De quoi rêvent les mamans ? D’une semaine au soleil avec parasols inclus et marmots exclus ? De retrouver leur ligne d’avant grossesse, voire celle qu’elles n’ont jamais eue ? D’une nuit complète d’au moins sept heures (soyons folles, avec grasse mat’ jusqu’à 8 h tiens) ?
Sûrement. Mais ce dont elles rêvent surtout, c’est de SI-LEN-CE (hey ! pas la peine de crier !).
Le silence, une denrée rare, voire portée disparue depuis… depuis quand déjà ? Pas facile, dans notre société, de le trouver, ce mystérieux silence qui disparaît dès qu’on en parle.
« Jamais à court d’idées ou de propos futiles, pour dire le temps qu’il fait ou la fraîcheur du soir, devant l’autre qui se tait » (Clarika)
La nature a horreur du vide et les humains, du vide sonore.
Prenez n’importe quelle situation de la vie quotidienne, mettez deux personnes qui se connaissent un peu ensemble et… tadam ! Vite, vite, un sujet de discussion (ouh la la, mais de quoi je vais parler ? Dis quelque chose s’il te plaît !). Il y a 90 % de chance qu’on finisse par parler de la météo, sujet passe-partout, mais sans pièges, et 10 % que ça soit à propos des enfants, si les deux personnes susmentionnées en ont. Ces pourcentages tendent à s’inverser à la sortie de l’école. C’est humain, nous sommes des êtres sociaux.
Nous sommes tous des combleurs de vide en puissance. Oui, mais voilà, tout être social que nous sommes, il y a quand même des fois où nous avons juste envie d’être seule avec nous-mêmes : boire un thé sans que l’école appelle, vider le lave-vaisselle sans connaître tous les nouveaux mots du dictionnaire du scrabble, lire ou écrire un message sans devoir écouter toutes les péripéties de la journée. Ça sent le vécu ? Un peu 😉
« Tu parles trop, tu parles trop, tu parles trop ! Tu n’écoutes plus personne, et plus personne ne t’écoute » (la Rue Ketanou)
Nous avons notamment, dans notre entourage, des personnes qui parlent tout le temps : les enfants ! Certains ne s’arrêtent jamais. On a beau chercher le bouton « off », on ne le trouve jamais. Il y en a même qui parlent en dormant…
Les adultes ne sont pas en reste non plus ! Par exemple :
- Les personnes seules qui sont trop contentes d’avoir de la visite (petite pensée émue pour ma grand-mère avec laquelle il était impossible d’en placer une)
- Les scrupuleux, qui ont besoin de raconter leur vie en n’omettant aucun détail (et qui ne te laisse jamais en placer une)
- Les acteurs, qui aiment faire le spectacle et à qui il est arrivé des histoires extraordinaires (Big Fish à côté, c’est de la rigolade)
- Les météorologues : Il fait beau aujourd’hui — Mais quel temps pourri — On ne sait plus comment s’habiller !
- Les commentateurs : Tiens, je vais faire ça comme ça. Ou plutôt comme-ci, soyons fous !
- Les questionneurs : Comment ça se fait que… ?
- Les ragoteurs : Tu ne sais pas la dernière ?
C’est parfois utile d’avoir un bavard ou deux dans son entourage, quand on veut se faire oublier ou que nous sommes trop timides pour lancer la conversation.
Mais le silence, ce n’est pas pour rien qu’on dit de lui qu’il est d’or !
« Non, rien de rien, non je ne te dirai rien » (Edith Nopiaf)
Ah, le silence… Le silence amoureux, bien sûr, celui où on se dévore des yeux. Prendre un dessert ou faire de lui mon dessert, cruel dilemme.
Le silence des enfants qui dorment, enfin.
Le silence de la nuit, le silence des petits matins où tu réussis à te lever avant tout le monde, le silence de la nature quand tu te balades.
Mais il y a aussi les silences moins sympathiques : le silence suspect des enfants (c’est un peu beaucoup trop calme tout à coup), le silence boudeur (je ne boude pas, je réfléchis !), le silence de la colère où tu entendrais une mouche voler, le silence des taiseux qui te répondent par monosyllabes.
Personnellement, je ne rêve pas de silence complet, trop angoissant.
Je rêve simplement de calme et de pouvoir choisir mon bruit : le chant des oiseaux, un podcast, de la musique, ma petite voix intérieure qui me souffle ce que je ne dois pas oublier de faire, qui fredonne une chanson ou qui élabore des phrases pour un prochain texte…
Et toi, à quoi rêves-tu ? Fais-tu partie de la team bavarde ou de la team silencieuse ? Comment fais-tu pour couper le son ?
P.S. À toutes les mamans saturées du bavardage de leurs enfants : rassurez-vous, ils développent eux aussi progressivement leur petite voix intérieure. Qui sait, vous regretterez peut-être un jour le temps où ils vous racontaient tout !
