avant…
Mais j’ai confiance en toi chère Fabuleuse : Tu en es absolument capable !