Ils passent leur temps à nous tester -c’est épuisant- et à nous détester -c’est désagréable ! Et moi, je ne m’y retrouve pas : ce serait tellement chouette si je n’avais pas à dire les choses 100 fois et s’il comprenait sans discuter que ce que je fais, ce que je choisis, ce que je demande et ce que je répète, c’est pour son bien, son équilibre de vie, sa maturité en chemin, sa construction d’homme quoi…!
Or, au milieu de ce quotidien trop souvent lamentable, pour lui comme pour moi, il est des moments de grâce…
Ce matin…
Il m’est arrivé un de ces petits bonheurs de maman…
Oh, pas grand chose, juste de quoi me mettre un sourire sur mes lèvres et dans mon cœur… pour plusieurs jours, c’est sûr !
Il est 7h45, mon ‘grand’ de 16 ans et 3 mois, de la largeur de ses épaules et du haut de ses presque 1,75 m dont il est si fier (il a dépassé son père, sa mère et un de ses frères !!), part au lycée, j’allais écrire « comme tous les matins »…
Oui, il part « comme tous les matins » !
En général, mon ‘’bonne journée mon grand‘’ ne reçoit pas vraiment de réponse, au mieux un grommellement indéfini…
Sauf que ce matin, malgré un timing un peu serré pour aller attraper son bus, dans les 15 mètres qui séparent la porte de la maison de la grille, il y a un pissenlit en fleur (un des rares qui a subsisté au froid déconcertant et à l’accélération des saisons de ce mois de septembre 2017)… et je vois, de mes yeux éblouis et de mon cœur bondissant, ce grand corps d’homme, revenir sur ses pas, se plier vers le sol, ramasser LE pissenlit et… souffler sur les étamines pour les faire s’envoler… comme lorsqu’il était petit !…
En faisant cette mimique si personnelle lorsqu’il souffle sur quelque chose, en arrondissant ses lèvres et en ‘’s’appliquant‘’ un peu (il fait pareil lorsqu’il souffle sur sa feuille après avoir gommé, et il fait ça depuis tout petit…)
Vous l’aurez compris, et ne me demandez pas pourquoi, cette manière qu’il a de souffler fait fondre mon cœur… Cela s’inscrit dans l’inexplicable de l’amour que l’on porte à l’autre.
Mais ce sont aussi ces 3 petits pas qui ont changés ma journée !
Ce retour sur lui-même pour prendre le temps de se refaire « vit’ fait » une joie d’enfance ! Ce sourire de bébé, ce sourire en coin, comme pour me dire, c’est chouette la vie !
Tout cela n’a pas de prix !!
Alors oui, il ‘’passe son temps‘’ sur son téléphone et j’ai du mal à obtenir qu’il y ait des temps de pause. Oui, il me ‘’parle mal‘’ et je dois régulièrement lui rappeler qu’il y a différents modes d’expression et qu’il ne me parle pas comme à ses potes. Oui, il n’est ‘’pas d’accord‘’, avec quoi que je dise ou pense, que l’on parle de règles de vie, d’attitude, de musique, de sport, de nourriture, de climat…
Mais quand il fait ce qu’il a fait ce matin, il me retourne le cœur et ensoleille ma journée ! Et je crois pouvoir dire que, par ce geste si simple, il s’est à lui aussi envoyé du soleil dans le cœur pour sa journée… même s’il n’en est pas conscient…
Ce que je constate surtout, -je ne peux pas ne pas faire le lien-, c’est que ce moment de bonheur arrive, pour l’un comme pour l’autre, après une remise de cadre un peu musclée il y a 2 ou 3 jours…
Moi, genre « C’est la rentrée, on se remet au travail, on reprend les bonnes habitudes et le respect des règles familiales… ! »
Lui, genre :
– Mais quoi ? Ca va !
– Non ça va PAS
– Pourquoi tu me parles mal ?
– Je ne te parle pas MAL, je te parle de manière ferme même si ce n’est pas agréable
Alors, ce soir, je vais lui dire, je vais lui raconter qu’il m’a faite fondre sur place et qu’il m’a mis du baume au cœur… Il va peut-être ne pas comprendre, ne pas y croire, réfuter, lever les yeux au ciel, argumenter ou tout simplement garder le nez baissé dans son assiette, ne rien dire, ou en tous cas ne rien laisser paraître, mais ce sera une (autre) manière, assertive et si indispensable, de lui dire que je l’aime, malgré nos désaccords et nos haussements de tons, lui dire que je l’aime inconditionnellement et aussi dans ses moindres petites attitudes…
C’est vrai, nos ados sont en crise. Mais ils sont ‘’juste‘’ en crise ! C’est une bénédiction qu’ils le soient parce qu’après c’est trop tard et c’est pire…
Leur dire qu’on les aime, même dans ces périodes-là, nous soutient le cœur, à nous aussi !
Haut les cœurs les Fabuleuses !