Lettre à mes enfants devenus grands - Fabuleuses Au Foyer
Vie de famille

Lettre à mes enfants devenus grands

Une Fabuleuse Maman 26 novembre 2019
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« Mes chers parents, je pars, je vous aime mais je pars, vous n’aurez plus d’enfant ce soir….» 

Voilà à peu près ce que j’ai entendu quatre fois ces dernières années. Et c’est beau de vous voir vous envoler, vous, mes si beaux enfants ! De vous voir déployer vos ailes et vous envoler vers votre ciel. Mais c’est si soudain, si rapide, que je reste là à regarder en l’air, sans trop savoir comment me comporter maintenant que vous n’êtes plus là. 

On n’apprend pas à être parent :

vous le savez déjà ou vous allez l’apprendre dans les années qui viennent. On apprend à être maman en même temps que l’on donne la vie. Je ne savais pas comment faire. J’ai grandi avec vous. Je me suis retrouvée mère de quatre enfants en quatre ans, puis plus tard de six. Je me suis retrouvée en un an avec seulement deux enfants à la maison. Dans tout cela, il n’y a rien que j’aie prévu, programmé, imaginé. 

J’ai appris à être mère de bébés, puis de petits enfants. Je suis retournée à l’école avec vous : j’ai eu peur avec vous les jours de rentrée. Les “grandes” rentrées de chacun de vous : la maternelle, le CP, le collège, le lycée…

J’ai découvert le brevet des collèges avec vous, « passé » le bac quatre fois déjà, puis les concours et les examens. Et je vais continuer avec mes deux derniers.

J’ai pleuré de joie de vous savoir diplômés.

Mais personne ne m’a appris comment faire. Comment élever des enfants, comment les éduquer, les rendre autonomes. Toutes ces premières fois pour vous étaient aussi des premières fois pour moi : la première sortie de classe en maternelle où je vous retrouvais le soir, comme si vous étiez partis 15 jours ! Le premier anniversaire chez un copain, le premier rendez-vous avec les instits et les profs, la première fois que vous avez pris le bus, ou fait le trajet de l’école à vélo ou en trot, la première fois qu’on vous a laissé tout seuls un soir, etc… 

Je ne savais pas, j’ai appris avec vous. J’ai appris avec ce que j’avais dans la tête et dans le cœur, avec ce que j’avais comme exemple aussi de mes parents. Pas toujours des exemples que j’avais envie de suivre, mais au moins j’avais une référence.

Quand on devient parent, on a plein d’idées en tête :

on fera comme ça et pas comme ça, chez nous ne sera pas comme chez truc, ou alors, on fera comme eux parce que ça a l’air chouette.

Mais en fait, on tâtonne toujours, on avance à l’aveugle, différemment avec chacun, en essayant de donner le meilleur, même si parfois on se trompe. Et on avance, cahin-caha en essayant d’aimer, parce qu’au fond, il n’y a que ça qui compte. Même si souvent, on le fait mal… 

Et puis voilà, vous être devenus grands, et vous avez quitté le nid. Il a fallu apprendre les absences, les retours, les vacances différentes, les déménagements, les aménagements de studio, les traversées de France ou d’ailleurs. 

Et puis, pouf, voilà qu’en à peine plus de cinq ans, les quatre grands, vous voilà mariés ! Et me voilà à devoir apprendre à nouveau ! Quand j’étais plus jeune, je pensais que mes parents « savaient » : savaient comment être parents – puisqu’ils étaient les miens -, comment être beaux-parents – puisque j’étais mariée – , comment être grands-parents – puisque vous étiez là ! Les parents savent, c’est une évidence ! Eh bien en fait, je m’aperçois que non.

Non, les parents ne savent pas.

En tout cas, moi, si j’ai fini par apprendre à être maman, je n’ai pas encore tout à fait appris à être belle-mère ni à être grand-mère. Je ne sais pas comment faire, comment être avec vous qui n’êtes plus tout seuls, qui vivez maintenant avec une femme, un mari, des enfants. 

Je crois que j’ai besoin, pour cette nouvelle étape, d’apprendre encore, mais je ne pourrai pas le faire sans vous. J’ai des idées sur la façon dont ça devrait se passer pour moi, ou ce qui me semblerait le mieux, mais si je n’en parle pas avec vous je ne suis pas sûre d’aller dans le bon sens. 

C’est le pourquoi de cette lettre, peut-être un peu longue. Parce que vous allez tous être là la semaine prochaine et que j’ai un peu peur de savoir comment on va faire. Comment on va faire la semaine prochaine, mais aussi comment on envisage ensemble cette nouvelle étape de notre vie de famille. 

Vous le savez bien, j’ai du mal à dire les choses sur le coup. Les émotions, j’ai parfois du mal à les exprimer, même s’il y en a plein qui parlent en moi tout le temps. Du coup, je me rends parfois incompréhensible ou distante, voire pénible certainement. Et ça fait des mois que j’aimerais vous parler mais que je n’ose pas… 

Par exemple, je râle souvent, vous le savez ! J’ai mis du temps à réaliser, que quand je râle, c’est qu’au fond je suis triste, mais que je ne sais pas comment le dire. Souvent, je râle quand je ne me sens pas respectée, quand j’ai l’impression de ne pas compter. Quand la maison est en bazar, par exemple, je râle parce que je ne me sens plus chez moi, ou plus respectée dans ce que je suis. D’autre fois, je suis en colère, mais je ne le dis pas. Je le fais sentir, mais je n’ose pas le dire… 

En fait, ce que j’essaye de vous dire, c’est que j’ai du mal à me situer dans cette nouvelle configuration familiale.

  • Comment vous dire que vous comptez pour moi, que j’ai besoin de vous voir et de vous entendre, sans peser sur vous ?
  • Comment être à une juste place sans vous envahir mais un continuant d’exister ? J’ai souvent peur de vous déranger.
  • Comment vous dire que vous me manquez sans vous faire fuir ? 

J’avais dans la tête un modèle de belle-mère et de grand-mère… Et puis, forcément, ce n’est pas la même chose ! J’aimerais nouer des relations vraies avec chacun de vos conjoints, mais sans les brusquer. Je ne sais pas ce qu’ils souhaitent ou pas. Je n’ai pas encore appris à décrypter leurs façons de vivre, de dire ou de ne pas dire les choses. 

J’ai des rêves et des envies plein le cœur !

Voilà, c’est un peu long, je vous l’accorde. Mais le plus important à retenir c’est que je vous aime chacun infiniment, comme vous êtes, avec toutes vos richesses et votre devenir. C’est une fierté et une joie immense de vous avoir pour enfant et j’en rends grâce ! 

J’espère que ces vacances à venir seront le début d’une nouvelle aventure de cette vie de famille si belle. Je vous embrasse avec tout mon amour. 

Ce texte nous a été transmis par une fabuleuse maman, Isabelle



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Cet article a été écrit par :
Une Fabuleuse Maman

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