Le mois de juin, on s’en réjouit autant qu’on l’appréhende ! C’est un peu comme plonger dans un récif de corail : on sait qu’au fond il y aura des merveilles, mais on craint d’avance de manquer d’air, d’être en apnée jusqu’à l’arrivée des grandes vacances.
Le mois de juin, c’est un feu d’artifice !
À la fois, coloré…
Avec ses roses qui s’épanouissent dans les jardins et les parcs alentours, offrant à nos regards pressés une palette infinie de teintes nuancées, du rose poudré au rouge carmin.
Avec ses taches vermillon qui maculent les chemises de nos bambins, le sourire aux lèvres et les joues pleines à craquer de cerises, de framboises et autres délices de saison cueillis à la volée au fond du jardin (ou mieux encore, dans celui de nos voisins, qui en sourient).
Musical…
Avec sa fête de la musique qui fait vivre nos rues, centres-villes et places du village, trop souvent désertés le reste de l’année,
Avec ses festivals qui démarrent, dans une joie d’autant plus grande que nous en avons été privés ces deux dernières années,
Festif…
Avec ses sorties scolaires de fin d’année et ses pique-niques à prévoir dans les listes de courses,
Avec sa myriade de tournois et compétitions, toutes disciplines sportives confondues, qui rythment nos agendas familiaux le week-end, dans les stades ou à la TV devant Roland Garros,
Avec ses événements familiaux, religieux et autres rendez-vous prévus de longue date dans nos emplois du temps bien chargés,
Avec ses barbecues et repas entre amis organisés en toute simplicité, pour le seul plaisir d’être à nouveau réunis,
Avec sa kermesse de l’école, ses lots pour la traditionnelle tombola qu’il nous a fallu dénicher auprès des commerçants du coin.
Un feu d’artifice, ça se regarde rarement seul…
En famille, entre amis, entourés d’inconnus ou d’êtres que l’on connaît à peine, qui comme nous se laissent subjuguer par le spectacle qui s’offre devant nos yeux ébahis…l’espace de quelques instants, nous avons tous 6 ans.
Un feu d’artifice, ça s’attend et ça surprend. Ça ne se produit que lorsque l’obscurité est totale. On ne sait jamais vraiment quand la première flamme éclairera le ciel étoilé d’une nuit d’été.
Eh oui, juin, c’est aussi …
L’attente des affectations pour les enseignants et professeurs qui ont formulé des vœux et qui ne savent pas encore où l’académie leur demandera de poser leurs cartables à la rentrée prochaine,
La surprise des épreuves de bacs pour nos jeunes bacheliers,
L’attente des résultats de Parcours Sup’ pour tous les parents de lycéens, qui trépignent devant leurs écrans, impatients de connaître la filière dans laquelle leurs grands ados seront acceptés, la ville dans laquelle ils partiront étudier et vivre loin de leurs familles pour la première fois de leur vie,
Les projets à boucler au bureau avant les congés des uns et des autres et les deadlines fixées par les clients.
Juin émerveille, autant qu’il fatigue.
Alors, lorsque tu reviendras à la surface, après avoir découvert les fonds marins de ta vie trépidante, n’oublie pas de souffler à pleins poumons et de t’arrêter quelques instants.
Repense à tout ce que tu as vécu, vu, découvert et offre-toi un moment de pause, une bulle d’oxygène pour reprendre ton souffle.
Et lorsque ton petit dernier te demandera : « Maman, tu peux faire une partie de Monopoly avec moi ? », ose lui répondre « Oui mon chéri, mais en fin d’après-midi. Parce que là, tu vois, je peux pas, je bulle ! ».