Cette nuit, ça a recommencé. Ce n’était pas arrivé depuis plus d’une décennie. Ces rêves insensés, tableaux fantaisistes de nos angoisses scolaires, scenarios menaçants de nos bus ratés, de nos absences de dents voire de pantalon, et de nos malchances quant à la répartition des profs de maths.
Les chauffeurs de bus impatients et les profs de maths intransigeants sont revenus peupler mon sommeil : veille de première rentrée des classes pour mes deux chevaliers.
Ce matin, de concert avec toutes les mamans de France, et surtout mes acolytes de la fournée 2012, je pleure. Parce qu’ils sont grands. Reconnaissance et honneur d’avoir été, jour et nuit pendant 3 ans, leur maman. Fierté d’avoir pu leur donner, je crois, tout ce dont ils ont besoin pour affronter leur nouvelle vie de petits écoliers. Doutes et regrets sur mes “peut mieux faire”. Soulagement de tourner une page. Peur d’ouvrir un nouveau chapitre.
Car c’est aussi ma rentrée, la fin de mon congé parental, l’ouverture des possibles (pendant quelques heures par jour, n’exagérons pas), le retour à la réalité, la frousse de ne pas y arriver.
“Alors, comment tu te sens ?” Comblée, inconsolable, émue, inquiète ? Euh… Toutes les réponses ci-dessus… !?
Aujourd’hui c’est donc ma rentrée, après une parenthèse qui a changé ma vie pour toujours. Parce que ces 3 années ont été les plus magnifiques et les plus difficiles de toute ma vie. Parce que j’ai été déchirée, dans tous les sens du terme. Parce que chaque jour de cette aventure pourrait faire l’objet d’un livre de deux cent pages. Parce que grâce à ces événements, j’ai été mise face à un choix, celui de devenir une fabuleuse.
Alors je vais reprendre ma vie, tout doucement, pendant les heures d’écoles… Mais ça ne sera plus jamais pareil. Parce que j’ai grandi, parce que j’ai mûri, parce que j’ai changé, parce que j’ai appris. Parce que je suis devenue un peu moins ce qu’on attendait de moi et un peu plus qui je suis vraiment. Grâce aussi aux fabuleuses, rencontrées au fil des billets de ce blog, qui chacune à sa manière vivent ce bouleversement perpétuel : devenir maman, jour après jour.
Quelle est votre rentrée ? Un accouchement, un retour au bureau, un déménagement, un congé parental ? Relever un défi, oser faire une thérapie, monter votre entreprise, investir dans votre couple, affronter le deuil ou la maladie ?
Où que vous soyez, quelle que soit votre rentrée, je vous souhaite de plonger dans cette nouvelle étape avec confiance. Vous êtes précieuse et aimée. Vous avez le droit d’être imparfaite. Vous avez le droit de pleurer. Vous avez le droit de demander de l’aide. Vous avez le droit de vous reposer. Vous avez le droit de vous lancer. Vous avez le droit d’être fabuleuse !
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