OUF ! La rentrée est passée.
- Nounou, crèche, école – check.
- Activités périscolaires – check.
- Dentiste, pédiatre, ophtalmo – check.
Je pousse un énorme soupir de soulagement. Et pourtant, j’ai la sournoise impression que ce répit va être de courte durée et que je vais vite être rattrapée par le rythme frénétique des journées qui s’enchaînent.
Je vois déjà les prochaines vacances qui approchent – Toussaint, Noël, hiver… Et ce courant quotidien de choses à organiser, à faire. C’est sans fin !
Après la mise en route de la rentrée, comment (déjà) sortir la tête de l’eau pour ne pas subir les 11 prochains mois à venir ?!
Allez hop, suis-moi : il est temps de faire le point… et un petit tri dans nos vies !
Faire le point : qu’est-ce qui est important pour moi ?
Clarifier ce que je veux
As-tu remarqué le temps qu’on passait à se plaindre de tout, de rien ? J’avoue, râler fait parfois souvent du bien : c’est si bon de se sentir Victime de l’Univers – et de rameuter les copines pour s’enfoncer mutuellement dans notre propre misère [mouahahaha] !
D’accord, mais passé ce bref moment de complicité partagé, ça ne nous fait pas avancer d’un iota.
Les journées, les semaines et les mois s’enchaînent sans qu’on ait l’impression d’avoir pu contrôler quoi que ce soit.
Mais au fait…
Qu’aurais-je voulu contrôler ? Qu’aurais-je voulu qu’il se passe ? Comment aurais-je voulu vivre cette année ? Dit autrement :
Qu’est-ce qui est important pour moi ?
La question paraît triviale – et pourtant !
Moins tu clarifies ce qui est important pour toi, plus tu laisses aux autres la possibilité de décider à ta place.
C’est comme ça que tu te retrouves avec une to do liste sans fin (où tout semble urgent et important) avec pour seule gratification : rayer au fur et à mesure les items… avant d’en ajouter de nouveaux !
Aaargh. Le cauchemar sans fin.
OK Pauline. En fait, il s’agit de remettre de l’équilibre dans sa vie, c’est ça ?
Oui – et non.
En fait, quand on parle d’équilibre de vie, ce n’est pas tant une « vie équilibrée » que l’on vise, mais une vie pleine de sens. C’est de cette quête de sens que découlent ensuite nos priorités.
Souviens-toi :
Notre temps et notre énergie sont deux ressources limitées. Chaque matin, nous nous réveillons avec une jauge plus ou moins remplie qui diminue au fil de la journée. Le temps se renouvelle d’un jour à l’autre. 24 heures à la fois. Quant à l’énergie, c’est comme une pile : on peut la recharger dans la journée. Un petit dodo par-ci, un bon repas par-là… Mais aussi en remplissant nos journées d’activités qui nous plaisent, qui nous animent !
Et ÇA, ça donne du sens à notre quotidien, semaine après semaine, mois après mois.
Savoir ce qui est important pour nous nous donne donc une direction. Elle nous aide à faire des choix conscients plutôt que de fonctionner par automatisme.
Quelle année ai-je donc envie de vivre ?
Pour répondre à cette question, j’aime bien m’aider de la Roue de la Vie. C’est un outil qui permet de prendre du recul et d’identifier, par exemple, les axes prioritaires pour l’année.
Chaque quartier de la roue représente un domaine dans ta vie : le couple, la famille, le boulot, l’argent, les relations sociales, la santé, le développement personnel (nos apprentissages), la spiritualité.
La roue est graduée de 0 à 10, du moins important (au centre de la Roue) au plus important.
Dans un 1er temps, il s’agit d’indiquer, sur cette roue, l’importance que tu donnes à chaque domaine dans ta vie.
En gros : qu’as-tu as envie d’accomplir CETTE ANNÉE ? Qu’est-ce qui, dans 11 mois, te donnera l’impression d’avoir réussi ?
Prends le temps de te demander concrètement ce que tu aimerais :
- Avoir (possessions matérielles)
- Faire et expérimenter (actions)
Mais aussi, en lien avec tes valeurs :
- La personne que tu aimerais devenir,
- Les personnes avec qui tu aimerais réellement interagir.
Ce 1er tracé représente la vision idéale de ton année à venir.
Ferme les yeux et imagine-toi dans un an : que vois-tu ? Et surtout : que ressens-tu ?
Ensuite, avec un stylo de couleur différente, indique, pour chaque domaine de vie, où tu te situes AUJOURD’HUI.
Prends quelques minutes pour creuser ce qui :
- Te fait du bien, te procure de la joie, de l’énergie – c’est important, et donc à conserver !
- T’irrite, te gêne et dont tu te débarrasserais avec plaisir – dans la mesure du possible, on jette !
En confrontant ta vision idéale à la réalité du moment, tu obtiens donc un 1er éclairage sur les domaines de vie prioritaires pour toi aujourd’hui : ta direction pour l’année !
PARTIE 2 – Faire le tri : cette année, je (re)vis !
Cool, je sais ce que je veux avoir accompli cette année… Maintenant, il faut que je fasse ceci, ceci, ceci puis cela… sans oublier ça, ça, et ça !
Et hop ! Nous voilà reparties dans un puits sans fond d’obligations. Halte-là ! Un jour, Goethe a dit :
« Les choses qui importent le plus ne doivent pas être à la merci de celles qui importent le moins. »
Pas bête. Alors, si Goethe l’a dit, comment faire ?
Au feu la to-do liste !
Dans l’absolu, il est bien pratique ce bout de papier où je gribouille toutes les choses à faire et à ne pas oublier.
L’inconvénient ? Cette liste me transforme en machine de guerre, véritable robot qui raye les tâches aussi rapidement que de nouvelles apparaissent. C’est sans fin !
Le problème, c’est qu’en focalisant nos efforts sur tout ce qu’il y a à faire au quotidien, cela nous donne la fausse impression d’avancer. On avance, oui… mais vers quoi ?! Certainement pas vers ce qui nous importe le plus, ce qui donne du sens à notre vie.
Donc, la to-do-liste-de-survie-au-quotidien-sinon-j’oublie, OK… Mais seulement si on l’accompagne d’une autre liste : celle de nos accomplissements !
Un peu dans l’esprit du Bullet Journal (mais en plus simple), l’idée est de prendre l’une de tes priorités.
Par exemple :
- Pour moi, la famille est ma priorité n°1 du moment.
- Ce qui est important pour moi : créer un lien de qualité avec mes enfants, que nos temps de retrouvailles soient, le plus possible, des moments joyeux, de partage et de complicité.
- Ce qui conditionne la réussite de cette priorité : du temps pour moi !
Donc ça, c’est mon objectif à un an.
Maintenant, comment faire pour y parvenir ? Sur une feuille de papier A4, je vais donc créer 12 cases :
- La 1re : mon objectif
- Les 11 autres : chaque mois de l’année, d’octobre à septembre prochains, par exemple.
Pour chaque mois, je vais décider en amont de ce que j’ai envie de faire ou d’avoir accompli qui va dans le sens de mon objectif.
Par exemple :
- Je note toutes les vacances scolaires que je vais passer en famille. Si je sais déjà ce que je vais faire, je l’indique également… je m’y vois déjà !
- 2 fois par an, je pars faire de la rando avec des copines le temps d’un week-end. Je place ces créneaux dans mon tableau d’accomplissement.
- Je veux consacrer 2h par semaine à la couture : je note les vêtements que j’aurai créé et à quelle échéance je veux les avoir faits. Même si ça doit évoluer !
- Je souhaite me remettre à la lecture et lire 1 livre par mois. Lesquels ? Je les note (ou le mot ‘LIVRE’) dans ma liste.
- J’aimerais me faire masser 3 fois par an. Je le planifie !
- Etc.
Tu l’auras compris, il s’agit d’être la plus précise possible : nous ne voulons pas que nos souhaits restent des vœux pieux.
Si toutes les cases ne sont pas remplies, pas grave ! Je les remplirai plus tard.
J’ai du décaler des choses dans le temps ? Pas grave ! Au moins, elles sont inscrites : j’honore que ce sont des choses importantes pour moi.
Matérialiser concrètement nos futurs accomplissements aide à nous projeter dans le temps – et ça nous met en joie ! Contrairement à notre to do 😉
Non, non et non !
Ou, de manière un peu moins catégorique que mon fils de 3 ans : comment réapprendre à dire non.
Parce que c’est bien beau d’avoir décidé de ce que nous voulions accomplir cette année, mais il va bien falloir faire de la place dans nos agendas ! Et c’est là qu’un peu de tri s’impose dans toutes nos « obligations ».
Quand on dit ‘NON’, on a cette fâcheuse impression que c’est une réponse catégorique, sans aucune nuance. Et bien… non !
Choisir de dire ‘non’ à quelque chose, c’est avant tout choisir de dire ‘oui’ à autre chose.
Par exemple, si je dis ‘oui’ à mon boss pour cette réunion à 18h, je dis ‘non’ pour plus de temps avec mon fils avant le coucher du soir. Et inversement !
Par ailleurs, il ne s’agit pas de juste dire ‘non’ à son boss, mais plutôt :
« Non, je ne peux pas demain soir à 18h. En revanche, je peux te proposer [cette date] à cette [fourchette horaire]. Qu’en penses-tu ? »
Ou encore :
« Non, je ne peux pas demain soir à 18h. En revanche, si la réunion ne peut pas être décalée [untel] peut éventuellement me remplacer. Qu’en penses-tu ? »
Très souvent, nous ne portons pas l’entière responsabilité du ‘non’. Ce que nous oublions, c’est la possibilité que nous avons de déléguer ou de différer un événement.
Une fois de plus, en choisissant le ‘non’, nous faisons de la place à ce qui est réellement important pour nous, à ce qui donne du sens à notre existence.
Je change d’avis !
Évidemment, tout ça n’est pas inscrit dans le marbre. Il ne s’agit pas de se créer une nouvelle liste d’obligations sinon on a tout raté !
Tu changes d’avis en cours d’année ? Pas grave ! La vie demande des réajustements permanents, le tout étant d’avancer vers la vie qui nous inspire. Et pour cela, il faut la remplir de choses qui ont de l’importance pour nous.
Prendre le temps de faire le tri entre ce qui l’est (vraiment), et ce qui l’est moins nous aide à construire notre quotidien – et donc à moins le subir.
