La mémoire olfactive serait la plus puissante (devant la mémoire auditive, la mémoire visuelle et la mémoire gustative) pour faire ressurgir des scènes entières qu’on pensait oubliées depuis longtemps. Les odeurs activent dans le cerveau des régions spécifiquement liées à la mémoire et aux émotions : l’amygdale et l’hippocampe, cela a été vérifié par IRM ! Pour avoir vécu avec un Fabuleux privé d’odorat pendant le Covid (avant tous les variants), je peux te certifier que l’odorat est également un paramètre important de l’équilibre émotionnel. Sans odeur, peu ou pas de goût, quelle déprime !
Partant de là, je te propose de jouer au loto des odeurs de la rentrée.
Tu as les tiennes, forcément, celles qui te parlent et qui sont encore capables de déclencher des frissons d’enfance dans tout ton corps d’adulte. N’hésite pas à les partager avec nous en commentaire !
- La colle blanche Cléopâtre
Avec ou sans spatule ?
- Le pantalon neuf
Ce pantalon trompette en velours violet dont tu rêvais, porté par Laetitia Casta page 146 de La Redoute, ou bien celui en vitrine chez Pantashop.
- Le lino du couloir
Mélange de plastique resté au soleil et de détergent, les couloirs de ton école sentiront la même odeur pour l’éternité.
- Le graphite
Crayon HB, 2B, réservoir à mines de critérium fines comme un spaghetti de playmobil, mine coincée sous la lame du taille-crayon…
- Les épluchures de crayon de couleur
Parfum du bois frais et de la mine colorée, ces épluchures tu y tiens, tu en fais des guirlandes et poses sur le coin de ton bureau celle que tu as réussi à ne pas casser jusqu’à ce que la mine soit pointue.
- Le feutre Velleda
Bleu, vert, rouge, noir, avant que la mine sèche, l’odeur te fait tourner la tête.
- Les gommes rose et bleu
Quand ça a été la mode de la gomme blanche, tu as trouvé ça triste. Parfois tu en mâchouillais un petit morceau, pour faire comme un chewing-gum.
- Le cahier neuf
Du temps où les couvertures n’étaient pas en Polypro, ça sentait bon le carton et le papier frais.
- Le protège-cahier
Bizarrement, ça te rappelle l’été, ce parfum de bouée et de manchons en plastique.
- Le bitume après la pluie
Premier crachin d’automne sur la poussière des rues.
- L’odeur de thé des premières feuilles qui tombent
Tilleul froissé, marronnier bruni, bogues de châtaignes en préparation et sentiment que le feu de bois n’est pas très loin.
- Les fruits oubliés sur l’arbre
Pomme fripée, raisin qui fermente et qui sent le vinaigre, vieux abricots racornis, le jardin sent le fruit blet quand tu t’y promènes.
- Les mûres
Selon ta zone géographique, elles commencent à embaumer dans les chemins à partir du 15 août ou bien début septembre. L’odeur du sucre et des confitures envahit toute la maison.
- L’herbe jaunie
Après les foins d’été, les granges sont garnies, l’herbe reverdit lentement dans les champs et l’herbe dure pique la plante des pieds.
- Les fauteuils du car scolaire
Ça sent le neuf, (mais pour combien de temps ?), velours bleu et rouge des fauteuils dont on découvre qu’ils ont été équipés de ceintures de sécurité pendant l’été.
- Le déo Ushuaïa à la vanille
Tu es au collège, ta mère t’a offert ton premier déo, un truc solide et translucide acheté en pharmacie. Dès que tu as pu, tu l’as remplacé par un mini pschitt vanille qui anesthésie l’odorat après les cours de sport.
- Le vestiaire de sport
L’odeur et la sonorité vont ensemble : ça sent la pièce vide qui résonne, le carrelage et le détergent, la chaussette et la laque pour cheveux, le sac de sport dans lequel on a jeté une serviette humide.
- Les tampons à craie du tableau
De quoi s’offrir une apoplexie, on ne sait plus si ce sont des nuages de craie ou bien de poussière, mais aller les taper dans la cour contre un mur reste un privilège rare et apprécié.
- Les poires
Tu les as attendues tout l’été, et les voilà : Rocha, Beurré-Hardy, Conférence, Comice, Williams et la moins chère : la Abate. Elles sont grumuleuses sous la molaire et te font des mains collantes, tout le monde en veut, mais personne n’a envie de les éplucher, un peu comme les crevettes.
- Les trousses et les cartables neufs
La belle époque de la pétrochimie : ça sent le neuf quand tu ouvres les clips de ton cartable, et la doublure en plastique trop fine part bien vite en lambeaux.
- Les polycopiés fraîchement imprimés
Quand tu passes près de la photocopieuse qui a chauffé toute la journée, tu la prends en pleine face, cette odeur d’encre fraîche qui parfume ensuite l’intérieur de ton classeur.
- L’odeur de renfermé des classes qu’on réouvre
Deux mois de repos n’ont pas suffi à complètement renouveler l’air. Comme disait ma coloc « ça sent l’esprit », mélange d’haleines et de concentration, qui imprègnent les murs et les rideaux bruns.
- Le parfum de la maîtresse
Ça cocotte, mon vieux, le jour de la rentrée ! Quand tu ressors de la classe, tu as la tête qui tourne et ta mère, en t’embrassant, a l’impression de renifler le chiot d’une autre portée.
- L’odeur des livres du coin bibliothèque
Les vieux Bibliothèque verte, rose, ces livres dont le papier jauni sent le parchemin, la vanille et le tabac. Que de souvenirs dans ce coin-là, sur le vieux canapé mou !
- Les tapis de gym
L’installation de la salle de motricité (ou de gym, selon les générations) fait flotter dans l’air une odeur de gomme absolument unique.
- Les Petit LU que tu sors de ta boîte à goûters
Ça sent la poupée Corolle au moment du goûter, cette odeur ronde de vanille et de biscuit. Les jours de fête, c’est BN à la fraise. Les autres jours, « casse-croûte » nature ou bien Petit LU crénelés par paquet de huit.