Le Kintsugi est un art millénaire japonais qui consiste à reconstituer une poterie brisée en soulignant les lignes de faille, les “cicatrices”, avec de la poudre d’or. Les fissures ne sont pas cachées mais mises en valeur. Il s’agit d’un processus de réparation long et précis qui demande des semaines, voire des mois de travail minutieux, et donne d’autant plus de valeur à l’objet ainsi réhabilité.
Un objet qui était devenu inutilisable devient alors une œuvre d’art unique.
Cela donne une perspective tellement positive sur cet objet ! Sa fragilité ne le rend pas indigne, au contraire, car à travers ses cassures, ses fêlures, il peut retrouver toute sa beauté, et plus encore, révéler une beauté nouvelle et unique. Soigné, puis honoré, l’objet cassé assume son passé, et devient paradoxalement plus résistant, plus beau et plus précieux qu’avant le choc.
Cela ressemble un peu à notre vie, tu ne trouves pas, chère Fabuleuse ?
Toi comme moi avons connu des chocs, des chutes, des échecs, et même pour plusieurs, de profondes blessures qui peinent à se refermer.
Notre vie est fragile, nous sommes toutes pleines d’imperfections, de faiblesses, nous subissons des luttes, des défaites, des fractures… mais nous sommes là. Ces accidents de la vie, et la façon dont nous avons réussi à y faire face, nous ont façonnées, transformées et rendues singulièrement extraordinaires.
Le psychanalyste et essayiste Boris Cyrulnik a nommé la résilience cette capacité à se relever et à se reconstruire après un événement douloureux, voire traumatisant. Les personnes résilientes transforment leur souffrance en rage de vivre pour se défendre. Leur force, tout comme ces poteries brisées qui révèlent une beauté particulière à travers leurs cicatrices, n’est pas dans leur perfection, mais dans leur transformation.
Accueillir nos failles et y déceler de la beauté…
… cela demande une bonne dose de courage, il faut bien le dire ! Comme l’écrit Brené Brown, « la vulnérabilité est au cœur des expériences humaines les plus significatives ». Autrement dit, ce qui fait la richesse de notre traversée sur Terre, ce sont toutes les fois où nous sommes tombées, et où nous nous sommes relevées, toutes les fois où nous nous sommes senties brisées en mille morceaux et, après avoir pleuré toutes les larmes de notre corps, ou crié tout notre désespoir, nous avons recollé un à un ces morceaux pour en faire un objet plus fort et plus résilient, mais aussi moins naïf peut-être, en tous cas plus attentif.
Ça n’est pas simple d’en arriver à exposer ses fêlures, et encore moins d’en être fière !
On a plus souvent tendance à vouloir cacher ses débordements, qu’il s’agisse de bourrelets qui dépassent de la ceinture ou de réactions impulsives plus ou moins justifiées, ou encore de certaines parties de notre vie dont on a carrément honte, et à montrer une façade lisse, souriante et dénuée de scories. Le problème, c’est que ça nous vide de notre énergie, ça nous épuise, de paraître ce que nous ne sommes pas… alors qu’on en a besoin, de cette énergie, pour tellement d’autres choses, et surtout pour des choses essentielles !
La question est vraiment là :
qu’est-ce que je décide de faire de ce que j’ai vécu, de mes peines, de mes souffrances, de mes déceptions, de mes frustrations ?
Les enfouir, mais en subir les relents quand certaines occasions les feront remonter à la surface ?
Les diriger contre moi-même ou contre les autres sous forme de colère, de violence, de mépris, de maltraitance ?
Les recouvrir d’un vernis, d’une couche de perfection, pour éviter d’y penser, et surtout pour que les autres ne les surprennent quelque part en moi ?
Ou bien, est-ce que je décide de les montrer, ces blessures qui peinent à guérir ou dont les cicatrices restent sensibles au toucher ?
Est-ce que j’accepte qu’elles fassent partie de moi ?
Est-ce que j’en parle à quelqu’un qui ne me jugera pas, qui saura éprouver de la compassion, non de la pitié, et m’aidera à recoller les morceaux, un à un, de mon cœur brisé ?
La réponse t’appartient, aujourd’hui et les jours suivants. Rien n’est figé, rien n’est gagné d’avance, mais l’espoir est possible !
Tu peux recoller les morceaux, un à un, pas à pas.
Et, au lieu de cacher les cicatrices, tu peux te regarder avec bienveillance et un peu de tendresse. C’est cela, la poudre d’or magique qu’on aime tant distiller chez les Fabuleuses : la bienveillance envers soi, la patience, l’écoute de ses émotions… Tu sais, tout ce que tu fais pour les autres et que tu oublies si souvent de t’appliquer à toi-même.
Crois-moi : tu le vaux bien, tu es fabuleuse et si tu le réalises, ça va vraiment tout changer.
Si tu en doutes et si tu as besoin qu’on fasse un bout de chemin ensemble pour t’aider à révéler ta beauté et devenir bienveillante envers toi, nous t’invitons à rejoindre l’aventure des mails du matin !