C’est une rentrée pas comme les autres…
Pourtant elle est bien là… tout me l’indique : les cartables, cahiers, feutres et crayons dans les magasins ; les babillements des enfants dans l’impasse le matin à 8h15 ; les nouveaux pantalons, jupes, T-shirts et baskets « spécial rentrée » en tête de gondole.
Tout me l’indique et pourtant, moi, cette année, je ne rentre pas !
La différence, c’est que ma vie de « mère scolaire » s’achève… et là, on peut dire que ça devient sérieux : mon dernier a fini ses rentrées !
Tout du moins ses rentrées scolaires : il est étudiant.
Alors, oui, il est bien rentré en cours, effectivement.
Mais :
- C’était le 16 août, donc ça fait ‘longtemps’,
- C’était à Montréal, donc ça fait ‘loin’
- et moi, je n’y étais pas… : son père était là-bas, son frère est là-bas et pas moi…
Et même si c’est vrai que toutes ces dernières années, les copies, classeurs et crayons n’ont pas été un « gros » sujet à l’ordre du jour (comparativement aux 10 précédentes !),
Et même si c’est vrai que je suis occupée par d’autres tâches en ce moment,
Ca fait quand même tout bizarre !
C’est un peu comme humer le parfum d’un fruit que tu ne peux pas manger, une sensation d’incomplet, comme s’il manque quelque chose… D’ailleurs, je sens comme un petit creux à l’intérieur de moi.
Dans quelques temps, je vivrai peut-être vraiment le « syndrome du nid vide » (aka le désespoir des mamans dont le dernier quitte la maison !) mais pour l’instant, je prends acte de ce changement et j’observe, toute occupée que je suis par mes activités professionnelles et associatives, tranquillement, ce qu’il fait sur moi.
Mon petit n’est plus à la maison, d’accord, mais surtout, mon petit est devenu grand, autonome, de gré ou de force, il s’assume :
Le voilà, le changement !
Depuis des mois, il a hésité, demandé conseil à chaque membre de la famille, un par un, pesé le pour et le contre, a décidé puis s’est ravisé… et à un moment, il a pris sa décision, « tout seul, comme un grand ».
Et moi, pendant tout ce temps ?
Je le soutenais.
Pas tellement directement, mais plutôt dans mon cœur, en faisant confiance, à lui, à moi, à sa cellule familiale, à l’univers…
Il n’est pas rentré (à l’école) : il est parti (au Canada) !
Et bien que ses conditions de vie à 6.000 km d’ici ne soient pas encore réellement définies et stabilisées – pas encore de logement définitif ni de couverture médicale -, je reste sa maman.
C’est comme si tout a changé, mais que rien n’a changé vraiment au fond :
Je reste sa maman !
Ouf ! Nos deux petits cœurs sont sains et saufs !
Dans nos vies de Fabuleuses, les transformations se font, les unes après les autres, les unes derrière les autres… ce sont “nos saisons”.
Finalement, tout notre défi, à nous, Fabuleuses que nous sommes, c’est de les vivre au long cours, les accepter, les endiguer, les assumer… et dans tous les cas, se réjouir de cette croissance, de cet “a-grandissement” de nos petits qui jouent maintenant dans les cases “indépendance” et “autonomie”, pour de vrai !
Haut les cœurs à toutes les rentrées différentes !