Cela a commencé sans que nous nous en rendions vraiment compte pour atteindre lentement mais sûrement le point de non retour. Voici le récit d’une famille et d’un couple au bord de la crise de nerfs.
Tous les dimanches matin nous avons notre rendez-vous dominical. Le réveil, les bains, habillages, petits-déj’, coiffures, re-coiffures, une chaussette manque et maintenant c’est le bonnet…
« Mais où sont les chaussures des filles ! »
Le chocolat chaud de Sékia se renverse sur elle « J’ai pas fait exprès maman !» (bien évidemment) et c’est tout le process qui recommence ! Je regarde ma montre, il est 09h00 : nous sommes officiellement en retard de plus de 40mn ! Et là mon mari, qui a pris le temps de se lever du bon pied, me lance d’un ton empreint de nonchalance et d’une pointe de critique à peine masquée :
« Nous sommes en retard chérie ! »
Ce matin là, la goutte d’eau n’a pas fait déborder le vase mais l’a bel et bien noyé ! I lost it !
Je vous épargne la diatribe épicée à laquelle il a eu droit pour avoir osé suggérer que nous étions en retard, quand j’avais déployé des montagnes de stratégies et techniques pour justement nous épargner ce dit retard.
Furieuse je ne comptais pas en rester là, s’il trouvait que mon organisation était perfectible, j’avais mieux pour lui : je l’ai mis au défi de prendre les rênes de l’organisation pour le dimanche à suivre ! Eh NAH !
Ni une ni deux il m’a lancé un :
« Challenge accepted ! »
Il faut savoir que nous aimons nous challenger et nous booster mutuellement, mais ce défi j’en attendais l’échec avec impatience. Après tout, qui mieux qu’une maîtresse de maison pouvait gérer, orchestrer et régler le pas de tous ? Je n’avais donc rien à craindre !
Il y eut une semaine, puis il y eut un autre dimanche matin. Et il y eut le jour du test.
Ma tâche était d’être lui.
Pour ce rôle de composition extrêmement difficile je devais : me lever à la dernière minute avec grâce, prendre le temps de prendre un café délicieux et attendre patiemment les indications de mon époux. 07h30 le réveil sonna et là débuta mon observation.
Monsieur se leva d’un pas assuré prêt à en découdre et à me montrer qui est le boss. J’ai donc pris le temps de me prélasser au lit, après tout je n’avais rien à faire si cela n’était de le regarder se débattre avec les tresses des filles, se confronter à Salomé et à son « terrible two » qui fait du non et de l’opposition son nouveau pas de danse, tout cela avec pour complice l’horloge qui, quelques tic tac plus tard, déclarerai son échec cuisant.
Le spectacle semblait prometteur, sauf que …
rien ne s’est passé comme prévu ! Les filles ont coopéré avec joie (ces traitresses ! aucune solidarité féminine !). Le petit-déjeuner s’est déroulé sans batailles et nous avons été à l’heure, pire nous sommes mêmes arrivées en avance à notre point de destination. Et il avait réussi tout cela avec son flegme habituel. Aaaaaargggghhh !
J’étais soufflée ! Mais comment avait-il fait ?
Pourquoi cela n’avait pas fonctionné avec moi ?!
Je vous avoue que j’étais un peu agacé mais au fond, j’étais également fière : j’avais un mari au top !
Ce que j’en ai appris :
- on peut faire différemment sans que cela soit forcément moins bien
- stresser n’est pas une fatalité ni le signe d’une utilisation effective de mon énergie
- parfois les plans d’une femme peuvent tomber à l’eau. Je vous l’accorde, cela paraît impossible à croire. On me l’aurai dit je n’y aurai pas cru. Ces vérités là se vivent !
- le « multitasking » (l’art de vouloir tout faire en même temps) et le « wonderwomanisme » (l’art de vouloir arriver à tout faire seule) ça va deux secondes !
- être cool et se laisser porter, cela fait du bien !
- tout comme le fait de ne pas être tout le temps en charge
- les hommes aiment qu’on les laisse faire (oui oui vous avez bien lu !)
Et tant mieux pour moi, cela arrange mes affaires !
Je vous mets au défi de me dire quand est ce que vous avez laissé votre fabuleux vous surprendre. Alors, dîtes-moi !