À la suite de notre article sur les plus beaux films au sujet de la maternité, nous avons découvert dans les commentaires des Fabuleuses que nous étions loin d’avoir épuisé le filon !
Nous te proposons donc une deuxième sélection, en espérant qu’elle te donnera faim de cinéma et de films qui pansent les plaies du cœur et suscitent de belles réflexions (voire des débats passionnés en famille).
Il a déjà tes yeux, de Lucien Jean-Baptiste, 2016
Recommandé par Agathe Portail
Le réalisateur a pris à contre-pied une réalité répandue en France, où il n’est pas rare que des couples blancs adoptent des enfants racisés. Quel serait le regard des gens, de la société, des services sociaux, s’il advenait qu’un couple noir se voie confier un enfant blond aux yeux bleus ? C’est la situation qu’expérimentent Paul et Sali, jeune couple en attente depuis des années d’un enfant à qui offrir un foyer aimant. Alors que Paul est d’abord déconcerté, Sali trouve très vite sa place auprès de cet enfant malgré l’incompréhension, voire la désapprobation, de sa famille. Pourquoi la couleur de peau de Benjamin aurait-elle une importance, une influence sur la création de leur lien ? Le film oscille entre humour et gravité et, même si le personnage de l’assistante sociale qui suit le dossier est légèrement caricatural, on croit sans peine à la situation. J’ai même versé une petite larme !
Tully, de Jason Reitman, 2018
Recommandé par Agathe Portail
Marlo vient d’accueillir son troisième enfant, et elle a largement épuisé ses ressources. Son couple est usé, son corps aussi, elle manque de sommeil, de temps et d’aide. Heureusement, Tully, une nounou de nuit fraîche et dynamique, vient sauver son quotidien et insuffler un peu d’oxygène. À la lecture des avis qui ont fleuri à sa sortie sur la toile, il apparaît que le film divise : magnifique portrait de femme ou bien leçon de morale maladroite ? On peut reprocher au réalisateur certains partis-pris, la prise de conscience du Fabuleux intervenant comme l’élément salvateur, mais cela nous renvoie à cette vérité qui dérange parfois : un cliché ne devient pas un cliché parce qu’il est faux, mais bien parce qu’il dit vrai. Alors, cliché ou peinture ultra réaliste de la mère épuisée ? Twist final attendu ou bien retournement complet des perspectives ? Qui est Tully et veut-elle vraiment le bien de Marlo ? À vous de vous faire une idée…
Pupille, de Jeanne Herry, 2018
Recommandé par Margaux Leguern
Quand une jeune femme débarque à la maternité de manière anonyme pour accoucher sous X après une grossesse sans suivi, c’est toute une équipe de professionnels qui se mobilise pour accueillir au monde le petit Théo. D’un côté, une éducatrice spécialisée pleine d’énergie et l’assistant social, incarné avec brio par Gilles Lellouche, qui offre à ce petit garçon un accueil familial transitoire en attente d’une adoption. De l’autre, la femme qui va pouvoir adopter Théo. Après un parcours d’adoption long et douloureux, celle-ci se prépare à devenir la mère de ce bébé né d’une autre femme et qu’elle n’a pas porté. C’est un film bouleversant, débordant de sensibilité qui saura toucher tous les cœurs de maman.
Marley et moi, de David Frankel, 2008
Recommandé par Margaux Leguern
Jenny et John, deux jeunes journalistes qui viennent de se marier, s’installent en Floride et démarrent leur vie à deux. Rapidement, John offre à sa femme un bébé labrador, Marley dans l’espoir de repousser encore un peu l’envie de Jenny d’avoir un bébé. Tout au long du film, nous suivons l’histoire de ce couple, la construction de leur famille et la place de Marley au milieu d’eux.
Cette comédie familiale et légère m’a touchée dans sa manière d’aborder sans filtre des sujets peu abordés dans le cinéma : la fausse-couche, la dépression post-partum, le bouleversement qui accompagne l’arrivée de chaque enfant dans une famille, le couple qui doit sans cesse s’ajuster au fil des années et surtout, un duo qui reste uni malgré les épreuves « classiques » de la vie de famille.
En cloque, mode d’emploi, de Judd Apatow, 2007
Recommandé par Agathe Portail
D’un côté, un éternel ado, de l’autre, une jeune femme ambitieuse qui se voit enfin proposer le boulot qu’elle espérait. Ce qui les unit ? Une nuit trop arrosée et… un bébé surprise que, contre toute attente, l’héroïne décide de garder. La deuxième étape du plan : transformer ce coup d’un soir en un père correct pour son enfant. Pour ma part, j’ai trouvé l’histoire touchante et suis plutôt amatrice d’humour graveleux, donc j’ai passé un très bon moment ! Cependant si l’ambiance « valeurs conservatrices de l’Amérique des années 2000 sous couvert d’humour potache » te donne de l’urticaire, alors peut-être que cette comédie n’est pas faite pour toi 😉
Va, vis et deviens, de Radu Mihaileanu, 2005
Recommandé par Agathe Portail
Es-tu prête à renoncer à ton enfant pour lui sauver la vie ? C’est le point de départ de ce film qui s’appuie sur un fait historique : l’opération de déplacement en Israël de milliers de juifs éthiopiens, mise en œuvre en 1984 par les États-Unis et Israël. Afin de donner à son fils de neuf ans une chance de quitter leur camp au Soudan, dans lequel des milliers d’Africains tentent de survivre à la famine qui frappe leur pays, une femme chrétienne le fait passer pour juif. L’enfant est adopté et grandit dans une famille sépharade, taraudé par l’angoisse qu’on découvre son double mensonge : il n’est ni juif ni orphelin. Le portrait de mère est en creux, éclairé sous deux angles bien différents à travers la mère d’origine et celle d’adoption. Tu l’imagines sans peine, le film est poignant. Il aborde la question de la quête d’identité et de la complexité de l’intégration des exilés, le tout porté par une musique bouleversante.
Super Mamans, série créée par Alison Bell et Sarah Scheller, 2016
Recommandé par Hélène Bonhomme
En treize épisodes, la série dresse le portrait d’une jeune mère qui fait un gros craquage. Cette série est ultra décomplexante pour toutes les mamans qui se sentent totalement débordées depuis l’arrivée de leur nouveau-né. Tu veux mieux comprendre les mécanismes du burn-out maternel ? Alors il faut que tu voies ces 7 épisodes ! La réalité de nos vies de mères y est racontée de façon très réaliste et avec énormément d’humour. Via le personnage d’Audrey, jeune femme tiraillée entre ses aspirations d’avant et les contraintes de la maternité, on aborde à peu près tous les sujets tabou autour de la maternité : le sexe après accouchement, l’absence de soutien social, l’impression d’être submergée non-stop, les trous de mémoire, les problèmes d’allaitement, les fuites urinaires, les montées de lait, les nuits blanches, les jugements de la belle-mère… Bref, de quoi se rappeler qu’on est loin d’être la seule à galérer (si ça peut nous remonter le moral^^). Je conseille cette série en particulier au conjoint, aux parents, aux amis d’une nouvelle maman : la visionner vous aidera à comprendre ce qui se passe dans sa tête… Et vous donnera certainement des idées pour mieux l’entourer 🙂.
Bad moms, de Jon Lucas et Scott Moore, 2016
Recommandé par Agathe Portail
Comédie américaine légère, mettant dos à dos le clan des mères parfaites qui jugent et celui des mères qui craquent en fanfare, le film offre un moment de détente efficace. À consommer avec un sachet de pop corn et les pieds sur la table basse entre deux saisons de Desperate Housewives.
Et aussi, sur les conseils des Fabuleuses :
Émouvant : Le premier cri, documentaire de Gilles de Maistre, 2007
Girlpower : Mais comment font les femmes ?, de Douglas McGrath, 2011
Terrifiant : We need to talk about Kevin, de Lynne Ramsay, 2011