Depuis que je suis maman, la question de la transmission m’habite fortement : que vais-je transmettre à mes enfants ? quel monde, quelles valeurs, quelles origines, quelle langue, quelle famille, quelles expériences, quelles croyances ?
En ce temps de l’Avent, cette période « d’attente » jusqu’à Noël, je me pose cette question aussi :
Qu’ai-je envie de transmettre de Noël à ma fille ?
(Et à mon enfant à naître, il commence sûrement à comprendre ce qui se dit autour de lui !) Vous me direz, pour une pasteure, c’est une réponse facile vu que c’est une des fêtes chrétiennes les plus importantes et que c’est mon métier d’en parler autour de moi.
C’est en partie vrai. Je sais ce que représente Noël pour moi, personnellement : la Bonne Nouvelle de l’arrivée de cet enfant pas comme les autres, dans une famille qui ne s’y attendait pas trop, et dans un moment pas tout à fait favorable non plus (un accouchement en maternité c’est déjà pas tout simple, alors dans une étable au milieu des moutons et des vaches, je n’ose pas imaginer !).
Et en même temps, Noël, ce n’est pas que ça.
Ce n’est pas seulement la crèche et la veillée à l’église, ou encore le récit de la Nativité entendu pour la dixième fois en une semaine.
De nos jours, Noël c’est beaucoup d’autres choses aussi :
Repas, cadeaux, fêtes de famille, course aux achats, treizième mois ou fin d’année difficile à boucler, aide aux plus démunis ou aide demandée car on en fait partie, retrouver enfin des proches pas vus depuis une année ou plus, subir le grand oncle lors du huitième repas de famille d’affilée, sans oublier les traditions familiales d’aller décorer un sapin dans la nature, de regarder un film de Noël le soir du 24, ou de sauter dans le lit des parents (ou des enfants) tôt le matin du 25…
Toutes ces choses plus ou moins agréables, plus ou moins choisies, selon nos histoires et nos contextes. En cette année 2021, il y a probablement une bonne quantité de tout ça qui ne pourra se vivre, ou pas comme d’habitude ! Soulagement peut-être, tristesse aussi, selon les uns et les autres.
Mais alors, qu’est ce qu’on va vivre ? Certains disent « Il faut sauver Noël ! » Mais que faut-il sauver de Noël ? Ou plutôt :
Toi, chère Fabuleuse, que veux-tu sauver de Noël cette année ?
Qu’est ce qui est le plus important pour toi dans cette fête, et qui mérite que tu te battes pour que ce soit vécu cette année, ne serait-ce qu’un tout petit peu ? Quel est le cœur de cette fête pour toi, ce qui te fait vibrer, qui te rappelle ton enfance, et que tu veux coûte que coûte transmettre à tes propres enfants aujourd’hui ?
- L’espérance apportée par les multiples lumières allumées dans l’obscurité ;
- La promesse annoncée par l’arrivée de cet enfant extraordinaire ;
- L’émerveillement et les étoiles dans les yeux devant les magnifiques décorations de Noël ;
- La nature qui se repose et qui demeure pourtant magnifique ;
- Les contes lus, entendus, racontés, tous plus merveilleux les uns que les autres ;
- Voir ses proches et passer un temps de qualité avec eux ;
- Souhaiter le meilleur aux autres ;
- Faire plaisir ou se faire plaisir, en offrant un cadeau, en recevant un cadeau ;
- Aider les personnes qui en ont besoin ;
- Préparer un bon repas, partager un bon repas ;
- Se blottir bien au chaud sous des couvertures et se rappeler nos souvenirs d’enfant ;
- …
Peut-être que tu te dis que ta réponse ne sert à rien car tu ne pourras pas le faire de toute façon.
Mais est-ce vraiment le cas ?
Si tu vas chercher plus en profondeur dans ce qui est important pour toi, ne trouves-tu pas une chose — même toute petite — que tu pourrais essayer de faire tout de même ? Peut-être différemment, peut-être pas aussi bien ou pas de manière aussi conséquente — en tout cas pas comme tu l’avais prévu — mais qui permettrait de vivre l’essentiel de Noël pour toi ?
Entre l’envoi de lettres décorées et de colis bien garnis, les photos, les appels (vocaux ou vidéo), il y a de nombreuses possibilités aujourd’hui de faire les choses autrement !
Et je suis sûre que ta créativité est plus vaste encore 😉
Sans oublier que c’est peut-être aussi l’occasion de vivre tout cela en plus petit comité et de se concentrer sur tes “tout-proches” : ton conjoint, tes enfants, toi-même. Pas besoin d’en faire des tonnes non plus, un tout petit peu de l’essentiel, c’est déjà beaucoup !
Que souhaites-tu transmettre de Noël à tes enfants cette année ? Qu’est ce qui est le plus important pour toi dans cette fête aux multiples facettes, et que tu as envie de pouvoir vivre cette année, même si ce n’est pas comme d’habitude ?
Car des Noëls pas comme les autres, il y a en a eu ces 2000 dernières années !
Je gage que le premier Noël — lors de cette nuit où Marie a donné naissance à Jésus, avec Joseph à leurs côtés — les choses ne se sont pas tout à fait passées comme prévu. Et pourtant, après tout ce temps, on s’en rappelle encore. Car ils étaient là, ensemble, et qu’ils vivaient ce qui était le plus important pour eux à ce moment-là.
Chère Fabuleuse,
Je te souhaite un Noël lumineux, rempli de ce qui est essentiel pour toi, dont toi et tes enfants pourrez vous rappeler pendant longtemps encore !