Parmi les multiples apprentissages que j’ai débutés ces dernières années — en particulier depuis la naissance de ma fille il y a deux ans et demi — il y a celui de la curiosité envers moi-même : poser un regard sur moi, sur mes émotions, sur mes actions et mes réactions, sur mes projets, non pas avec jugement et négativité, mais avec curiosité et bienveillance. Apprentissage démarré et toujours en cours, évidemment !
Faire preuve de curiosité, c’est un peu comme sortir de soi, monter dans un hélicoptère et se regarder depuis le haut (cette image n’est pas de moi, elle vient des Fabuleuses ! ^^ )
De là-haut, qu’est-ce que je vois ?
Qu’est-ce que j’observe avec ce regard différent posé sur moi ? Et surtout, qu’est-ce que j’en apprends ?
Pour ma part, cette curiosité a permis de nombreuses découvertes sur moi-même, sur mon passé et mon présent. Et depuis quelques semaines, je réalise que la curiosité me sert aussi pour mon avenir !
À quelques semaines d’accueillir notre deuxième enfant, je me pose (évidemment) plein de questions sur la suite :
- Comment vais-je gérer deux enfants ?
- Qu’est-ce qui aura changé dans mon comportement par rapport à mon vécu avec ma fille ?
- Qu’est-ce qui sera plus facile, plus difficile, plus agréable ou moins agréable ?
Et je réalise que ces questions, je me les pose avec certes une petite pointe d’anxiété face à l’inconnu, mais principalement avec beaucoup de curiosité ! Je suis curieuse de me découvrir maman de deux enfants, de découvrir ma fille grande sœur, de découvrir mon mari papa de deux enfants, et bien sûr, curieuse de découvrir mon fils 🙂
Une des découvertes que je trouve géniale, c’est que la curiosité c’est un peu de la peur de l’inconnu (ma grande copine depuis bien des années) transformée en excitation face à ce qui va arriver. Bien sûr, j’ai déjà vécu plein de choses, bien des expériences de la maternité ne seront pas nouvelles, mais tout sera nouveau tout de même :
Je ne sais pas comment ça va se passer, je ne maîtrise pas.
Et ça, ça a tendance à me faire trembler de peur plutôt que d’excitation. Mais avec tout le chemin que j’ai parcouru ces dernières années, entre les Fabuleuses, le Village, une psychothérapie, des lectures et des discussions à n’en plus finir avec mes amies, j’ai comme l’impression que, grâce à la curiosité, la peur prend des airs d’excitation, de réjouissance, même.
Bon, c’est fort probable que dans quelques semaines vous me retrouviez couchée sous mon lit à vouloir fuir ma réalité, ou endormie sous des tas de lessives de couches à plier, ou encore en zombie à balader mes deux enfants dans le village. Je ne m’attends pas non plus à ce que tout soit facile, comme par magie !
Mais tout de même, j’ai cette petite intuition, comme une mini-conviction qui vient de je ne sais pas trop où, que si je réussis à garder les lunettes de la curiosité (de belles fabuleuses lunettes jaunes!), eh bien ça fera toute la différence.
Et ça, j’en suis assez certaine, c’est valable non seulement pour l’arrivée d’un autre enfant, mais aussi pour toute nouvelle expérience : nouveau job, nouvelle maison, nouvel équilibre familial suite à une rupture, à l’accueil d’un nouvelle personne ou à un décès, nouveau projet, en somme à toute nouveauté.
La nouveauté, c’est l’inconnu.
Certains arrivent naturellement à l’aborder avec réjouissance (à ce que j’ai entendu dire en tout cas!). Mais si comme moi, tu fais partie des Fabuleuses angoissées de nature, alors pourquoi ne pas embarquer avec moi dans l’hélicoptère de la curiosité et transformer cette peur en excitation ?